Chapitre XI

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Voilà maintenant une semaine que l'enterrement de Theo avait eu lieu. Je recommençais doucement à me remettre de mes émotions. Mon boss avait décidé de m'accorder 2 semaines de congé car je n'étais pas « en état de prendre en charge les patients » selon lui. Je pris ce congé volontiers sachant que j'étais une acharnée du travail de base. Bien évidemment Mathieu n'arrêtait pas de me contacter et bien évidemment je ne répondais à personne.
J'étais actuellement par la fenêtre en train de consumer lentement ma cigarette tandis que le ciel était gris. Il pleuvait à torrent et il commençait à faire froid. Je pris un temps à admirer cette vue du haut de l'immeuble en pensant à ma mère. Cette épreuve avait réveillée beaucoup d'émotions en moi, notamment du regret. Il faut absolument que je l'appelle, mon père aussi.
J'étais perdue dans mes pensées quand on sonnait à la porte, enfin sonner étant un faible mot. Quelqu'un était en train de violer la sonnette. Prise par surprise j'allais ouvrir sachant que je n'attendais personne je trouvais ça vraiment bizarre et quel fut mon étonnement quand je vis Mathieu devant ma porte complètement trempé de la tête au pied avec un air énervé au visage alors ma première réaction fut de rire. Il était trempé et je lui riais à la gueule. Je ris tellement qu'il se mit à esquisser un petit sourire aussi.
-Bon tu me laisses entrer quand même je me les gèle wsh
J'oubliais presque qu'il était effectivement toujours devant la porte, je me dégageait alors pour le laisser entrer.
Lorsqu'il enlevait son manteau ainsi que son éternel casquette je me retrouvais soudainement mal à l'aise. Je n'ai aucun mot qui sorte et pourtant tant de choses à lui dire. Ça vous est déjà arrivé ? Je déteste ce sentiment de vide.
-Euh écoute.. J'suis vraiment désolé jte jure j'suis qu'un con la vérité j'me sens trop mal et vasy tu me manques c'est pas pareil sans toi jte jure j'sais que tu vas pas me pardonner mais je sais pas pourquoi j'ai fais ça jte jure je sais pas...
Je le coupai en lui courant dans les bras, il parut d'abord étonné de mon geste puis me rendit mon étreinte volontiers. Je ne pus m'empêcher de fondre en larmes dans ses bras et il comprit très bien pourquoi. Je me mis alors à sangloter plus fort et il resserrait encore son étreinte en me disant que ça va aller.
-Mathieu c'était horrible, tous ces gens qui pleuraient j'avais l'impression de revoir l'enterrement d'Adam. Ils étaient tous là et moi je revoyais ce cimetière et je me revoyais 5 ans à l'arrière c'était tellement horrible jte jure Je dis ça d'une traite non sans oublier de respirer de temps en temps
-Tu es allé le voir alors ? Me dit il tout en me caressant les joues avec ses pouces afin de sécher mes larmes. D'abord déstabilisée par cet élan d'affection je repris mes esprits et lui repondit
-Oui, j'avais pleins de choses à lui dire. J'lui ai demandée pardon aussi de ne pas venir souvent, et j'lui ai promis de revoir papa et maman. Je suppose qu'il a sourit du paradis. Je dis en me calmant peu à peu
Seul Mathieu était présent lorsque mon frère est décédé et il a été la pour me remonter quand tout ce que je voulais faire était mourir.
-Je suis fier de toi ecoutes tu es la plus forte, tu es solide et puis tu es tellement belle, bon sauf quand tu pleures hein. Ecoutes je sais pas comment te le dire mais tu es si spéciale, je sais que tu souffres mais je suis la et puis..
Un ange passe, personne ne parle, il se mit à me fixer longuement et moi aussi. Je commençais à sentir cette tension et j'en avais marre d'attendre. Il me fixait et je vis qu'il se posait des questions. Pourquoi s'est-il arrêté de parler d'un coup? Je le sentis regarder mes lèvres que je commençais à mordiller de stress. Et comme dans un geste anodin il me prit par le cou et fit fondre ses lèvres sur les miennes. Je crus attendre une éternité mais ce ne fut que quelques secondes. D'abord choquée de cet acte je me mis à prendre part au baiser et à le rapprocher encore plus proche de moi. Je passait mes mains sur ses cheveux en tirait légèrement dessus ce qui le fit grogner sachant qu'ils étaient un peu humide. Le baiser s'intensifiait alors quand il demandait l'accès à ma langue ce que je lui offrais volontiers. La tension monte d'un cran quand je le sentis contre moi plus proche que jamais. Il commençait à descendre ses baisers sur mon cou et au moment où je me sentais super bien il s'arrêtait d'un coup comme s'il avait repris ses esprits. Il me murmurait un faible « on ne peux pas faire ça » puis prit ses affaires et commençait à s'en aller. Honnêtement j'ai rien compris à ce qui venait de se passer, une colère inégalable venait de s'emparer de moi et tant pis pour la pluie et mon pyjama , je me mis à lui courir après. Crois moi Mathieu cette fois c'est pas toi qui va décider.

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