Calme et Vive - ACNH (LuaxLimo)

~6: Elles

La cime du parapluie traîna dans la boue, par faute de ce qu'on appellerait "la flemme". Le sol était jonchée de flaques et les éviter était le cadet de ses soucis; elle était presque tentée de se jeter dedans comme ces autres fois, plus petite. Par rapport à la veille, la météo était plus clémente et le ciel bleu se reflétait dans chacune des petits océans qui couvrait le parterre.
C'était assez horrible; regarder les vagues au loin se transformer en d'effrayants pourtant magnifiques torrents, voir 1 litre de gouttes dégouliner du plafond, entendre l'éclair, le voir brûler.
Au moins, elle espérait qu'ils n'avaient pas reçu le déluge là où ils étaient; bien qu'elle en avait pas l'air, elle se souciait vraiment de ce genre de choses. Elle enverrait bientôt peut-être une carte postale pour leur demander de leurs nouvelles, pour avoir au moins l'impression qu'ils sont toujours amis et qu'ils se renverront, un jour...
Ils se croiseraient sur une place ou dans une ville lointaine, s'arrêterait un instant avant de courir les uns vers les autres, en un gros câlin parsemé d'embrassades. Ils s'installeraient à un café, le rebord d'une fontaine, un banc ou même simplement au sol; et ils parleraient. Juste parler. De tout et de rien, pour boucher le trou que leur absence avait creusé dans le temps et dans le cœur, et rire à tout et rien.

Une petite larme silencieuse coula sur sa joue, qui rejoignit la flaque où elle pouvait voir son visage déformé. Par la vague ou par la tristesse, là était le moment où elles ne faisait qu'une. Enfin... elle espérait qu'ils n'avaient pas reçu le déluge.
Elle essuya sa larme en se remémorant de pourquoi elle était sortie en premier temps. Elle marcha un peu plus vite entre l'herbe mouillée et les paviers avant de rejoindre les palettes. Elle se tourna une fois avant de lancer un sourire et se précipiter vers l'aéroport.

*

"Tu sais que tu vas attraper froid, non, tuli?"

La lapine regardait la chatte danser dans les énormes flaques qu'avait fait le déluge la veille. Elle chantonna tandis qu'elle fit semblant de pas l'entendre.

"Roooh, allez ! Viens patauger avec moi, elle est bonne, XD !, répondit-elle, un énorme sourire sur le visage.
- Il en est hors de question ! En plus, regarde la couleur, elle est pleine de boue., dit Lua en croisant les bras.
- Considère ça comme un massage des pattes alors ! Je te promets, elle est pas froide., elle tendit une main vers la lapine qui se tourna, laissant la chatte dans son délire."

...Avant qu'elle ne se retrouve parterre dans la flaque, la rose hilare à côté d'elle. L'eau était froide, très froide.

- M-M-mENTEUSE !, hurla la lapine, frissonnant de tout son être, pendant que sa voisine hurla de rire.
- Je suis presque désolée d'avoir fait ça, XD ! Prends ma main, héhéhé !, elle tendit une nouvelle la main que Lua prit malgré elle. Elle se retrouva encore plus plonger dans la boue, ce qui fit rire encore une fois la chatte.
E

lle ria moins quand la brune lui tacla le pied, ce qui les fit être museau à museau. Un long silence suivit la chute, d'elles dans une sorte de trance, se regardant yeux dans les yeux. Des rubis rencontrèrent des sapphires, et c'est comme si il n'y avait plus rien autour, juste; elles.
Ça semblait se passer fréquemment quand elles se regardaient, bizzarement.

"Tu as de beaux yeux..., murmurèrent-elles en même temps, assez fort pour que chacune des deux se rendent compte de leur bêtise.
Elles rièrent en chœur, l'une plus embarrassée que l'autre.

- Merci, tuli ?, ria la lapine, rougissant un peu. C'est pas une chose que j'entends souvent, ça me fait plaisir. Elle montrera un petit sourire sincère.
- A-Avec plaisir...! Merci pour le compliment aussi, XD !, elle ria aussi, soyant presque heureuse que sa fourrure soit aussi rose que son rougissement."

Elles rièrent un peu plus longtemps, oubliant presque le froid de la flaque, pendant que le soleil et le ciel bleu montraient leur nez petit à petit. Un peu après, elles se changèrent après un passage à la cascade, et allèrent cueillir et pêcher pour le déjeuner.

*

Elles avaient maintenant cette habitude de parler de tout et de rien après le midi, en marchant tout autour de l'île. Même si ce "tout et de rien" était une "activité" qu'elles pratiquaient en dehors du temps du sable blond, cette fois la fameuse "Il fait beau aujourd'hui, non?" était devenue leur principale amorse pour commencer à parler. Elles s'étaient découvertes au fil des jours qu'elles n'étaient toutes les deux pas les personnes les plus bavardes, sur quoi elles rigolaient maintenant quotidiennement quand la discussion était morte. Pendant que les mots sortaient, elles cherchaient les coquillages échoués dans le sable ou voyait quel genre de poissons elles allaient attraper aujourd'hui. Pour faire court, elles se découvraient en s'amusant ensemble. Et maintenant, le malaise au début de leur relation n'était plus invisible, mais inexistant.

La rose fit les yeux ronds quand elle se rendit compte que la brune portait des lunettes de soleil.

"Depuis quand t'as des lunettes de soleil ?, pointa la chatte.
- Depuis que je me suis rendu compte que le soleil pouvait me faire mal aux yeux, donc... depuis longtemps., répondit nonchalamment la lapine, regardant les vagues atteindre ses pattes. Je les mets généralement en été et en hiver, et puisqu'on est maintenant probablement en automne, je croyais que j'en avais plus vraiment besoin... Mais on dirait que le soleil veut encore me gêner, tuli.
- Tu ressembles à un vieux cowboy mélanger avec un motard avec ton air, l'image que j'ai dans la tête est très marrante !, ria Limo, pataugeant les pieds dans les vagues, ce qui fit aussi rire la lapine entendant la chatte.
- C'est vrai ! L'image est assez drôle quand on y pense !, dit-elle avec un petit rire."

C'était dans ce rare moment que les deux individus appréciaient pleinement le silence qui s'installaient entre elles, regardant les petons de l'autre se couvrir de vagues et de sable doux. Tout était tellement silencieux que la chatte fut surprise quand la lapine commença à chantonner tranquillement K.K. House, une des chansons de Mr K.K. qu'elle appréciait.
Et elle était pas déçue. C'était faible, peut-être parceque la lapine ne voulait pas briser le silence ou par gêne, mais elle chantait bien, vraiment bien. Rien qu'en l'écoutant chanter, la chatte se sentit calmer, découvrant une nouvelle facette qu'elle n'avait jamais entendu de cette chanson. Elle était parfaite pour ce genre de silence. Un petit sourire aux lèvres, elle rejoignit l'alto avec son soprano, réjouissant l'autre plus qu'autre chose; pour que la petite mélodie s'intensifia avec de multitudes improvisations, de fausses trompettes, de tapages de mains, ou de sifflements, débordant l'air de sons harmonieux et mélodiques.
Elles tappèrent des mains et sifflèrent, comme félicitées dans un concert, avant de retourner vers le campement.

*

Probablement 16h. Le sol était maintenant complètement sec, et l'herbe n'avait jamais eu l'air aussi belle. Lua était entrain de cueillir des fleurs tandis que Limo vannait sur l'île, regardant la forme des nuages. Le ciel bleu s'étendait à perte de vue et le soleil commença à descendre vers l'ouest discrètement.

*

Elle était assez heureuse du voyage jusque là, même si il ne lui restait qu'un seul billet. Elle le considéra pendant un instant avant de le montrer à un certain dodo.
Elle ne savait vraiment pas pourquoi elle cherchait tellement à les revoir, ne serait-ce qu'un des deux. Pourquoi faisait-elle ça alors qu'ils l'avaient sûrement déjà oublié...? Rien que d'y penser la chamboulait un peu; même si l'expression sur son visage laissait l'émotion impassible. Elle remercia les oiseaux avant de retourner dans l'avion une dernière fois.
'On peut toujours espérer...'

Elle regarda alors l'île sur laquelle elle allait se poser, sentant l'avion en descente. C'était une île normale, avec une cascade, une rivière, des pêchers, des tulipes et des cosmos. Rien de plus normale; elle soupira, sceptique. Elle était sur le point de regretter son choix avant d'apercevoir une tente jaune. Elle fut tout d'un coup intriguée pendant que l'engin se posa sur l'eau. Wilbur lui dit quelques mots puis commença à regarder dans le vide, ce qui voulait dire pour elle qu'elle pouvait commencer à y aller. Elle franchit le port.