CHAPITRE 3 : LES MATINS COMME ÇA

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CHAPITRE 3 : LES MATINS COMME ÇA

Pour la nuit réparatrice on repassera. Très sincèrement c'est les matins comme ça où je sais que toute cette journée va être intense émotionnellement.
Déjà que mon cauchemar s'est mêlé au rêve, et je dois avouer que voir Drago tenter de me sauver cette nuit là, avec le même regard qu'il a posé sur moi dans la forêt, je m'en serais bien passé. Si il y a bien une personne dont j'aimerai me passer dans mes rêves, c'est bien lui.
Mais le répit fut de courte durée, voilà que je le retrouve encore une fois devant ma porte ce matin.
Drago : - Bonjour, heu désolé de débarquer de bon matin mais voilà heu je...
R : - Accouche Drago, mon cerveau est encore trop dans mon lit pour jouer aux devinettes actuellement
Drago : - Oui en fait j'aimerai que notre escapade d'hier reste entre nous si ça te gêne pas ? C'est que je préfère que -
R : - Oui oui t'en fais pas va, j'ai déjà bien compris que passer du temps avec moi c'est un peu la honte. Du coup je pars devant hein, ça serait trop bête qu'on nous voit ensemble.

Et avant qu'il ai le temps de répondre je pars d'un pas déterminé, de sorte à ce qu'il ne voit pas les larmes se former dans mes yeux. Décidément, quelle belle journée se profile ici.
Je ne sais même pas pourquoi j'ai autant envie de son amitié ? Sérieusement, ce type à l'air d'une teigne, toute l'école le déteste sauf son club de groupies ridicules, et moi je suis là à attendre de la sympathie de sa part ? Qu'est-ce que tu peux être ridicule ma pauvre fille.

Je me ressaisie avant d'entrer dans le réfectoire, m'installe à côté de Lucia sans rien dire, elle à déjà servis mon assiette mais rien qu'à l'idée de manger j'ai la gorge serrée. Elle me regarde perplexe mais je pense quelle sent qu'une question serait mal venue, alors elle se contente de me sourire les lèvres pincées avec des yeux compatissants. Ça me touche je dois bien l'avouer. Un peu de compassion aujourd'hui c'est tout ce que je demande.
La place de Drago est restée vide tout le petit-déjeuner, au fond j'espère qu'il va bien, mais mon cerveau espère surtout que c'est le fait de l'avoir remit à sa place qui lui a coupé l'appétit.

La suite de la journée n'est pas bien mieux, je la passe sans dire un mot, j'intègre seulement les notions qu'on apprend mais je rêve d'aller dormir, histoire d'oublier cette journée. Les professeurs me laissent tranquille depuis mon arrivée ici, je pense qu'ils ont un peu pitié, ça m'arrange, moins je participe moins les autres auront matière à se moquer de mon incapacité à pratiquer la même magie qu'eux. En tout cas pas sous la même forme ou dans le même but. Je sais que ma magie est bien plus forte sur tellement de points que n'importe qui dans cette classe, mais moins ils en savent, mieux je me porte.

De mieux en mieux aujourd'hui, je viens d'apprendre que pour beaucoup, et surtout dans les autres maisons, je suis juste « la fille sans Patronus comme Drago ». Génial, il ne manquait plus que ça. Mais l'avantage c'est qu'il doit être au moins aussi dégouté que moi que mon nom soit associé au siens. Encore et toujours, nous sommes dans le même bateau mais pas du même équipage. À qui la faute hein.

D'ailleurs les autres maisons parlons en, c'est quoi leurs problème avec les Serpentards ? À voir comment ils nous regardent ou leur façon de se liguer contre nous, on dirait qu'on a insulter tout leur arbre généalogique ? Sérieusement, si c'est vraiment comme ça que je dois passer toute mon année, autant me retrancher la gorge sans me louper cette fois ci, car j'en suis déjà fatiguée d'avance. Et c'est que le jour quatre.

J'ose enfin me poser en salle commune, merde j'en ai marre de regarder en boucle les murs de ma chambre. Je m'appelle Réjane, et j'ai autant le droit d'exister que n'importe qui. Je m'installe, toujours prêt de la cheminée car c'est atroce le froid qu'il fait ici sérieusement ? Je griffonne deux trois croquis, je me replonge dans mon grimoire de magie ainsi que dans mes notes d'anatomie draconique. Ça a l'air d'intriguer un ou deux élèves, alors je tente un contact visuel pour les inviter à me rejoindre. Ça marche. Woa, je n'aurais pas cru.
Nous commençons tous à parler dracologie , je suis dans mon élément et ils ont l'air réceptif. C'est si agréable d'apprendre des choses que je trouve si passionnantes à des gens qui n'y connaissent absolument rien dans le domaine. Mis à part ce qu'on nous apprend en cours, mais c'est clairement superficiel par rapport à la réalité.
Et puis Drago entre, je fais mine de ne pas l'avoir vu, il nous observe de loin. Sa simple présence perturbe tout mon langage corporel. Je déteste ça, même un dragon ne me déstabilise pas autant, et seul l'Univers sait à quel point les yeux de Tyrion sont perçant plongés dans les vôtre.
Lucia : - Drago reste pas planté là, viens t'assoir avec nous ! C'est hyper interessant tu vas adorer
Il me lance le regard de quelqu'un qui attend une autorisation, pour seule réponse je tire la chaise à côté de la mienne. Il s'y assoit, et je sens tout son esprit plonger dans mes récits qui pour eux semblent tout droit sortis de contes pour Moldues. C'est si agréable, je n'aurais jamais imaginé que cette journée aurait pu si bien se finir. Je sens leurs regards changer sur moi, et leur reconnaissance me fait tant de bien. Et surtout, le parfum de Drago a rendue ce moment bien plus intense qu'il n'y parait. C'était presque envoûtant. Moi racontant comment j'ai apprivoisé Tyrion, le chevauchant par delà le lac et la forêt, et son odeur de Musc enveloppant la scène rendait le tout mystique.

Il est venue l'heure de rejoindre nos chambres, je laisse les autres partir en premier le temps de profiter de cette grande salle un peu seule. Et surtout le temps de profiter encore un peu des restes de ce super moment. Je commence à chantonner la mélodie avec laquelle je tentais de bercer Tyrion après le décès de sa mère, l'émotion est forte, cette grosse bête est clairement la moitié de mon âme, c'est indescriptible.
Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai entendue une seconde voix chantonner avec la mienne.
R : - Drago ?! Merde tu m'as fait peur, je pensais être toute seule !
D : - Ma mère me chantait cette comptine quand j'étais enfant, ça faisait des années que je ne l'avais pas entendue, merci pour ce soir et pour ce moment, les souvenirs agréables sont rares
Il a l'air si nostalgique que ça me touche sincèrement.
R : - Merci à toi d'avoir écouté mes histoires fantastiques, c'est pas souvent que ma vie à l'air si palpitante dans les yeux de quelqu'un
D : - S'il n'y a que tes histoires qui avaient l'air palpitantes dans mes yeux, je suis un peu triste que tu n'ai pas su y voir le reste
Il commence à passer la porte puis ajoute : - Bonne nuit Réjane, à demain je l'espère

Puis il est parti sans me laisser le temps de répondre, je suis vexée, c'est mon truc ça normalement. Et bordel que c'est détestable.

Le retour à ma chambre a un goût amer, qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire « Je suis un peu triste que tu n'ai pas su y voir le reste », je suis censée faire quoi de ça moi ? Et c'est quoi « le reste » ?
Je me change, et en jetant ma blouse sur mon lit, son parfum embaume la pièce. Il était si prêt de moi pour que son odeur imprègne autant mes vêtements ?
Finalement, je n'ai pas si hâte de dormir, je n'ai qu'une seule envie c'est d'ouvrir ma porte et de le revoir devant entrain de m'attendre.
Plus rien ne va Réjane, tu t'entend ? Et mon cerveau répète en boucle « Et si, et si, et si ».
Je me lève, mon inconscient doit se calmer c'est plus possible, et puis ce parfum omniprésent devient insupportable.
J'ouvre la porte et...
R : - Quel sort tu as bien pu me jeter pour autant hanter mon esprit Drago ?
D : - J'étais justement venue te poser la même question Réjane.

DRAGO(N)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant