21 mai 1967
Harry est tiré de son sommeil par un bruit strident. Le temps d'émerger, il pense d'abord qu'il l'a imaginé, seulement un son aigu retentit à nouveau dans la demeure Prince. Harry réalise avec effroi que cela ressemble à un cri de douleur. Avec empressement, il s'extirpe de son lit et dévale les escaliers sans même se soucier d'être encore en pyjama. Il court presque jusqu'au bureau de Tobias qui semble baigné de lumière.
Harry hésite un instant puis opte pour l'option de la discrétion. Après tout, qui sait de quoi est capable Tobias Rogue. Il entrouvre alors la porte avec délicatesse malgré ses doigts tremblants.
Si Harry s'attendait à voir quelque chose d'abominable, il n'avait pas imaginé à ce point là. Eileen, le corps en étoile de mer, la tête arqué tristement vers la porte, gît sur le sol dans une marre de sang impressionnante. Contrairement à la première fois, Harry ne peut étouffer son cri d'effroi. Il sursaute si fort que la porte s'ouvre en grand. L'ouverture dévoile alors un Tobias aux yeux fous et aux poings ensanglantés. Eileen pose ses yeux vitreux et fait un effort surhumain pour ouvrir la bouche et murmurer :
« Severus. Dit-lui Harry.
- Que je lui dise quoi Eileen ? demande Harry d'une voix désespérée.
- Que... Que je l'aime. »
Et les yeux noirs d la femme cessent de regarder Harry pour se fixer sur quelque chose au delà de leur portée.
Harry entend des petits pas qui descendent les escaliers et il se retourne aussi sec.
« Ah tient le morveux. Qu'il vienne ici pour que je lui fasse sa fête à lui aussi, ricane une voix dangereusement proche dans le dos de Harry.
- Harry, qu'est ce qu'il se passe, est-ce que Maman va bien ? »
Le sorcier à lunette se précipite vers le plus jeune pour l'étouffer de ses bras tremblants.
« On y va Severus.
- Où ça ? Je ne veux pas y aller, laisse-moi voir Maman.
- On y va maintenant Severus.
- Mais pourquoi ? Comment va Maman ? Demande Severus d'une voix tremblante.
- Le mioooche ! Je suis là ! S'écrie Tobias en s'avançant vers les deux sorciers.
- Je suis désolé, déclare doucement Harry.
- Mais- »
Et Harry transplane, les bras serrés contre le petit corps de Severus.
Ils atterrissent dans un parc. Harry s'effondre sur un banc, tenant toujours Severus fermement contre lui. L'enfant se détache doucement du jeune homme au tatouage pour s'asseoir à côté de lui.
« Elle est morte n'est-ce pas ?
- Écoute je-
- Ne me mens pas. Est-ce qu'elle est morte ? Répète-t-il, sa petite voix se brisant en milliers de morceaux douloureux qui écorchent le cur du Survivant.
- Je... Oui. »
Les doigts de Severus viennent se plaquer sur sa bouche alors qu'il étouffe un cri d'effroi. Il se blottit contre Harry alors que des larmes silencieuses dévalent ses joues pâles. Avec une douceur infinie, Harry installe Severus sur ses genoux avant de le serrer contre lui, une main caressant ses cheveux, l'autre reposant au creux de son dos.
« Tu sais, avant de... mourir, ta mère m'a demandé de te dire quelque chose. Elle t'aimait Severus. Je sais que vos rapports n'ont pas toujours été faciles mais elle t'aimait de tout son cur. Ça se voyait dans ses yeux. »
Severus hoquette et ses poings serrent avec force le haut de pyjama humide de larmes de son aîné.
Les sanglots cessent peu à peu. Severus reprend sa place à côté de Harry. Il reste ainsi un instant, à balancer ses pieds distraitement, le regard vide.
« C'est Père qui l'a tué, c'est ça ?
- Oui...
- Pourquoi ? Demande-t-il d'une voix cassée par l'émotion.
- Je ne sais pas. Sûrement parce qu'elle était différente. Tu sais Severus, la différence ça effraie les gens, à peu près autant que ça les attire.
- Les gens sont stupides.
- Je ne te le fait pas dire, soupire Harry.
- Je le hais. Il n'avait pas le droit de faire ça à Maman. Tout ça c'est ma faute. Peut-être que si je n'étais pas né, Maman ne se serait pas sentie obligée de rester ici. Elle serait partie. Elle serait libre. Elle serait en vie. C'est moi qui aurait dû prendre tous ces coups à sa place. Je le mérite bien mieux qu'elle. C'est moi qui aurait dû mourir tout à l'heure.
- Sev', ne dit pas de telles choses. Ce n'est pas-
- Arrête Harry. C'est gentil de vouloir me réconforter mais je sais que toi aussi tu le penses au fond, répond Severus d'une voix horriblement plate.
- Mais c'est totalement faux comment-
- Arrête. C'est bon je ne t'en veux pas. Après tout je ne suis qu'un monstre. Je sème le malheur partout où je vais.
- Je t'interdit strictement de- »
Mais la voix cassée de Harry s'interrompt quand il aperçoit une petite fille à la chevelure de feu se tenir juste devant eux.
« Tu viens jouer avec moi ? Demande la petite rousse.
- M-Moi ? S'interroge Severus.
- Oui toi. Tu as l'air d'être gentil.
- Tu dois t'être trompée de personne. Je n'ai rien de gentil, réplique-t-il amèrement.
- Non je suis certaine de ce que j'avance. Tu sais, il ne faut pas écouter ce que pense les autres de toi. Ma soeur me rabaisse sans arrêt parce qu'elle me trouve différente. Au début, ses paroles me blessaient, mais j'ai appris à passer outre. Ne laisse pas les personnes méchantes t'atteindre, elles ne voient en toi que ce que tu n'es pas. Tourne-toi vers les gens qui t'aiment, eux, te voient et t'aiment pour ce que tu es.
- Si tu le dis, répond Severus en haussant les épaules.
- Tu viens jouer alors ?
- Non je suis pas d'humeur.
- Justement. C'est mauvais trop de tristesse dans la vie. Il faut savoir cueillir la lumière d'un moment de bonheur quand elle se présente à nous. Alors ?
- Bon, j'imagine que je n'ai pas d'autre choix que de cueillir ce 'moment de bonheur' grogne-t-il.
- Chouette ! Au fait, tu t'appelles comment ?
- Mon nom est Severus.
- Enchantée Severus. Moi je m'appelle Lily. »
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Bon eh bien j'ai cédé. Voilà donc un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira.
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Promesse Immortelle
FanfictionLa guerre contre Lord Voldemort est imminente. Ce n'est un secret pour personne. Dumbledore trouve alors le moyen de mettre Harry à l'abri des sombres manigances du Lord Noir. Il va invoquer le sortilège Cronos, une incantation très complexe interdi...