chapitre 7 : contradictions

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Marybess

Faust referme la porte derrière nous et moi je me précipite dans la cuisine pour sortir mon gratin du four. J'enfile mes maniques, ouvre le four et sort mon gratin qui a bien failli brûler.

Foutue bonne femme ! 

Je referme le four un peu trop sèchement à mon goût sous le regard interrogateur de Faust. Il s'avance, une main dans la poche de son pantalon et l'autre qui tient toujours son sac. Je sais que je ne devrais pas me comporter comme ça mais que faire quand les hormones de cette foutue grossesse ne cesse de me travailler. Ce pauvre Faust va devoir me supporter et subir mes mauvaises humeurs sans rien dire.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Fais pas attention à moi, je... je suis sur les nerfs !

Il me sourit tendrement comme il sait si bien le faire et me tend un petit sac en papier rose pastel qu'il sort de la poche intérieure de son manteau gris.

Alors je ne sais pas pourquoi mais je rougis et lui adresse un sourire timide. Je sais très bien ce qu'il se trouve dans ce sac, j'espère qu'il n'aura pas eu trop de mal à trouvé des sous-vêtements à ma taille et surtout qu'il n'aura rien pris d'assez... osé. Je me saisi du sac timidement en le remerciant.

— T'en fait pas, j'ai pensé à ton confort ! 

— Mais je n'en doute pas...

Menteuse...

— Et sinon, comment s'est passé ton rendez-vous ? 

— Bien.

— C'était en rapport avec l'enquête ? 

honey...

Il prononce le petit surnom qu'il m'a attribué comme s'il me mettait en garde contre quelque chose.

— Harry, je réplique sur le même ton feignant un air innocent.

— Je ne plaisante pas, je ne veux pas que tu te mêle de ça !

— Pourquoi ?  

— T'es enceinte !

— Je t'en prie, trouve une meilleure excuse.

— Je n'ai pas besoin de trouver des excuses pour t'interdire de te mêler de cette sale histoire. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter.

— Et s'il m'avait déjà ciblé ?

— Tu es en sécurité ici.

— Pour combien de temps ? Peut-être qu'il est déjà là ! Tu ne sais même pas à quoi il peut bien ressembler et d'ailleurs ça fait combien de temps que tu le traque ?

En parlant de ça, je crois que je viens de me faire peur à moi-même. Je ne suis pas du tout rassurée. Ce détraqué pourrait être n'importe qui et pourquoi pas la vieille d'en face. Je l'imagine bien en tueuse en série.

Je vois bien que ma dernière question viens de mettre Faust mal à l'aise. Il ne le laisse pas paraître mais je crois bien que je viens de toucher une corde sensible.

— Harry, comprend moi. Je suis morte de peur à l'idée de croiser le chemin de ce monstre.

— J'ai besoin de prendre une douche !

L'air rembruni, il me laisse en plan dans la cuisine sans répondre à une seule de mes questions. Il se défile encore comme à son habitude et moi il ne me reste plus qu'à obéir et faire comme si tout était normal. Sauf que je me tue à répéter que rien n'est normal, absolument rien et mister secret n'a pas le droit de me traiter comme il le fait.
Bien sûr, je le remercie de si bien s'occuper de moi et de faire attention mais je vais finir par devenir folle si ça continue comme ça. Bien décidée à ne rien lâcher, je monte le retrouver à l'étage.
Son bureau est fermé mais la porte de sa chambre est entrouverte. Je ne me pose pas plus de question, prend mon courage à deux mains et pénètre dans sa chambre sans toquer au préalable.

MARYBESS : le fruit d'un amour interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant