Passé dévoilé

La jalousie une pourriture pour les os

-Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? 

-Je te dis que j'ai vu mon père en pleine dispute avec Christie !! 

-Mais ton père est en Angleterre Abbie, nous l'avons emmené à l'aéroport il y a quelques jours, tu es sûre d'avoir bien vue ?

-Certaine, je ne suis pas folle. Maintenant si tu refuses de me croire, laisse-moi régler mes problèmes familiaux et retourne à ton petit rendez-vous galant, répliqué-je agacée. 

Je me lève avec une moue contrariée dans le but de m'éclipser bien vite de ses yeux scrutateurs. 

-Une minute, mademoiselle grenouille ! 

-Roh mais sérieusement !! Je pensais qu'on en avait fini avec ce surnom !

-Non pas moi. Dis-moi ce qui t'arrive, on dirait que tu es énervée après moi, je me trompe ? 

-Oui, tu te trompes lourdement !! m'exclamé-je plus fort que de raison. Bon, maintenant si tu veux bien me laisser passer, soufflé-je en face de lui. 

Il plisse les yeux intrigués par mon étrange comportement. J'ai envie de me gifler pour me comporter comme une gamine à cet instant précis. Il finit néanmoins par se décaler pour me laisser traverser à nouveau le pub et retourner dehors. 

Mais il n'a certainement pas l'intention de me laisser partir aussi facilement. Il me rattrape bien vite sous la pluie battante. Il saisit ma main dans la sienne et m'attire jusqu'à sa voiture. 

-Qu'est-ce que tu fais ?! crié-je le son étouffé par les intempéries. 

-Tu vas être trempée je te ramène. 

Il ouvre la portière et me pousse à l'intérieur. Je souffle exaspérée mais me laisse faire. Après tout, j'ai bien besoin d'un chauffeur jusqu'au cottage et les taxi, ça ne courre pas les rues dans le coin. 

-Je dois récupérer Stevan à l'école et l'emmener à la boulangerie pour que Tess le récupère. 

-Ok, on fera le crochet, ensuite je te ramène.

J'obtempère à contrecœur et nous roulons en direction de l'école. Après avoir terminé la manœuvre nous reprenons notre chemin en direction du cottage. Je n'ai qu'une hâte, me retrouver seule au cottage pour remettre mes idées en place. Je bouillonne intérieurement depuis ce début d'après-midi et j'ai peur d'en connaître la raison.

-Je vais mettre le chauffage, tu trembles de froid. 

Comme je ne réponds rien et poursuit ma contemplation du paysage il s'inquiète. 

-Abbie, pourquoi tu ne me parles pas ? Tu m'en veux d'avoir douté de ce que tu as vu ? 

-Je t'ai dit que c'était lui, d'accord ? 

-Ok, ok, très bien je voulais seulement m'en assurer. Je ne comprends pas pourquoi il t'aurait menti et serait finalement resté ici... 

-Maintenant qu'il m'a convaincu de cesser l'enquête, il peut continuer ses magouilles dans mon dos, dis-je cynique. 

-Qu'est-ce que tu racontes ? Tu penses qu'il est coupable ? 

-Je dis que maintenant, je n'élimine plus aucun suspect. Tout le monde me ment c'est évident. 

-Est-ce que ça veut dire que tu veux qu'on reprenne notre enquête là où on l'a laissé ? 

-Toi tu fais ce que tu veux, moi je vais continuer mes recherches. 

-Mais nom d'un chien Abbie !! T'as quoi bon sang ? J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? 

Je me tasse dans mon siège mal à l'aise. Mon comportement plus que louche va éveiller ses soupçons. Je ferai mieux d'arrêter tout de suite. Je me retourne un grand sourire hypocrite aux lèvres et répond.