Tout le monde a des secrets

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……

Décidément cette famille me pourrira la vie jusqu’au bout. Cette gamine m'a peut-être été utile à l'époque mais aujourd'hui la voir remuer le couteau dans la plaie m'énerve considérablement. Elle ne se rappelle donc de rien cette idiote.

Je suis si fatiguée, il serait peut-être tant d’agir, je me sentirais plus tranquille. Cette sale gosse n’a rien de mieux à faire ? Sa mère, m'a déjà gâché la vie à l'époque. Je ne serais donc jamais en paix.  Ma vie sera-t-elle toujours si difficile ? Dieu ne veut-il pas me laisser de repos ?

Je rentre chez moi, tout en claquant la porte d’une rage folle, je vois quelqu’un assis à ma table qui m’attend. Je m’aperçois vite qu’il ne s’agit pas d’un inconnu, mais cette personne là, c'est bien la dernière personne que j'ai envie de voir aujourd'hui. 

-Pierrick ?

……

Baptist

.....

Chez les Campbell Sophie, la mère, qui était à vrai dire grand-mère aujourd’hui nous offre une tasse de thé chacun. Elle retourne étendre son linge ce qui nous laisse un moment de répit avec Abbie.

- Abbie, tu tiens le coup ? demandé-je en lui pressant sa main gelée.

- Je ne suis pas si fragile, ça va aller !

- Tant mieux. Ecoute, nous ne savons pas qui est cette personne et ce qu’elle sait des indices que Barry nous laisse, peux-tu attendre que je termine mon toit ensuite, c’est moi qui te ramènerai au cottage ? Je n’en ai plus pour longtemps.

Elle acquièce d'un signe de tête avant que je la laisse, ses beaux yeux perdus dans le vague.

Je retourne à mon travail, laissant Abbie reprendre ses esprits. Bien qu’elle affirme le contraire je vois bien que toutes ces péripéties et ces découvertes la font souffrir, mais c'est évident qu’elle est très courageuse. En fin d’après-midi, début de soirée, je la ramène chez elle.

J’imagine que ce jour sera l’un des pires de sa vie, étant donné ce qu’on découvre de retour au cottage. Un camion d’ambulancier est là, les urgentistes emmènent un homme inconscient sur une civière, dans la camionnette, qui sera directement conduit à Dublin.

……

Abbie.

.....

Les sirènes raisonnent dans ma tête. Accroupit à côté d’Anntoin, appuyée contre Baptist, l’ambulance se dirige tout droit vers Dublin.
Je ne pleure pas, le choc me bouleverse tellement que que rien ne semble vouloir sortir. Baptist est assis près de moi, ces bras m’entourent, me soutiennent.

Il ne me laisse pas tomber, chaque épreuve il l’endure avec moi, je lui suis si reconnaissante. Ma confiance en lui s’accentue de jour en jour. Pour le moment ce qui m’inquiète le plus c'est mon oncle inconscient qui a fait un arrêt cardiaque pile lorsque je suis sortie de la maison.

Ma tante n’a pas daigné m’appeler pour m’avertir qu’il se sentait particulièrement mal en point cette après-midi là. Pour une légère douleur au niveau du cœur, cela ne semblait pas l’inquiéter plus que ça. Elle n'avait pas non plus voulue l’accompagner dans l’ambulance, certifiant qu’elle était beaucoup trop sensible pour supporter une telle chose.

Heureusement que Baptist s'est proposé de m’accompagner, je n’aurais pas pu surmonter ça seule. Il a lui-même appelé mes cousins Ethior et Filin, pour qu’ils nous rejoignent à l’hôpital de Dublin. Je caresse du bout des doigts le peu de cheveux qui restent sur son crâne. C'est le voyage le plus interminable de ma vie.

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