Notre seule identité

Chapitre 2

<< Marinette, il va falloir que tu nous explique. >>

Tom et Sabine Dupain-Cheng fixaient leur fille, assise sur une chaise devant eux. Elle baissait la tête, les joues rouges de honte.

— Tu savais que nous avions besoin de toi à la boulangerie ce soir, reprit Tom, et tu as disparu alors que le hall était rempli de clients. Ta maman a dû gérer toutes les demandes seule ! Il a fallu que je monte te chercher dans ta chambre et tu n'y étais plus ! Nous t'avons attendue toute la soirée, et tu es redescendue comme si de rien n'était !

— Je vous l'ai dit, tenta de se justifier Marinette, Alya m'a appelée en plein milieu du service et mon téléphone captait mal. J'ai dû monter sur la terrasse...

— Où je suis allé te chercher car nous avions vraiment besoin de toi !

— Mais comme ça ne captait toujours pas j'ai... grimpé sur le toit.

— Quoi ?! s'exclamèrent les parents en chœur.

— Mais là, ça captait nickel !

Elle affichait un grand sourire, essayant comme elle le pouvait de leur faire croire à son histoire. Mais son père secoua la tête, faisant disparaître le sourire de sa fille.

— Tu t'es mise en danger, pour un simple appel téléphonique ?

— Ce n'est pas du tout sérieux, Marinette, renchérit Sabine. Quand la boulangerie est pleine de clients, tu dois couper ton téléphone pour te concentrer sur le service. Et même sans ça, tu n'aurais pas dû nous laisser ainsi. Tu nous avais assuré que tu allais nous aider aujourd'hui. Si nous ne pouvons pas compter sur ta parole, dis-nous le tout de suite, et nous embaucherons quelqu'un d'autre à ta place...

— Je sais, je regrette... bafouilla la jeune fille, véritablement peinée.

Tom croisa les bras en affichant un air sévère.

— Parfois, j'ai du mal à te comprendre...

— Nous sommes peut-être un peu trop laxistes avec toi. Mais nous pensions que tu étais suffisamment responsable pour ne pas avoir besoin d'être trop strictes.

Marinette baissa la tête, écrasée par l'injustice. Elle avait promis à ses parents de les aider ce soir-là, mais un Akuma avait fait des siennes. Elle avait été obligée de les abandonner alors qu'ils étaient surmenés. Puis, Chat Noir avait eu besoin de se confier à elle. Elle ne pouvait pas l'abandonner non plus. Tout ça avait grandement retardé son retour chez elle, et bien qu'elle se soit dépêchée de rattraper son retard, ses parents n'avaient plus besoin d'elle, certains clients étant repartis, en ayant eu assez d'attendre.

Tom tendit la main vers elle.

— Donnes-moi ton portable. Je te le confisque pour la soirée.

Marinette s'exécuta, avant de monter en traînant les pieds dans sa chambre.

Une fois la trappe refermée, elle s'écroula sur son canapé.

— Ce n'est pas juste... soupira-t-elle.

Tikki virevolta hors de son sac et alla s'asseoir près de son visage. Elle posa sa petite main sur la joue de son amie pour la soutenir.

— Tu ne dois pas en vouloir à tes parents. Ils ne peuvent pas savoir qu'une mission importante repose sur tes épaules.

— Non ils ne le peuvent pas, et à cause de ça, je passe pour une irresponsable alors que c'est tout le contraire !

— Ça fait partie des inconvénients à être un super-héros...