THE END.

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"Bonjour jeune fille.
J'aime bien le fait que vous vous investissez pour aider des élèves de notre lycée, mais je n'ai pas vraiment d'éléments sur lesquels m'appuyer, et puis vous n'êtes même pas inscrite ici. De plus, vous m'aviez dit que vous habitiez vraiment loin. Ça me semble bien trop flou pour pouvoir faire quoique ce soit. J'en suit navrée.
Mme. Herliaut."

Je fixe mon téléphone et je soupire. Gabin joue à enrouler ses cheveux autour de mon doigt.

《Ça t'avais manqué ? me demande-t-il, une pointe de surplus de confiance en lui dans la voix.
- Que t'enmêles mes cheveux ? Ou que tu prennes la confiance juste parce que je suis en sous-vêtements dans ton lit ? je lui réponds d'un air taquin, un soupçon provocateur.
- Honnêtement je pensais plus à ce qu'il s'est passé il y a dix minutes, mais ça aussi oui.
- Il s'est passé quoi y a dix minutes ? Je me rappelle plus trop... je continue de le taquiner
- Comment ? Tu ne te rappelles pas de mon magnifique fessier ? dit-il en prenant un air idiot

C'est trop pour moi, j'éclate de rire.

《T'es vraiment super con en fait. Mais pour répondre à ta question, sachant que c'est seulement la deuxième fois je suppose que ça n'a pas vraiment eu le temps de me manquer. Et puis ça va, ça fait deux jours qu'on ne l'avait pas fait, t'es pas accro j'espère ?
- C'est toi qui est vraiment super conne ! rit-il.
- N'empêche que tu va devoir te retenir quand je vais partir. Et bien plus longtemps. Va falloir t'y habituer.
- Ah oui, c'est vrai...
- Boh, tu faisait comment avant que j'arrive ?
- Porno.
- Bah voilà, t'as ta solution.
- C'est pas tout à fait pareil. Et puis maintenant que je sais ce que c'est...
- C'est si compliqué que ça ?
- Et pour toi, tu ne penses pas que ça va être dur ?
- Honnêtement si. Mais on va faire avec.
- Et si on faisait une sorte de "couple libre" ?
- Euh... c'est-à-dire ? dis-je sceptique
- Bah, si on a vraiment trop envie, on demande la permission de l'autre, et si il est d'accord, on peut aller voire ailleurs.
- Je comprends que ça peut être difficile à tenir et que ça te tienne à cœur d'avoir une vie sexuelle, mais j'ai peur que tu t'attaches. Et puis, si tout se passe comme avec moi, tu sais c'est un moment de partage de... Non, je suis désolée mais ce sera trop difficile à tenir. Et ne profite pas pour me tromper s'il te plaît.
- Comme tu voudras. Mais il faudra qu'on trouve une solution pour ça aussi.》

Je suis soudain prise d'une légère inquiétude. J'étais quasiment persuadée qu'il allait me tromper, ou me quitter à cause de la distance. Mais je préfère fermer les yeux et changer de sujet.

《Regarde ce que m'a répondu votre C.P.E.》

Je lui passe mon téléphone et il ressert son étreinte, serrant mon dos contre son torse.

《Et merde. Je t'avais dit que c'était trop bancal.
- On fait quoi maintenant ?
- On profite de tes deux derniers jours ici et on verra ça à la rentrée avec la C.P.E, t'inquiètes pas on va gérer même si t'es pas là.》

Je n'étais pas convaincue, j'aimais avoir les choses en mains, et cette fois en particulier, je tenais à ce que ça vienne de moi.
Profiter des deux derniers jours. J'avais envie de faire un milliard de choses et rien du tout à la fois. Je jette un œil à ma main dans celle de mon petit ami. Est ce que c'était suffisant pour l'instant ?

Rester dans les bras de Gabin, profiter du contact de sa peau, skater avec mes amis, aller à la plage avec Jeanne. Et recommencer. C'est tout ce que j'ai fait de mes deux derniers jours ici. Me bourrer la gueule, faire un pique nique sur la plage avec tous mes amis, Jeanne compris. Voire Jeanne tomber dans les bras de sa mère en pleurant , l'encourager à manger des chips, la surveiller pour pas qu'elle ne se fasse vomir par la suite. Planifier le plan, pleurer devant des couchers de soleil, prendre des photos, des soufflettes et des shots. Écouter de la musique en hurlant.

inspired by a dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant