Chapitre 26

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8 août 1997

Severus regarde sans vraiment le voir le livre posé sur ses genoux. Même si les cernes sont toujours visibles sous ses yeux, il se sent nettement plus lucide et reposé que la veille. Entre toutes ses tâches de directeur en raison de la rentrée imminente, les exigences du Lord Noir, les conséquences de la guerre, et maintenant le retour de Harry, Severus se sent totalement submergé par tout ces événements. C'est pour cela qu'il est si fatigué et las. Pour cette raison aussi que ses défenses automatiques faiblissent.

Depuis ce matin, il ne cesse de rejouer les événements de la veille. Et plus il le fait, plus il se traite mentalement d'idiot de toutes les sortes.

Tout d'abord, jamais il n'aurait dû laisser entrer le gosse si facilement dans ses quartiers privés. C'est un geste bien trop... familier et intime pour qu'il ait été exécuté avec autant de facilité.

Ensuite, jamais au grand jamais, il n'aurait dû laisser Harry le tutoyer et l'appeler par son prénom. C'est une erreur fatale, qu'il paiera sûrement très cher par la suite. Mais sur le coup, il était bien trop fatigué pour le relever. Quand bien même, ce n'est pas vraiment une excuse valable pour perdre tous ces principes si facilement.

Et puis enfin, le fait le plus inexplicable est qu'il ait proposé spontanément à Harry de repasser le lendemain. Bien qu'il était épuisé, ce n'était pas une raison pour s'infliger une des choses qu'il redoute le plus au monde. Oui, cette confrontation avec Harry est une des choses qu'il redoute le plus au monde, lui, Severus Rogue, bras droit de Voldemort, double espion dans une des guerres les plus terribles du monde sorcier.

Car malgré tout le temps qu'il y a consacré, Severus ne sait toujours pas quels sentiments il éprouve à l'égard du jeune sorcier. Et peut-être ne veut-il pas savoir.

Après tout, cela fait 20 ans que plus personne ne s'est préoccupé de ce qu'il pouvait bien ressentir. Bien sûr, il y a eu Albus, mais le vieil homme était bien trop occupé à uvrer pour le plus grand bien pour se soucier réellement de quoique se soit d'autre...Chose que Severus ne peut d'ailleurs pas lui reprocher. Pourquoi cette habitude devrait-elle changer maintenant, alors que le gosse en question va mourir dans très exactement 4 jours ?

Sûrement ledit gosse a-t-il deviné qu'on pensait à lui parce qu'à ce moment-là, trois coups résonnent à la porte des appartements de Severus. L'homme en noir se lève avec un soupir et va ouvrir la porte tout en se répétant mentalement de ne pas faillir devant le deux iris verts qu'il s'apprête à combattre.

Le Serpentard ouvre la porte sur un Harry visiblement gêné, un petit sourire ornant tout de même ses lèvres roses.

« Bonjour professeur.

- Bonjour Potter. »

Severus s'écarte et Harry entre dans la pièce, se plantant en son centre, attendant visiblement une invitation à s'asseoir.

« Asseyez-vous Potter, ne restez pas planté là !

- Ou-Oui monsieur.

- Bien. Voulez-vous du thé ?

- Je veux bien. »

Severus hoche la tête et conjure deux tasses fumantes d'un mouvement de poignet.

« Tenez Potter, déclare l'homme en s'asseyant en face de lui. »

Ils restent un moment silencieux, à boire de petites gorgées de thé, le regard dans le vague.

« Par où commençons nous... Et ne répondez pas le commencement professeur, j'ai bien peur qu'il n'y en ait pas cette fois.

- Effectivement. Cette histoire est un peu sans dessus-dessous. Tous les éléments ont leur propre répercussion que se soit sur le passé, le présent, ou même le futur. Cependant Potter, il me semble que c'est à cause de votre soif de curiosité que nous en sommes là donc pourquoi ne poseriez-vous pas une des centaines de questions qui doivent trotter dans votre crâne ?

Promesse Immortelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant