Chapitre 20

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Je pose doucement une main sur son épaule pour ne pas me faire tuer par mégarde, il me transperce de ses yeux dorés:
Shihiro: Ca va Hisoka?
Hisoka: Je t'avais demandé de m'attendre là-bas, pourquoi tu es ici?

Je perds quelque peu ma confiance en moi à l'entente de ses mots, son ton froid et cassant me fait comprendre que peu importe la raison pour laquelle je n'ai pas fait ce qu'il me demande, elle ne sera jamais assez bonne à ses yeux:
Shihiro: Tu penses vraiment que ce soit utile d'en arriver là? Tu n'es pas obli-
Hisoka: Qu'est-ce que tu me proposes dans ce cas?
Shihiro: Hum je ne sais pas, tu ne voudrais pas faire autre chose?

L'atmosphère à encore une fois totalement changée, ses yeux joueurs et curieux mais profondément cruels me font penser qu'effectivement je n'aurai pas dû intervenir. Je lâche alors son épaule, je ne sais pas à quoi il pense mais son regard me fait penser qu'il a une idée derrière la tête:
Hisoka: On pourrait aller continuer ce qu'on faisait, qu'est-ce que t'en dis?

Il me plaque contre lui en mettant une main sur chaque côté de ma taille me faisant rougir, dire que je n'en ai pas envie serait mentir mais la simple idée que les autres sachent ce qu'on s'apprête à faire me gêne terriblement mais quelque chose me dit qu'il a autre chose en tête:
Shihiro: J'ai l'impression que ce n'est pas vraiment ce dont tu as envie, si tu arrêtais de mentir? Tu veux juste agacer Nobunaga, je le sais.
Hisoka: -rigole- Et bien on ne peut rien te cacher à toi, je ne m'attendais pas à moins de mon nouveau jouet.

Je fronce les sourcils, il a vraiment dit jouet? Il hoche à tête pour répondre à ma question silencieuse, je pince les lèvres d'agacement et le repousse avec une certaine violence mais je ne rajoute rien, je préfère aller m'asseoir sur une caisse. Il me laisse faire et part de son côté, j'ai fait ce que le Chef m'a demandé en empêchant une effusion de sang.

L'après-midi se passe dans une ambiance quelque peu pesante, je suis en train de regarder les autres jouer aux cartes quand le Chef me dit de le suivre avec Shizuku et Machi, je me lève en acquiesçant silencieusement. Il ne me dit rien quant à qu'on va faire. Nous marchons tranquillement en ville dans une direction qui m'est encore inconnue quand Machi prend la parole:
Machi: On nous suit.
Chef: Oui je l'ai remarqué aussi.

Le Chef s'arrête brusquement et se retourne. J'ai reconnu Gon, Killua et Kurapika, on ne peut pas dire qu'ils soient vraiment du style discret. Machi demande à ceux qui nous suivent de sortir de leur cachette autrement elle viendra les chercher elle-même et elle risque de ne pas être très conciliante. Les deux enfants se montrent après quelques secondes, le blond n'est pas avec eux mais je suis sûre qu'il était présent il y a peu. Il a fuit et c'est totalement justifié, le Chef n'aurait pas mis longtemps à savoir qui il est.

Ils nous regardent l'un après l'autre:
Machi: C'est les mêmes gosses que la dernière fois, qu'est-ce que vous nous voulez encore? Vous n'avez pas remarqués que nos têtes ne sont plus mises à prix?
Gon: Vraiment? On n'avait pas remarqué...

Il sourit bêtement en s'excusant et Killua dit que dans ce cas ils vont partir, Gon ne sait vraiment pas mentir s'en est presque désespérant:
Chef: Machi attache-les, on les prend avec nous. En cas de besoin on s'en servira d'otages.

Machi leur attache les poignets dans le dos avec son fil et nous repartons, le Chef et Shizuku devant, les enfants juste derrière, Machi et moi clôturons la marche. Nous arrivons à l'hôtel de ville quelques temps après, on entre dans le bâtiment sans problème mais on reste quand même assez proche de la sortie.

Je m'assoie sur le sol, dos à une poutre et observe un peu plus ce qui nous entoure, le hall de l'hôtel est globalement assez vide et comme il est plutôt tard la salle est éclairée par des dizaines de lumières en tout genre, allant de la simple lampe de table jusqu'aux plus beaux lustres en cristal. J'entends un homme crier au téléphone en écoutant la radio qu'il met à un son incroyablement fort, en le regardant plus attentivement je vois que c'est l'homme qui était avec les Gon et Killua quand je les ai rencontrés, je ne sais pas pourquoi il ne réagit en voyant ses amis en «danger» avec nous.

Killua est assis à côté de moi, les mains sur les oreilles pour essayer d'atténuer le son de l'homme d'à côté et je profite du fait que Machi, le Chef et Shizuku parlent entre eux pour lui poser quelques questions. Je lui donne un petit coup dans les côtes pour lui faire comprendre que je veux lui parler discrètement:
Shihiro: Sérieusement, vous saviez que leurs têtes ne sont plus mises à prix alors pourquoi est-ce que vous nous suiviez? Au passage demande à ton ami d'arrêter de crier, il attire bien trop l'attention pour que ça paraisse normal.

Il blanchit à vue d'oeil en m'écoutant mais je le rassure en disant que je ne vais rien leur dire, il souffle alors de soulagement même si j'aperçois une certaine méfiance étant donné que sa mâchoire est encore crispée:
Killua: Je préfère ne rien te dire, c'est mieux pour toi comme pour nous et je ne peux rien y faire pour cet abruti de Léolio, il est comme ça.

J'acquiesce en silence, je ne vais pas le forcer à parler au risque que les autres nous remarquent. Je soupire en me levant, le Chef me demande où est ce que je vais et je lui indique que je vais demander à l'homme en costume de baisser un peu le volume:
Machi: Tant mieux, il commence à m'énerver à crier comme un goret et à mettre sa stupide radio à fond, j'hésitais justement à aller la casser pour la lui faire manger.

Elle lui lance un regard qui en dit long sur ses intentions, le Chef me laisse donc aller le voir et une fois devant lui, il me regarde bouche-bée de haut en bas en écarquillant les yeux, j'ai du mal à croire qu'il ne m'ait pas déjà reconnu:
Shihiro: Je ne sais pas quel est votre plan mais si tu continues à faire autant de bruit tu risques de le mettre en péril. Tu ferais mieux de baisser le volume.

Il reprend son self contrôle et me demande de quoi je parle en réajustant sa veste avec une tête de coupable ce qui me fait sourire, à ce que je vois Gon n'est pas le seul à ne pas savoir mentir et voir ça me fait chaud au cœur, c'est ça des gens normaux? Des gens qui n'agissent pas seulement par intérêt? La seule idée de passer du temps avec des personnes dans ce genre me rend heureuse:
Shihiro: Ne me prends pas pour plus bête que je ne le suis, je sais très bien que c'est une idée de Kurapika même si je ne sais pas ce que c'est. Et ne t'inquiètes pas, je n'ai pas l'intention de leur dire quoi que ce soit.

Je me retourne pour aller m'asseoir mais il m'interpelle juste avant que je ne puisse plus l'entendre:
Léolio: Qu'est-ce que ça t'apporte de nous aider? On te donnera rien en échange.
Shihiro: Je le sais bien, je ne fais pas ça pour l'argent, pour la gloire ou quoi que ce soit, en réalité je ne sais pas vraiment pour quoi je le fais. Gon et Killua n'ont, à mes yeux, rien fait pour mériter de se faire tuer comme ça alors je ferai tout pour les aider. Je pense que je n'ai plus que quelques heures devant moi, au maximum 2 jours alors autant aider ceux qui ont encore des chances de s'en sortir.

Je vais m'asseoir entre les deux enfants pendant que Léolio baisse le volume, en passant à côté de Machi, elle me demande pourquoi est-ce que j'ai été si longue, je lui réponds brièvement qu'il ne voulait pas baisser le volume et que j'ai dû le convaincre. Elle ne rajoute rien mais se plaint quand même dans sa barbe disant qu'il lui aurait fallu moitié moins de temps pour lui faire gober sa radio et son téléphone avec, le Chef dit que c'est justement pour ça qu'il m'a laissé y aller plutôt qu'elle, il faut que l'on reste un minimum discret.

Leurs réactions me font gentiment rire, se sont de vrais enfants derrière leur réputation de tueur, c'est dommage parce que dans un autre contexte je pense que j'aurai pu les apprécier.

Je suis sur mon portable quand Gon me donne un petit coup pour attirer mon attention:
Gon: On te remercie pour la dernière fois, tu as pris des risques pour nous, on se serait sans doute fait tuer si tu n'étais pas intervenue même si Killua ne veut pas l'avouer. Kurapika nous a parlé de votre rencontre et j'te promets qu'on fera ce qu'on peut pour t'aider.

Je lui souris avec une certaine tendresse et le remercie à mon tour, il est tellement innocent et bienveillant qu'il en devient presque attachant ce sale gosse. Je ne vois pas vraiment en quoi est-ce qu'ils pourraient m'aider mais je ne dis rien, je n'aime pas casser les espoirs des autres.
Un bon nombre des membres de la brigade arrive à la fin de notre petite conversation.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 14, 2020 ⏰

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