CHAPITRE 2 : SERPENTARD

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CHAPITRE 2 : SERPENTARD

Voilà trois jours maintenant que j'ai intégrée ma maison et que j'ai fait la connaissance du « fameux » Drago, trois jours qu'il m'évite depuis la révélation de son incapacité à matérialiser son Patronus. Pourquoi ? Sachant que c'est aussi mon cas il devrait justement se sentir soulagé non? En tout cas, c'est comme ça que je le vie personnellement, comme un vrai soulagement. Toutes ces années à me demander ce qui n'allait pas chez moi pour finalement me rendre compte que nous sommes au moins deux et dans la même maison, ça a apaiser mes craintes pour être sincère.

Je dois avouer que je ne sais pas pourquoi ni pour qui je tiens cet espèce de journal de bord, mais si vous lisez ça aujourd'hui, j'espère au moins que ce n'est pas car je n'ai pas survécu à cette année d'école loin de mon quotidien confortable au fin fond de la forêt.

En tout cas, je me suis fait ce qu'on pourrait qualifier de « copine », il s'est avéré que Lucia est plutôt sympathique et surtout apparaît comme celle la moins effrayée par ma personne, alors nous verrons ensemble à l'avenir où cette amitié va mener écoutez.
Pour l'instant les cours sont assez intéressants mais je dois avouer que les potions et filtres d'amour me renvoient beaucoup trop à mon éternelle solitude amoureuse, mais encore une fois ce cher Drago semble partager ma réticence à ces leçons car nous nous retrouvons toujours ensemble au fond de la salle à éviter au maximum de participer. Et on se demande encore pourquoi on a pas de Patronus, fuir l'amour à ce point c'est maladif.

Je déteste comment j'ai employé le « on » juste avant, mais bon je ne vais pas commencer à raturer le si beau carnet que ma mère m'a offert avant mon départ, alors faisons comme si de rien n'était voulez-vous?

Passons, je découvre petit à petit les espaces de ce bel endroit, j'ai toujours été faite pour la vie de château de toute façon ! Imaginez, un grand et beau château, gardé par de magnifiques et terrifiant dragons, le tout avec mon mari et moi à la fenêtre buvant notre thé avec de la musique douce en fond. Typiquement la vie à laquelle j'aspire, mais bon je m'égare.
Au sujet de ma chambre, je suis bel et bien seule dedans, ce qui est plutôt un bon point pour moi, vu ma capacité à apprécier le contact social et qui est apparemment un sacré privilège ici. Elle est donc assez grande, avec une armoire en bois sombre dotée d'un miroir, un lit à baldaquin dans les même tons, et surtout, une magnifique cheminée qui fait tout le charme de la pièce. J'ai aussi une grande coiffeuse à moi seule, et c'est très plaisant quand on a autant de cheveux croyez moi. J'ai commencé à mettre et accrocher mes petites affaires et souvenir un peu partout, histoire d'essayer de me sentir « comme à la maison ».
J'ai aussi écrit une lettre à mes parents, cela faisait des années que nous n'avions pas été séparé si longtemps, c'est dur, et ça ne fait que trois jours... Tyrion me manque aussi, j'espère ne pas trop lui manquer en retour, ça me brise déjà bien assez le cœur de l'avoir laissé là-bas. Je vous résumerai leur réponse, si j'y pense, mais vu comme c'est partie, je pense passer plus de temps à écrire ici que de communiquer avec qui que ce soit.

Lucia : - Tu viens manger ? On nous attend en bas !
R : - Dis plutôt que c'est toi qu'on attend Lus', personne ne me calcule ici (dis-je en levant les yeux au ciel en rigolant)
Lucia : - Ah bah c'est pas ce que j'ai crue comprendre vu comment Drago m'a demandé pourquoi tu n'étais pas encore descendu (me répond t-elle avec un sourire plein de sous entendus)
R : - Et bien je suis étonnée qu'il se rappel seulement que j'existe ! Je range tout ça et j'arrive

En descendant les escaliers pour me rendre au réfectoire mon cœur battait la chamade, pourquoi le fait que l'on m'attende me fait cet effet là? Après tout on va tous passer une année ensemble ici, il fallait bien créer plus ou moins de lien à un moment donné non ?
J'arrive, m'installe sur le banc à coté de Lucia, et me rend compte que Drago me fixe du coin de l'œil depuis ma vision diagonale, c'est gênant, je me sens rougir. Je tente de rendre le regard en retour mais il l'évite aussi rapidement qu'il m'évite à l'habitude. Sans surprise. Tant pis pour lui, je travaillerais mon Patronus ce soir sans lui.

Ah oui, je viens de voir que je ne vous ai pas parler de mon « plan », j'ai repéré de ma fenêtre une petite forêt au pied de l'école, endroit idéal pour tenter de vider mon esprit et essayer déjà de découvrir quels bons et heureux souvenirs peuvent bien résider dans ma mémoire.

Ce repas m'a parue interminable, entre les conversations auquel je ne comprenais rien et auquel je ne participais donc pas, et cet espèce de blondinet très lourd avec son regard sur moi tout en fuyant le miens, le retour à ma chambre fut une vraie libération.
Je commence à me mettre en condition, je m'habille en conséquence et ouvre la porte pour partir en forêt en quête de Paix intérieur.
Mais quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec Monsieur Malfoy devant la porte de ma chambre, avec le regard d'un chien qu'on a prit en flagrant délit sur le canapé du salon.

R : - Bien le bonsoir, on observe les jeunes filles par le trou de la serrure maintenant Drago ?
Drago : - Heu non mais c'est que je - fin non mais - laisse tomber
Sur ces mots il tourne les talons, et moi j'explose de rire
R : - Bien étonnée que tu ne supporte pas le sarcasme Malfoy, dis moi ce qui t'amène à cette heure devant ma chambre ?
Drago : - Et bien Lucia m'a expliqué ton idée de forêt pour le Patronus et je crois être intéressé par l'idée, mais c'est peut-être pas le meilleur moment pour te dér-
R : - Enfin ! Mes aïeux j'ai bien crue que tu ne te déciderais jamais, en route !

C'est donc sur ces mots que nous partons dans le silence le plus complet à travers l'école afin de rejoindre la forêt. Arrivé sur place, l'ambiance est à la fois douce et glaciale, tout ce que j'aime. C'est bien évidemment ironique on s'entend.

R : - Je suis surprise que tu te décide enfin à arrêter de me snober Malfoy
Drago : - Je te snobe absolument pas, dit-il en fuyant encore une fois mon regard
J'éclate de rire tellement c'est ridicule
D : - Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ??
R : - Tu sais que c'est limite pathétique d'essayer de me mentir avec autant d'assurance, mais bon j'ai l'impression qu'il va falloir que je m'habitue à ton comportement lunatique à mon égard, commençons

Il n'a pas su quoi répondre, et j'ai feint ne pas en attendre une.
Je commence à vider mon esprit, fouillant dans les méandre de mon inconscient à la recherche d'un moment de joie intense. Mais il semblerait que tout me ramène à cette nuit là, comme un cauchemar sur replay sans cesse.
Après 20 mins de souffrance que je m'inflige seule, je m'écroule, en larme, c'est incontrôlable. Et dans tout ça j'ai failli oublier que je n'étais pas seule. En ouvrant les yeux il était agenouillé face à moi, le regard de quelqu'un de profondément inquiet.
D : - Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il se passe ?? Viens je vais t'aider à te lever
Je me redresse, pleine de terre et honteuse au possible, comment j'ai pu craquer ainsi devant la seule personne qui montre n'avoir aucun intérêt pour moi ?
R : - Ça va, c'est la première fois et sûrement la dernière fois que ça arrive de toute façon. Et toi alors, ce Patronus ?
D : - Un échec tout autant que le tiens apparemment, on devrait rentrer il se fait tard

Nous rebroussons donc chemin, bien plus gênés qu'à l'aller si toute fois c'était possible.
Arrivés devant sa chambre je lui souhaite une bonne nuit, mais il insiste pour me raccompagner. Nous somme donc devant ma chambre, et l'ambiance c'est comme adoucis, il me souhaite une bonne nuit également, et fini par « À demain ».

Cette nuit a intérêt à être réparatrice.

DRAGO(N)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant