Reason

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J E   T E   F E R A I   A I M E R

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J E   T E   F E R A I   A I M E R

T O M E   U N  :  C H A P I T R E   U N

" R A I S O N S "


- Bakugo?

Il se tenait devant elle, plus décontracté et moins exalté que d'habitude. Calme, la brune se demandait ce qui pouvait l'avoir transformé, même si ce n'était que l'espace d'une soirée.

- Uraraka.

Cette tension augmentait au son de son prénom. Sa voix était suave au goût d'Ochako, pourtant, il avait prêté aucune attention de la sorte. Il avait parlé normalement, sans crier, sans haine. De l'indifférence ? Peut-être.

- Viens.

Sans crier garde, il attrapa son poignet et la tira en courant. Il dévala les escaliers, couru jusqu'à l'entrée en passant par les communs, où il n'y avait personne, et sortit. L'automne avait presque terminé son cours, laissant doucement place à l'hiver japonais. Les cerisiers étaient nus, le ciel était sombre, le froid attaquait les joues d'Ochako, rougissante.

- Bakugo, où m'emmènes-tu ?!

Ils n'avaient pas arrêtés de courir. Haletante, la brunette sentit son nez devenir insensible au froid, rougeâtre également, sentant sa main se fondre dans celle du blond. Son cœur battait à mille à l'heure, par le rapprochement, par cette nouveauté qu'il lui offrait, par leur sortie qui n'était pas autorisée. « L'interdit attire », cette phrase est vraie, car c'est justement cette interdiction non respectée qui humanisait leur rencontre, leur moment, qui le rendait si exquis, qu'elle profitait chaque seconde.

Ils s'arrêtaient enfin, au fond de la forêt, amenant à une ruelle. Elle le regardait, les yeux inquisiteurs, ne comprenant pas pourquoi il l'avait amenée là.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Regarde.

Il pointait du doigt une boîte en carton assez usée. Uraraka s'approcha pour y remarquer trois petits chatons, semblant très jeunes, dormant à points fermés. Elle se retourna vers Bakugo, qui semblait savoir qu'ils étaient là. Avait-il envie de lui montrer, ou tout simplement avait-il besoin d'aide les concernant ? Bakugo ne lui semblait pas aussi attentif, il n'avait pas l'air de vouloir protéger les animaux fragilisés ou abandonnés.

- Ils sont si mignons! C'est vraiment horrible de les avoir laissés...
- Ouais. Je les ai trouvé ici hier soir, mais ils n'ont pas voulu le bout de viande que j'ai apporté. C'est du poisson, pourtant.
- Mais ils sont encore des tous petits bébés, Bakugo! Ils ne savent pas encore manger, ils savent téter.

Bakugo semblait gêné.

- Bah fais quelque chose, au lieu de piailler, bordel ! Grognait-il, comme à son habitude
- Ils ont l'air si faibles... Amenons les chatons dans ma chambre, ils seront au chaud.

Elle remarqua alors que l'écharpe posé sur les chatons était celle du blond. La brune le regarda quelques instants puis attrapa doucement la caisse, avant de se la faire piquer des mains. "Ce qu'il pouvait être gentleman, sous ses airs de brute épaisse et mal polie", pensait-elle. La brunette sourit. Le blond, quant à lui, était très légèrement rouge, évitant le regard de la lycéenne, se mettant en route vers le dortoir. Ils rentrèrent discrètement, montèrent pour retrouver la chambre de l'adolescente. Cette dernière l'invita à l'intérieur et proposa d'aller chercher à boire afin qu'il reste un peu. Ce qu'elle fit, rapidement, en ramenant deux chocolats chaud et quelques cookies. Elle regardait alors les chatons, bouger, se monter dessus, miaulant à tout va. Ils étaient petits, ne faisaient pas trop de bruits. Les animaux n'étaient pas autorisés, mais elle se sentait bien pour braver l'interdit et ressentir ce danger constant de se faire prendre par les professeurs. C'était un autre danger, un innocent goût d'un pétrin non mortel.

Après quelques minutes et recherches sur Internet, ils ont su trouver des seringues sans aiguilles pour les remplir de lait et les faire boire petit à petit. Un dans chaque paire de mains, Bakugo n'était pas très à l'aise, perdant patience. Il hurla, ce qui fit susciter non seulement la jeune fille, mais aussi les chatons.

- Chut! Il ne faut pas faire peur aux petits!

Il grogna pour réponse, reprenant son job. Elle s'occupa du petit dernier afin qu'il ne se mette pas plus en colère. Les chatons avaient l'air calmés, dormant à points fermés. Bakugo s'était calmés lui aussi. Peut-être était-il plus serein de les savoir nourris et au chaud! Ochako ne savait pas qu'il pouvait aussi être doux et posé. Elle repensa à la tournure de sa phrase peu avant, on aurait dit une maman qui parlait au papa, pour ne pas faire peur aux bébés. Soudainement, elle se mit à rougir très fortement.

Le lendemain, elle avait décidé de fermer la porte de Sah chambre à clef. Personne ne devait savoir qu'il y avait des chatons, là! Les animaux n'étaient pas autorisés dans l'établissement. Elle avait tout de même pensé à monter des petites coupoles de lait, sait-on jamais, après les avoir tous les trois fait boire.

Pendant plusieurs heures, elle était inquiète pour les félins. Cela dit, étrangement, Bakugo ne venait pas lui parler. Pourtant, ils partagent un secret ensemble ! Surtout, c'était lui qui lui avait montré ces bébés abandonnés. A la fin de la journée, elle se priva de rester dans le salon commun avec ses copines prétextant qu'elle voulait étudier seule et ne pas être dérangée. Ochako montait alors rapidement les marches, presque à s'en casser la figure, et remarquait alors du bruit venant de sa chambre. La brunette ne retrouva pas la clef de la chambre, qu'elle avait caché le matin même, derrière la plante non loin de son espace privé. Poussant alors doucement la porte, elle fut surprise de retrouver le blond, debout, face à la caisse.

- BAK-

Ce dernier plaqua sa main droite sur la bouche de la lycéenne, agrippant le bras gauche avec la main restante. Complètement rouge, le cœur battant, la température devinrent si chaude. Il s'était empressé de la faire taire avant d'alerter les camarades de classe et les faire monter.

Elle n'avait pas la moindre idée de comment il était rentré. Cela dit, en réfléchissant bien, la clef avait disparu de sa cachette. Il l'avait probablement trouvée, Katsuki était vif et intelligent. La brunette ne pensait pas non plus à ce qu'il s'intéresse aux petits chats seulement maintenant, elle qui s'était jurée de le bouder bien comme il fallait pour lui avoir refilé le travail de cacher ses trouvailles et de s'en occuper.

« - Près... trop près.... » elle n'arrivait plus à respirer, sentant la respiration du garçon caresser son visage, n'entendant que le son déséquilibré de son cœur battant la chamade.

- Chut, on va se faire cramer, putain, grognait-il en chuchotant.

« - Toujours aussi vulgaire... » pensait-elle. Il avait cassé le mood sensuel, qu'ils n'avaient pas compris, mais elle avait senti la différence: son cœur s'était calmé, c'était un bon début.

C'est ainsi qu'il décida, toujours aussi rapproché d'elle, de lâcher la main qu'il tenait depuis le départ pour attraper les deux joues de sa camarade. Il avait plongé son regard sur la peau douce et pâle de celle qu'il touchait.

Doucement, ils se sentirent plus rapprochés.

Doucement, leurs cœurs se mirent à battre à l'unisson.

Doucement, ils ont commencé à apprécier le moment.

Je te ferai aimer - KACCHAKOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant