Son regard

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Point de vue d'Esmeralda

Je m'assois près de mes parents, puisque j'ai une place exprès pour ça. Mais du côté que je suis, je suis assise près de la princesse aussi. Je sens son regard sur moi. Elle est subtile, elle lance que de petits regards de temps en temps, mais suffisamment souvent pour m'en rendre compte. Si c'était Vince qui le faisait je serais peut-être un peu moins mal-à-l'aise : je n'ai jamais été "confrontée" à cette situation. Peut-être que ça aurait été moins pire que la princesse sanguinaire qu'est Alice, déjà que nous avons 3 ans de différence.

À côté d'elle est assis un jeune homme qui à l'air du même âge qu'elle. Je n'ai jamais entendu parler de lui. Pendant que mes parents ont l'air plongés dans une discussion avec les Krost, je demande à Alice en chuchotant :

-Humm... Pardon, mais je peux savoir qui il est?

Elle esquisse un sourire un peu moqueur et me fixe un instant avec ses yeux marrons foncés. Ce n'est qu'un instant mais j'ai l'impression que ça dure plusieurs minutes.

-Lui-là? me demande-t-elle en pointant le jeune homme.

Je hoche la tête.

-C'est Gabriel, mon garde personnel.

Je lui fais signe que j'ai compris puis détourne le regard. On peut bien lui donner une chose, elle est belle, ça c'est sûr.

-Vous n'êtes pas très bavardes, si je peux me permettre, dit Vince en s'adressant à Alice.
-Il n'y a pas de mal à ça, n'est ce pas? réplique-t-elle.

Il la fixe un instant puis détourne le regard en marmonnant:
-Typique d'une princesse aux idées sanguinaires.

Alice s'étouffe dans sa gorgée de vin blanc. Elle avale puis se met à tousser.

-Vous allez bien, Alice? demande Gabriel.

Après qu'elle ait repris son souffle, elle répond :
-Oui, ne t'inquiètes pas.

Elle fixe intensément Vince. Ils se font un combat de regard. Je remarque à ce moment que l'épée et le fourreaux d'Alice sont attaché à sa chaise, comme celles du prince et de Gabriel. À tout moment, l'un d'eux pourrait essayer d'attaquer l'autre.

J'essaie de chasser cette idée de mon esprit.

-Alice? Votre épée me semble spéciale, puis-je l'observer?

Elle change aussitôt d'air. Elle perd son regard menaçant dès qu'elle le pose sur moi.

-Ça dépend si cela dérange vos parents que je vous prête mon épée quand nous sommes en train d'attendre le repas.

Elle lève un sourcil en regardant mes parents. Vince lui, soupire silencieusement.

-Ça ne nous déranges point, commence mon père. À conditions que dès que l'entrée soit arrivée, l'épée soit rangée.
-Bien sûr, ça va de soit, conclut Alice en détachant le fourreau de la chaise et en me le tendant.

Elle me fait confiance avec son épée? C'est limite surprenant, surtout qu'elle doit se douter que je n'ai jamais manié une seule épée dans ma vie : j'ai zéro muscles comparé à elle.

Je sors son épée du fourreau, doucement pour pas couper quelqu'un ou quelque chose au passage. Son épée est magnifique, et elle m'a l'air très tranchante à vrai dire.

-Faites attention pour ne pas vous couper, dit-elle en se retenant pour ne pas rire

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-Faites attention pour ne pas vous couper, dit-elle en se retenant pour ne pas rire.
-Non non, je fais attention.

Après quelques minutes à l'observer je la range dans son étuis et la redonne à sa propriétaire. Juste à temps puisque des servants nous apportent l'entrée.

-Pouvez vous me dire, lieutenant, qu'est ce qui vous a amené à être également le garde personelle de la princesse de Blackrose ici présente? demande Arlos.

QUOI? Parce qu'il est lieutenant en plus!? Ils sont en train de me dire qu'on a l'une des meilleures stratège et un lieutenant militaire dans cette pièce?

Il avale avant d'ouvrir la bouche pour commencer à parler. Alice baisse la tête, je me demande bien pourquoi... Vince, lui, me fait un sourire charmeur.

-Nous nous connaissons depuis longtemps.
-Vous mériteriez un meilleur grade, non? questionne Vince.
-C'est mon propre choix. Bien que la princesse soit capable de sa propre protection, majoritairement, elle a beaucoup d'ennemis. Avoir une personne de plus lui es d'une grande aide, fini Gabriel.

***

Alice a mangé en silence la majorité du temps, Gabriel aussi, pendant que mes parents parlais à Arlos et que Vince me racontait des aventures qu'il a eu.

-Princesse, puis-je demander, (ma mère fait une pause en souriant nerveusement), quel sort... Advient de vos prisonniers?

Je reste surprise et fixe mon assiette. Arlos et Vince, eux, font les yeux ronds, tout comme mon père. À mon plus grand étonnement, Alice et Gabriel éclatent de rire, au lieu de se frustrer face à la question.

-Pardonnez moi, dit elle en reprenant son souffle. C'est la meilleure question qu'on ne m'a jamais posée!

Ah bon? Une question sur ses prisonniers? La meilleure? Je ne comprends pas.

-À vrai dire, je préfère garder privé les informations sur nos prisonniers. Mais je peux dire que tant que tant que ce n'est pas à cause d'un de nos crimes majeurs que l'on se retrouve en prisons, certains donnerais beaucoup pour avoir une cellule dans notre cachot. D'ailleurs, j'irais même jusqu'à dire que nous améliorons l'état de santé de certains.

D'accord, maintenant, les prisonniers sont des invités hauts classés? Non mais je rêve.

-Donc si je comprends bien, vous êtes littéralement en train de dire que vos prisonniers sont mieux traité que vos... Citoyens? demandé-je.

Alice me sourit.

-Bien sûr que non. Bien sûr que non. Seulement, nos prisonniers sont traités humainement. C'est en partie grâce à ma mère d'ailleurs...

Oh... Sa mère.

-D'accord, merci, je voulais juste savoir, conclut ma mère.




Reine... Avec Un S?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant