Il fallut près de deux semaines pour que la rumeur de la femme fantôme se propage dans le Lycée d'Aria. On aurait pu croire que ce serai plus rapide, mais les forts ne côtoient pas les faibles sauf pour leur taper dessus ou les menacer. Aussi, vu l'origine de la rumeur, personne là-bas ne lui accordait vraiment d'importance. Pour eux, cette histoire est une pure invention des impotents pour se donner de l'espoir.
- N'empêche, ce serai pas mal s'il existait pour de vrai ce fantôme, hein, Aria ! La journée à même pas encore commencé et je te vois déjà dans mon infirmerie. Je passe les trois quarts de mon temps à te soigner. Si tu venais plus, ça me ferait des vacances.
Aria est assise sur un lit, un œil au beurre noir, la joue boursoufflée, plus d'une bosse et un bras cassé. Elle ne se demande même pas s'il est sérieux : évidement qu'il pense ce qu'il dit. À force de se demander si elle peut être en colère contre ce genre de personne, elle ne réagit plus. Elle prend son téléphone pour regarder l'heure. Il a encaissé un coup à sa place, la vitre est plus que brisée et c'est limite s'il n'est pas en deux morceaux. Elle avait économisé pendant plusieurs années pour l'avoir. La pauvre n'a même plus le courage d'en racheter un, puisque le prochain finirait tôt ou tard de la même façon.
Elle quitte l'infirmerie à l'heure du déjeuner. Ses os sont réparés et les plaies sont refermés. Il est sûr que l'infirmier de l'école mérite sa réputation : son pouvoir est parmi les plus complets en la matière.
Alors qu'elle débarrasse son couvert, elle fait un faux mouvement qui la fait souffrir. Ses organes internes ont pris un sacré coup. Aucun médecin ne pourra rien y faire si ce n'est pas suffisamment grave pour opérer. Dans ce monde, il n'y a pas d'être humain ayant le pouvoir de soigner ce genre de blessure. Elle termine ce qu'elle a commencé avec des gestes simples et lents.
Alors qu'elle s'avance vers la sortie ; Jack, le nouveau, lui barre le chemin. Elle recule, il s'avance. Tout le monde les regarde.
- Dis-moi, tu es plutôt jolie tu sais.
Soudain, elle saisit le couteau de la table la plus proche et le faufile sous la gorge de son interlocuteur.
- Ne t'approche pas de moi !
Jack est loin d'avoir peur, mais il se recule et s'en va.
- Tu devrais éviter, tu pourrais te couper !
Tout le monde la regarde comme si elle avait commis un crime. Mais personne ne veut avoir quoi que ce soit à faire avec elle. Alors tout le monde se détourne pour reprendre sa conversation. Aria a été trop brusque tout à l'heure. Elle a mal. Elle reste un instant immobile pour se reposer et ferme les yeux. Quand elle les rouvre la salle est vide.
Elle se dirige avec lenteur vers sa salle de cours.
Dans le hall, tout le monde est entassé autour d'une seule personne : le père de Jack dit au revoir à son fils pendant que des hommes portent ses quelques affaires dans sa chambre d'internat. On le reconnaitrait entre mille: il a les cheveux aussi rouges que son fils. Edgar Winkle ! Tant de gens sont autour de lui pour le rencontrer. Il faut dire qu'il est sans aucun doute l'homme le plus fort du monde. C'est l'homme au sommet de la pyramide sociale.
Aria ne se fait aucune illusion, elle sait que s'il n'est pas le chef du gouvernement, c'est uniquement parce qu'il n'en a rien à faire de ce pays, et aussi que la plupart des gens sont tellement plus faible que lui qu'il préfère ne pas s'occuper d'eux. A la place, il a monté sa propre entreprise, mais ce n'est pas comme si l'état avait une quelconque autorité sur lui. Cet homme, il fait ce qu'il veut !
Aria passe sans s'arrêter. Elle veut juste arriver dans sa salle sans encombre.
- Hé, toi là-bas ! s'esclame l'homme.
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La jeune fille sous la lune
FantasyLaissez moi vous présenter un monde où règne la loi du plus fort et où cela fait bien longtemps que des capacités transcendant le genre humain sont apparu. Malheureusement, il existe encore quelques rares personnes qui en sont dépourvues. Le reste d...