Le courage n'est pas l'abscence de peur

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......

Baptist


Le fils de Pierrick, son nom m'échappe tout à coup. Pourquoi suit-il Abbie
partout ? Mes pensées sont concentrées sur les derniers évènements, le long du chemin jusqu'à chez mon frère. Est-ce son père qui l'envoie ? Très certainement... Abbie est légèrement nerveuse depuis le commentaire du gosse. Toujours moins que lorsque nous courions à travers bois, cela dit. Elle courait relativement vite, et avait été plutôt courageuse. Une autre fille à sa place aurait crié de toutes ses forces à cause du stress.

Elle est restée plus calme que je ne l'aurais imaginé. Elle a un sacré sans froid c'est certain, cela me fait plaisir parce que, faire équipe avec une nunuche, arrivée tout droit de son petit confort de Manchester, m'aurait vraiment fatigué, pourtant c'est ce que j'ai cru d'elle, au premier abord. Heureusement, je me suis trompé.

Je repense au moment où elle est tombée, trop inquiète de son sort, elle n'a pas rechigné et rejeté l'aide que je lui ai offerte ; je l'imagine de nouveau pleine de boue, les avants bras rougis par les orties et surtout ses cheveux décoiffés, elle a eu un côté sauvage et légèrement pitoyable qui me donne envie de rire.

Il vaut mieux ne rien laisser paraître car assise à côté de moi, toute silencieuse, elle me prendrait pour un fou.

Bien sûr, j'aurais pu ne pas lui infliger cette course poursuite dans les bois et affronter Richard moi-même.

Mais, il ne faut surtout pas qu'il la reconnaisse sinon, je n'aurai pu dormir sur mes deux oreilles ces prochaines nuits, la sachant en danger par ma faute.

Ceci dit, mon expérience me souffle à l'oreille, que le danger nous guette de plus en plus, vu les avertissements du fils de Pierrick et le fermier Richard, si on peut encore le désigner en tant que tel. L'alcoolique, le fou, l'impitoyable Richard, ces qualitatifs lui vont
bien mieux.

Il est clair que nous sommes à un carrefour et ce qui se trouve après, ne va certainement pas être de tout repos...

......

Abbie

- Ça va Abbie ?

Nous n'avons pas parlé depuis un moment et c'est Baptist qui rompt le silence en premier.

Je suis stressée, énervée, mais pas effrayée au point de vouloir m'enfuir.

- Oui. J'essaie de comprendre. Pour que ce jeune me suive et vienne me dire ça, c'est qu'il doit avoir entendu, ou il sait quelque chose. Mais le fils de Pierrick ?

- Exact.

- Cela ne semble pas t'étonner ?

- Pierrick est un homme plutôt douteux.

- J'avoue qu'il ne m'inspire pas confiance mais de là à douter de lui... Il fait partie de la police tout de même.

- Crois-moi, les policiers ne sont pas les derniers à enfreindre la loi. La police corrompue, tu en as déjà entendu parler ?

- Tu sembles bien connaître le sujet.

- Effectivement.

Il semble fermé. Sa fameuse mâchoire est rigide. Ses yeux rivés droits devant. Il a recouvert un masque indifférent, presque dur tout à coup... Cette petite veine dans son coup refait surface et me met sur la voie... Il y a quelque chose, qu'il ne me dit pas. Je continue de l'observer, les yeux mi-clos. Puis il tourne son visage vers moi l'espace de
quelques secondes pour se concentrer à nouveau sur la route.

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