chapitre 5 : horreurs & vampires

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Marybess

Une heure, ça fait seulement une heure que nous sommes assis dans ce salon sans dire un mot mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. Mon regard n'arrête pas d'aller de l'horloge à la porte d'entrée et je n'ai qu'une seule envie, c'est de voir arriver Faust. Seulement vingt deux heures, l'heure à laquelle il rentre d'habitude n'est pas prête d'arriver, il est à peine neuf heures du matin... seigneur ce que j'ai envie de faire pipi. Hors de question de lui donner ce plaisir à ce goujat ! Je préfère encore dire "s'il vous plaît" à un chien qu'à cette énergumène.

— Tu ne veux toujours pas me dire comment tu t'appelles ?

Je reste muette comme une tombe et ne lui accorde aucun regard. Si je le fais, je risque de recevoir une autre gifle alors je me tiens à carreaux.

— Bien, voyons voir ce qu'il y a à boire dans cette maison.

Il se lève, retire son manteau et va dans la cuisine en toute quiétude comme s'il était chez lui.

C'est ça, faites comme vous vous voulez votre sérénissime !

Il revient un instant plus tard toujours et encore avec ce même sourire suffisant plaqué sur les lèvres que je rêve d'effacer d'une gifle.

— Toute cette merde dans les placards et le réfrigérateur c'est pour toi, dois-je comprendre qu'il se nourrit directement sur toi ?

Se nourrit ? Mais c'est qu'il me prend pour un morceau de viande le vampire !
Je n'aime pas sa façon de me parler, ni cette façon qu'il a de me regarder.
J'en ai des sueurs froides, alors quand il s'approche de moi en retroussant les manches de sa chemise beige, je me lève prête à détaler comme un lapin.
Il sourit de toutes ses dents blanches et mon dieu, ce que ça m'agace... ça m'agace et ça m'effraie, terriblement. J'ai peur, horriblement peur de lui.

— Holà doucement, tu comptes aller où comme ça ?

— Allez vous en ! Faust n'est pas là, vous le voyez bien, alors partez et revenez plus tard !

Tout ce qu'il trouve à faire c'est me rire au nez cette enflure. Il s'approche de moi à vitesse grand V et quand je dis à vitesse grand V, ça veut dire à vitesse vampire. Je ne l'ai même pas vu bouger un pied qu'il est déjà devant moi, toutes dents dehors.
J'aurais aimé le gifler pour le faire ravaler ce sourire mais je préfère jouer la carte de la sûreté. Si je ne tente rien, il ne tentera rien. Enfin j'espère...

— Tu me semble audacieuse toi ! J'ai pas raison ?

Il me pose la question, la tête penchée sur le côté et toujours cet éternel sourire qui commence à me faire peur. Tout doucement il sort sa main de sa poche et l'approche vers moi. Je recule en ne le lâchant pas des yeux et ça le fait encore plus sourire ce psychopathe. S'il continue comme ça, ce sourire va s'étendre jusqu'aux oreilles.

Encore un pas à reculons de ma part et il est devant moi sans que je l'ai vu venir. Encore.
Le temps pour moi de cligner les yeux que sa main emprisonne ma gorge fermement. Sa poigne n'est pas assez forte pour m'étrangler mais néanmoins forte pour me faire sentir sa force. Il pourrait me briser le cou là tout de suite en une fraction de seconde et ce serait fini de moi. Mais je ne veux pas mourir, je veux vivre ne serait-ce que pour le petit être qui est en moi et qui n'a rien demandé.
Je pose mes mains sur son poignet que je griffe de mes ongles pour le faire lâcher mais il ne se passe rien. Les plaies que je lui inflige se cicatrise instantanément et ça le fait... sourire.

Mon cœur bât à cent à l'heure, je sens mon sang qui pulse à travers mes tempes, j'ai horriblement peur. Qu'est-ce qu'il va me faire ? Faust n'est pas là, il n'y a personne pour me venir en aide.
Je veux lui donner un coup de pied mais il esquive aisément et resserre sa poigne autour de ma gorge, là je commence à étouffer et des larmes ne tardent pas à inonder mes joues. Je suffoque sous ses yeux qui m'ont l'air ravie quand il voit ce qu'il est en train de me faire.
Mais c'est qui ce type ? Qu'est-ce qu'il cherche à la fin ?

MARYBESS : le fruit d'un amour interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant