Chapitre 15

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Harry observe de ses yeux stupéfaits la silhouette du Manoir Prince qui se dresse devant ses yeux. Il cligne frénétiquement des yeux et un rire nerveux s'échappe de sa gorge alors qu'il réalise l'ironie de sa situation.

Il s'avance lentement jusqu'à la porte d'entrée, avant de songer qu'il ferait sans doute mieux de transplaner. Même si dix ans se sont écoulés, Harry ne doute pas que les relations entre Tobias et son fils ne se sont probablement pas améliorées.

Après un instant de réflexion, il opte finalement pour le transplanage.

Harry arrive dans la chambre de Severus et remarque qu'elle a légèrement changé. Tout d'abord, il remarque que l'emplacement de son propre lit est maintenant innocupé, ce qui lui pince légèrement le cœur, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Après tout, Severus fait bien ce qu'il veut dans sa chambre. Le lit de Severus quand à lui, semble s'être agrandit de quelques centimètres. A la place du coffre à jouets de l'enfant, il trône désormais un bureau imposant, entouré d'étagères où sont disposés d'épais livres à la reliure de cuir.

Alors que Harry continue son inspection silencieuse, une main se plaque soudainement sur son torse et une baguette s'enfonce dans sa mâchoire.

« Que fais-tu ici Potter, et qui a eu le culot de te dire où j'habite ?

- Calme-

- Répond-moi ! Quel mauvais coup toi et ce cabot répugnant de Black préparez-vous encore ?

- Hé Sev', du calme je-

- SEV'?! Personne n'a le droit de m'appeler ainsi, surtout pas toi Potter. La seule personne qui m'ait jamais surnommé ainsi c'est... »

L'agresseur de Harry semble soudain prendre conscience de quelque chose de capital et retire brusquement sa baguette de la mâchoire du Gryffondor. D'un geste sec, il force Harry à se tourner face à lui.

« Harry... ? Demande Severus, interloqué.

- Bonjour Sev'.

- C'est bien toi ?

- Oui, qui veux-tu que se soit d'autre ? Et ferme ta bouche, ça ne te ressemble pas de perdre tes moyens comme ça.

- Mmmmh. Oui. Excuse-moi, je t'ai pris pour quelqu'un d'autre, lance-t-il platement. Il faut dire que tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau. D'ailleurs, dis-moi, tu n'aurais pas un lien de parenté avec un certain James Potter ? demande-t-il les yeux plissés, les bras croisés en un geste défensif.

- Ah... Euh... Non... absolument aucun. Pourquoi ça ? Tu as un problème avec lui ?

- C'est un sale petit con, qui veille à ce que la vie ait sa dose d'injustice.

- Qu'est-ce qu'il t'a fait au juste ? Réplique Harry un peu sur la défensive.

- Il a pourri toute ma scolarité lui et ce sac à puces galeux de Black.

- 'Toute ta scolarité', ne me fait pas rire, tu n'as- Oh, c'est vrai. On a le même âge maintenant.

- Bravo Novice, quel magnifique calcul, raille-t-il Comme tu peux le voir je ne suis plus un gosse de sept ans. Simplement, les effets du temps s'appliquent à tout le monde, donc techniquement tu as toujours dix ans de plus que moi. Bien que, je dois avouer que tu ne sembles pas avoir bougé d'un poil en dix ans, répond-il suspicieux.

- Ah... Euh... Oui, tu sais... Eh bien... C'est la morphologie sorcière ! Oui, tout à fait ! Puisque nous avons une espérance de vie plus élevée que les Moldus, les changements se voient beaucoup moins sur de longues durées. Et puis, il faut dire que je suis d'une beauté et d'une jeunesse remarquable pour quelqu'un de vingt sept ans, tu ne trouves pas ? Se vante-t-il avec un clin d'œil.

- Mais bien sûr, ricane Severus en levant les yeux au ciel. Et si tu m'expliquais plutôt pourquoi débarquer précisément aujourd'hui, après dix ans d'absence ? Crache-t-il avec amertume. »

Harry fronce les sourcils face au ton venimeux de Severus. Un peu hébété, il répond d'une voix qui se veut sympathique :

« Et bien, je... déménage à nouveau ! Et je me suis dis que ça serait sympa de venir de faire un petit coucou.

- Oh, comme c'est charitable. Laisse-moi deviner. Ton appartement ne sera libre que dans deux mois et du coup tu es à la rue en attendant. Tu es donc venu au Manoir Prince pour reprendre le poste si horrible qu'il est resté vaquant pendant dix ans : s'occuper du misérable petit Severus Rogue.

- Mais-

- Désolée de te décevoir Harry, ce poste n'existe plus. Et cette maison n'est pas un hôtel où tu peux aller et venir quand tu n'as plus de toit.

- Sev', je ne comprends pas...

- Il n'y a rien à comprendre, juste à dégager de cette maison. »

Severus tourne les talons pour s'engouffrer sur le chemin de son laboratoire. D'un geste désespéré, Harry lui agrippe le poignet.

« Severus. Explique-moi, qu'est ce que j'ai fait ?

- Ce que tu as fait ?! Ricane-t-il amèrement. Pendant dix ans, je me suis inquiété chaque jour de ma vie pour toi, crétin. Où étais-tu ? Qu'est-ce que tu as bien pu foutre pendant tout ce temps ?! Merde, j'ai cru que tu étais mort ! Déclare-t-il avec une voix emplie de venin.

- Comment-

- Non, tu veux des réponses, tu les écoutes et tu la ferme. Quand tu es parti ce jour-là, quelques minutes après ton départ, le médaillon est devenu glacial. Il était terne, froid, comme si la magie l'avait quitté. Je suis descendu en trombe dans le jardin pour voir si quelque chose n'allait pas. Je t'ai cherché pendant des heures. Mais tu n'étais nul part. Je me suis demandé chaque jour ce que ça pouvait bien signifier, ce qui avait pu t'arriver. Et j'en suis venu à la conclusion que tu étais mort, dit-il d'une voix dangereusement basse. Et toi, dix ans après, tu débarques comme une fleur, avec cette foutue ressemblance avec Potter et tes putains d'yeux verts et tu espères que je te saute dans les bras. Non Harry, je ne peux pas. Ce n'est jamais bon de remuer les fantômes du passé, surtout ceux qui sont morts.

- Mais... Severus. Je suis là maintenant. Je suis bien vivant. Je-

- Pas pour moi. Tu es mort dans mon esprit. Et c'est mieux ainsi. »

Harry le regarde quelques secondes, incrédule. Puis sa stupeur se mue en douleur et il sent ses yeux s'embuer.

« Comment tu peux dire ça Sev'... Je te jure que je ne savais pas. Je... Si j'avais su, j'aurais fait autrement... J'aurais...

- Mais tu ne l'as pas fait, déclare-t-il platement. Je pars deux semaines chez Lucius, un ami. Je ne veux pas savoir ce que tu feras durant ce laps de temps. Arrange-toi simplement pour avoir déguerpi quand je reviendrai.

- Sev', tu ne peux pas me demander ça... Peut-être que tu m'as oublié, mais moi pas ! Sev', tu n'as pas le droit de partir comme ça parce que je... »

Severus transplane, sans même écouter la fin de la phrase du Gryffondor.

« ...T'aime. »

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Bon eh bien voilà, c'est écrit XD.

So. Ce chapitre a mis beaucoup de temps à être écrit, tout simplement parce que je n'ai pas le temps. Je m'explique. Je me suis mis en tête de passer un concours pour entrer en section internationale d'anglais. Donc je dois bosser. Et pas qu'un peu. Je dois vous avouer que l'anglais obstrue un peu et ma vie et mes pensées. En plus, j'ai pleins d'autres projets d'écriture en cours donc j'essaie de jongler entre tout ça, même si cette fanfic est en priorité sur ma liste. Déjà parce que la fin est proche (normalement) et puis parce qu'elle compte beaucoup pour moi.

Voilà, je risque d'être donc un peu moins productive, mais je vais essayer de m'arranger comme je peux :)

Bises, Lueur Fictionnelle.

Promesse Immortelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant