chapitre 3 : nouvelle vie... nouvelles emmerdes...

68 12 11
                                    


Marybess

Ce matin je me réveille en sursaut... ce rêve, je viens encore de le faire mais je ne sais déjà plus ce que c'était. Un homme ? Un regard ?  Je ne m'en rappelle plus.
Est-ce que c'est la clé qui arrivera à débloquer ma mémoire ? J'en ai aucune idée. Toujours et encore des questions qui restent sans réponse. Et moi, je broie du noir en ce moment. Je le sens, je sombre doucement dans la dépression, encore plus depuis qu'on m'a annoncé que le géniteur de ce bébé qui grandit dans mon ventre est un vampire. 

Là je n'y comprends plus rien. Encore une question :  qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

Je sens au fond de moi que cette espèce me révulse, je n'aime pas les vampires. C'est comme ça et je n'y peux rien.
Je l'ai senti dès que je me suis rappelé que dans ce monde nous vivions désormais en parfaite corrélation avec ces êtres hypocrites. Et même dès fois, sans que je puisse le contrôler, je frémis de peur quand Faust est près de moi, il le remarque mais ne dit rien. C'est comme ça. C'est incontrôlable alors pourquoi ? Comment ?

Comment me suis-je retrouvé enceinte d'un... d'un monstre ?

Le fait de savoir que le père de ce bébé est un vampire ne m'aide pas à le détester. Bien au contraire. C'est un amour profond que je ressens pour cet enfant, un amour dont je ne pourrais pas me passer et dont lui ne se passera jamais. Je le sais.
Je n'arrive même pas à lui en vouloir ou à être en colère. La seule personne à qui j'en veux et contre qui je suis en colère, c'est moi. Moi et ma mémoire qui me fait défaut.

Je quitte ma chambre et descend en bas me faire un vrai petit-déjeuner digne de ce nom. Viennoiseries, omelette, bacon, céréales, assiette de fruit et grand bol de lait. Oui, absolument tout y passe parce que je dois manger pour deux et que comme ce bébé est un peu spécial j'ai tout le temps faim.

Faust s'est empressé d'aller faire les courses et de me mettre à l'aise dans cette maison qui sera désormais mon chez moi à moi aussi pendant un bout de temps jusqu'à ce que ma mémoire veuille bien me revenir. 
J'ai passé une semaine ici sans mettre le nez dehors, je n'en ai pas envie.

Faust est satisfait et je vois bien que ça l'arrange que je reste enfermé chez lui en "sécurité". Pourquoi ma sécurité l'inquiète autant ? Je ne sais pas mais je sais parcontre qu'il ne me dit pas tout. Qu'il me cache un truc qui doit certainement me concerner de près ou de loin.

Comme ces dossiers par exemple qu'il traîne jours et nuits avec lui et qui sont strictement interdit à l'amnésique. En gros j'ai pas le droit de les lire. "Secret professionnel" qu'il me dit, ça concerne son boulot de détective et donc j'ai pas le droit d'y toucher. Mais à force d'en faire un secret d'état, mes yeux me démangent, mes mains me démangent et il a pas idée à quel point il titille ma curiosité. 

— Bonjour !

Il dévale les escaliers habillé d'une belle chemise blanche qu'il a enfilé sur un pantalon bleu nuit en laine mélangée. Il est en train de refermer ses boutons quand il lève ses yeux gris sur moi. J'enfourne une cuillérée de céréales dans ma bouche et le salue d'un hochement de tête.
Il passe derrière moi et va se servir un café qu'il boit en faisant la grimace. Je sais qu'il n'aime pas ça, mais il s'efforce de rendre les choses on ne peut plus normale pour moi. Il sait que je n'aime pas ça, que j'ai horreur quand il boit du sang et c'est pour ça qu'il a arrêté de le faire devant moi. Il le fait dans son bureau ou dans sa chambre.

— Comment tu te sens aujourd'hui ?

— Ça va.

Évidemment quand je dis ça, rien ne va. Vraiment rien.

— Alors, commence t-il en s'accoudant sur l'îlot centrale de la cuisine en face de moi tout en faisant passer ses doigts dans son épaisse chevelure brune légèrement ondulée, Emily ? Anna ? Abby ?

MARYBESS : le fruit d'un amour interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant