12 ans Auparavant

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Il était 13h environ. C'était une magnifique journée d'automne, la saison préférée d'Alice. Elle gambadait joyeusement dans les couloirs pour aller chercher un livre dans la grande bibliothèque du château. Lorsqu'elle n'était pas en train de s'entraîner à l'épée, de faire ses cours ou de passer du temps avec ses parents, elle appréciait considérablement lire dans son fauteuil en velour rouge préféré, celui placé tout près du feu de bois dans la cheminée qui sert réchauffer la pièce.

Son père était en pleine réunion militaire, avec ses généraux, mais Alice ignorait où était sa mère. Elle aurait bien apprécié pouvoir lire avec elle. La femme du Roi Loyd de Blackrose, autrement dit, la mère d'Alice, était d'une beauté mirroitante. Sa voix était douce et mieleuse, ses yeux étaient d'un bleu marin profond et elle avait de soyeux cheveux brun, qui, au soleil, arboraient de légers reflets roux. La jeune princesse avait hérité de la douceur et la sensualité de sa voix et la magnifique couleur de ses cheveux.

Nombreux hommes chaviraient face à la beauté de la Reine. Nombreux d'entres eux se sont tentés à lui écrire des lettres, ou même à la séduire avec des cadeaux de toutes sortes. Mais Lillian n'avait d'yeux que Loyd. Leur mariage étaient issus d'un accord avec le Royaume de Stedo. À l'époque, lorsque le jeune Loyd n'avait que 17 ans et la jeune Lillian, 15 ans, et que leurs Royaumes étaient en guerre, ils se voyaient en cachette. Amoureux, mais en conflits. Lorsque leurs parents avaient signé l'accord pour  enterrer leur hache de guerre, et ainsi marier Lillian de Stedo à Loyd de Blackrose, ceux-ci étaient aux anges. Ils étaient amoureux comme des fous.

Malheureusement, toute bonne chose à une fin, n'est ce pas?

Alice ouvra la grande porte de bois, puis son magnifique sourire s'effaça. Elle aperçue un gramd homme, au vêtements amples, se tenant debout juste à côté de sa mère, immobile, au sol. Il n'avait pas remarqué la présence soudaine de la jeune fille. Alice, elle, ne pouvait voir son visage, mais elle put entendre sa voix rauque et grave marmonner.

-Ohh... Ma chère Lillian... Si seulement...

Alice nota qu'il y avait un liquide rouge sur les mains de l'intrus. Après quelques instants, elle remarqua alors la source du liquide, sur le parquet fait de noyer. Il s'écoulait de sa mère, empalée dans le dos au niveau du cœur, l'épee étant toujours dans son dos. La fillette eu envie de vomir, mais s'efforça de ne pas alarmer l'assassin de sa mère.

Elle regarda autour d'elle pour trouver une arme, lorsqu'elle aperçue un lourd et grand chandellier dont les bougie devaient être remplacées. D'une prise tremblante, elle s'en emparra puis commença à trainer ses pieds d'un pas lourd en direction du tueur. Elle avait l'impression d'avoir du sable dans la bouche et dans les yeux, sa gorge était nouée à un point tel qu'elle en avait mal. Son estomac était tout à l'envers, elle luttait pour ne pas vomir ses tripes. Sa tête tournait, sa vision se brouillait un peu, son cœur battait à toute vitesse; Alice avait l'impression qu'il allait éclater.

-Ahh ma belle... Si tu n'étais pas partie, si tu avais accepté d'être mienne... Mais non, il a fallu que tu préfères un homme issus d'une dynastie de sanguinaire..., continuait de marmonner l'homme, qui s'agenouilla près de la Reine et lui caressa les cheveux.

Lorsqu'Alice arriva à sa portée, derrière lui, elle leva le chandellier, les yeux remplis d'eau, puis fracassa le crâne de cet être qui lui avait enlevé sa mère. Elle ne se savait pas capable d'une force pareille. La princesse ne savait plus à quoi elle pensait, tout son esprit était embrouillé.

Elle lâcha le candélabre, qui tomba au sol dans un bruit sourd. Ensuite, Alice posa le regard sur l'homme, et c'est à ce moment qu'elle réalisa l'action horrible qu'elle venait de commettre. Un liquide rose et grisâtre s'écoulait du crâne fracturé de sa propre victime. Elle paniqua d'autant plus; elle venait tout juste d'ôter la vie de cette personne.

Alice se mit à pleurer à chaudes larmes et à étouffer. La princesse s'effondra donc dans la marre tiède qu'était devenue le sang de sa mère et commença à vomir à la vue horrifique qu'elle avait et à la sensation du sang sur sa peau.

Tramblante et à bout de souffle, elle bredouilla:

-Je... Je vous aime mère...

N'est-ce pas jeune, 8 ans, pour perdre sa mère et tuer un homme pour la première fois...

Reine... Avec Un S?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant