MARYBESS : le fruit d'un amour interdit

chapitre 6 : honey

Xander

Quand je suis rentré à la maison, je suis monté directement à l'étage et mes pas m'ont guidé vers cette chambre dans laquelle je ne suis plus entré depuis qu'elle a disparu. Je suis resté sur le pas de la porte un bon moment avant de finalement me décider à entrer. Son odeur s'est immédiatement emparée de moi, cette odeur douce et sucré qui est imprégnée partout dans les murs de ma chambre.
Je la revois encore étendue sur ce lit, dormant paisiblement, son corps parsemé de taches de rousseur, baigné par la douce lumière des rayons de soleil du matin...

En proie à mes souvenirs, je me déshabille et file sous la douche pour me débarrasser de cette odeur de sang qui n'est pas le sien. Ce sang qui ne m'apporte aucune joie, aucun plaisir et qui me paraît bien fade comparé au sien qui était tout sauf fade.
C'était exaltant, excitant, doux... C'était elle tout simplement. Maintenant, tout ce que je ressens c'est de la tristesse mais surtout de la colère et aussi, il y'a cette impression de la tromper qui ne me quitte pas et qui me fait me détester encore plus.

Lorsque je sors de la douche, une serviette autour des hanches, rasséréné et plus calme que tout à l'heure, je tombe nez à nez avec mon frère qui -à voir sa tête- va encore se permettre de jouer les  moralisateurs. Les rôles se sont bien inversés depuis, Xavier est devenu moi et moi je suis devenu Xavier. Quelle ironie !

— Si t'es là pour me les briser, la porte est juste derrière toi.

— J'ai appris pour Bess, Mérida est effondrée.

— Elle n'est pas la seule.

Il soupire et enfouit ses mains dans ses poches. Ses sourcils sont froncés et ses lèvres sont pincées. Il meurt d'envie de me dire quelque chose je le sens mais il ne sait pas comment présenter la chose.

— Accouche !

— Pardon ?

— T'as un truc à me dire alors vas-y, j'ai pas toute la journée !

Je me rends dans le dressing pour m'habiller, le temps pour mon abruti de frère de trouver ses marques. Alors que je termine de boucler la ceinture de mon jean il apparaît devant moi toujours avec cette tête qu'il tire et je sens que ce qu'il s'apprête à me sortir ne va pas me plaire.

— Ça été ta petite escapade d'hier ?

— Je t'en prie Xavier !

— Tu touche le fond, t'es au courant ?

— J'ai touché le fond depuis longtemps, je crache en me saisissant d'un t-shirt blanc que j'enfile à la hâte.

— Ça ne la fera pas revenir !

— Non, mais ça m'aide à supporter !

— Tu es en train de devenir accroc, tu vas le faire pendant longtemps encore ?

— Aussi longtemps que je le voudrais.

Je récupère mes baskets que j'enfile après avoir mis des chaussettes et me barre de cette pièce qui me rappelle tellement mon ange. Absolument tout ici me ramène à elle. Et la voir sans pouvoir la toucher me fais tellement de mal, c'est à peine si j'arrive à penser correctement alors je préfère me casser d'ici sinon je risque de tout mettre à sac et je n'ai pas tellement envie de briser tout ce qui me rappelle encore Bess.

— Xander...

— Non arrête, si c'est pour me parler de ce genre de connerie, je ne suis pas ton homme !

— Ce que tu peux être con mon frère et très obstiné ! soupire-t-il agacé.

— Et toi t'es qu'un enfoiré !