Partie 13 : Les Erreurs du passe

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Les erreurs font parties intégrantes de la vie, nous en faisons tous de temps en temps. Certaines erreurs nous aident à grandir, nous forgent et nous construisent. Nous faisons donc face à l'avenir avec plus de sérénité.
Par contre, d'autres nous détruisent à jamais, nous font regretter l'essence même de notre existence sur terre. Elles nous restent là à travers de la gorge.
A un moment donne, se pardonner soi-même surtout mais aussi savoir demander pardon aux autres pour nos erreurs, est parfois le seul chemin vers une conscience plus tranquille et une vie beaucoup plus paisible et radieuse.

Bonjour Malick, salua Oumar. Il venait toujours s'enquérir de l'état de son cousin avant d'aller au bureau. Parfois, il le trouvait déjà réveillé, mais d'autres fois non. Il lui avait prit une kinésithérapeute et espérait qu'il irait mieux au plus vite.

Oui bonjour Oumar, lui répondit Malick. Toujours aussi matinale à ce que je vois. Sais-tu que tu n'es vraiment pas obligé de venir me voir chaque matin avant d'aller au bureau? Je suis sûre qu'à cause de moi, tu arrives souvent en retard.

Mais non, dis pas ça, le rassura Oumar. Epuis d'ailleurs c'est moi le boss, et heureusement que je sors plus tôt, donc pas trop de retard je te promets.

Ah d'accord, tu me rassures là, s'empressa Malick. Sinon moi en tant qu'un bon à rien, je n'aimerais surtout pas te faire perdre de ton temps précieux, termina t'il en baissant le regard.

Ecoutes cousin, tu iras mieux très bientôt, ta ''kiné'' me la rassuré et quand tu seras sur tes deux jambes, tu pourras travailler et gagner également ta vie In Sha Allah, comme ça tu ne te sentiras plus autant inutile que ça. En attends prends soin de toi, j'y vais moi, termina Oumar avant de retrouver sa mère sur la terrasse et lui souhaiter une excellente journée.

La mère de Malick n'avait rien manqué de leur discussion et elle s'empressa de retrouver son fils après le départ d'Oumar.

Tu vois mon garçon, tu aurais du être là à la place d'Oumar aujourd'hui, enfin ce que je veux dire, c'est que si tu n'avais pas emprunté ce mauvais chemin et que tu t'étais plus investit, nous n'en serions pas là aujourd'hui, à quémander leurs faveurs.....

Mais Malick la stoppa net: écoutes nènè, ne vient surtout pas me prendre la tête avec toutes tes histoires là, tu n'y a jamais mis du tien, disons plutôt que tu as délaissé ton rôle de mère y'a bien longtemps, et je n'avais personne sur qui vraiment compter, personne qui m'aimait sincèrement et m'encourageait. Tu sais, tu as raison sur un point, ça aurait pu être moi à la place d'Oumar, ça aurait du être nènè Kesso ma mère, aurait été le cas, j'aurais été le plus heureux des fils. Je ne te déteste pas mère, malgré ce secret que tu m'as toujours caché et que la vie a bien fait vite de dévoiler ne serait ce qu'à moitié, mais je ne sais plus ce que je ressent non plus pour toi. Mon cœur est vide chère mère, vide tu m'entends?!

Et il s'en alla, la laissant stupéfaite!

Elle se mit à ressasser le passé, cette période lointaine qui lui avait fait couler des larmes de douleur puis de joie, oui de douleur. Cette douleur de ne point pouvoir enfanter et d'être la risée des autres, cette douleur de ne point pouvoir tenir ce bout de soi et de l'être aimé, cette douleur de ne point l'entendre gambader dans la cours et nous appeler maman, de courir se réfugier dans nos bras lorsqu'il a peur ou froid, de sécher ses larmes d'un revers lorsqu'il pleur, de panser ses blessures et le rassurer. Elle a été privé de ce bonheur durant un bon moment avant d'avoir la joie de porter son seul et unique enfant. C'était une grossesse pleine d'espoir, c'était cette lumière qui venait éclairer ces obscurs jours qu'elle passait à se lamenter sur son sort. Mais cet espoir se mua en un nouveau échec. Était-ce une damnation? Elle se l'était demandé à maintes reprises avant de trouver la solution miracle pour garder sa dignité (disons cela), son foyer surtout qui était plein de rouages. Oui, cette solution qui avait fait d'elle cette mère comblée de bonheur durant des années avant que la vérité ne la rattrape, avant que le sol ne s'ouvre à nouveau sous ses pieds et ne l'engloutisse. Perdre son mari avait été la goutte d'eau pour son malheur et celui de son enfant. Chez nous en Afrique, certaines familles paternelles sont si intolérantes, et la plupart (bon disons certaines) ne s'empressent que pour le partage des biens et laissent souvent les femmes et les enfants sans grand soutient financier.

Hey djadja, mais a quoi penses tu depuis tout à l'heure et les larmes aux yeux dis moi? S'enquiert Tantie Kesso qui venait de la rejoindre. Tu ne semblait pas m'entendre et dis moi, pourquoi pleures tu autant? En se rapprochant de sa grande sœur. Ne te rends pas malade, dis moi ce qui ne va pas ?

C'est ton fils Malick? Je veux dire, ton neveu Malick, il est tellement plein de haine et de rancoeur, que je me demande où est passé mon adorable fils que j'ai éduqué, pleurnicha t'elle.

Humm, sèches tes larmes, je vois. Mais ce n'est pas facile pour tous les deux j'imagine. Ce problème doit être réglé pas à pas, il nous concerne tous, termina Tantie Kesso en soutenant le regard de sa grande sœur.

Elles s'étaient comprises en un regard, elles savaient secrètement toutes les deux de quoi retournait réellement le problème et elles avaient aussi conscience que tôt ou tard, la vérité se saura. Mais quoi faire? Comment le faire? C'étaient les questions aux quelles elles se posaient toutes les deux, à ce moment précis surtout.

Et de l'autre côté de Conakry, les erreurs commises et secrets enfouies faisaient remue ménage. Le destin rattrapait chacun à pas de géant.

Maman Idia était aussi tourmentée que Tantie Kesso et sa grande sœur. Elle était là à regarder des photos d'elle et de son mari quand ils étaient tout jeunes et à se demander qu'aurait été leur vie ensembles à 3 si les erreurs et la fierté mal placée ne s'y étaient pas mêlées?. Elle se languissait de ces moments durant lesquels ils avaient été heureux un laps de temps avant la naissance de leur fille Idia.

Mais pourquoi le passé vient il me tourmenter maintenant? Pourquoi mon Dieu? Se dit elle dans un soupir en rangeant finalement des objets ça et là dans sa boutique et se remettant dans ses réflexions.
La sonnerie de son portable la sorta de là : Oui Allô. Oui, c'est bien elle, a qui ai-je l'honneur s'il vous plaît. Ahh Dr Sow le gynéco de Rai, d'accord, oui je vais bien Dieu merci.... pardon?
Elle pensait ne pas avoir bien entendu: vous voudriez m'inviter à dîner vous dites? Je ne comprends pas. Mais pourquoi? Demanda t'elle bien étonnée.

Docteur Sow avait beaucoup hésité avant de l'appeler enfin. Il redoutait sa réaction mais avait finit néanmoins par prendre tout le courage qu'il lui fallait.

Oui Mme, un dîner oui. Choisissez s'il vous plaît et je n'essuierais aucun refus de votre part. Sinon je risque de vous harcelez, termina t'il à l'autre bout du fils.

Cela finit par exaspérer maman idia qui se décida néanmoins de répondre: bon écoutez, je vous laisserais un message un peu plus tard sur ma disponibilité et tout. Au revoir Dr Sow, je viens d'avoir une cliente là, menti t'elle pour clôturer.
Un mensonge pieux n'a jamais tué personne, se dit elle après avoir raccrocher.

Allô oui, je vous ai dis que je vous enverrai un message non, arrêter de me harceler, s'écria t'elle furax quelques minutes plus tard.

Mais maman, c'est moi idia. Donc tu décroches sans savoir qui t'appelles maintenant? En plus tu te fais harceler dis moi? Qu'est-ce qui t'arrive nene? Demanda idia inquiète à l'autre bout du fils.

Oh désolée mon Bb, les sonneries ne sont d'ailleurs pas les mêmes mais j'avais l'esprit ailleurs. Et ne t'inquiètes pas, c'est juste quelqu'un qui vient de m'inviter à dîner, mais je ne compte nullement y aller.

Ah ça non nènè, tu vas y aller. Depuis que je te connais je ne t'ai jamais vu avec aucun homme. Ils t'ont toujours fait la cours mais toi non, tu refusais à chaque fois. Après le décès de papa, tu n'as jamais accepté de reconstruire ta vie et pendant ce temps, moi je caressais le désir d'avoir un père, ne serait qu'un de remplacement. Maintenant que je suis mariée, je souhaites te voir refaire ta vie et épanouie avec un homme à tes côtés. Tu ne vas quand même pas faire ton deuil éternellement. S'il te plaît maman, promets moi d'y aller d'accord? Et amènes moi une photo de toi et du cadre surtout.

Elle ne lâchera pas celle là se dit maman idia en écoutant sa fille parler et parler. Faut croire qu'elle ressemble de plus en plus à son père cette chipie.

D'accordddddd, c'est bon. Tu as gagné, et maintenant comment va mon mari dis moi?.....

Elles papotèrent un bon bout de temps avant de raccrocher chacune de son côté.

Et dire que j'ai toujours fuis ce genre de situation, se dit maman idia. J'irai à ce diner mais je le remettrai à sa place?
On ne rattrape pas le temps perdu!

Raihana: Quand le destin s'en mêle #Tome 2 🥰Où les histoires vivent. Découvrez maintenant