Chapitre 11

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_ Bon sang Alil, vas-tu enfin me dire s'ils se portent bien? Fit rageusement Zackhir.

Elena souffla pour la énième fois depuis une heure.

En effet, Zackhir avait très rapidement fait appel au médecin de la famille royale afin de faire consulter la jeune femme. C'est vrai qu'il avait demandé au vieil ami de son père de faire tous les tests possibles, mais hélas il ne s'attendait pas à ce que ce soit aussi long. Il attendait que cela soit terminé depuis une bonne heure. Elena semblait aux anges, elle avait un sourire imperturbable aux lèvres et le vieux Alil n'avait de cesse de lui raconter des blagues qui la faisaient toujours exploser de rire. Zackhir en avait marre, ils étaient carrément entrain de le narguer avec leurs sourires.

_ Cette fois-ci, j'en ai terminé votre Altesse. Fit la voix d'Alil.

_ Enfin!! S'écria Zackhir.

Le vieil homme sourit, rangea son matériel puis se dirigea vers la sortie. Zackhir comprit alors qu'il désirait lui parler et ne se fit pas prier. Il embrassa rapidement la jeune femme avant de suivre le vieil ami de son père.

Une fois hors de ses appartements, Zackhir l'interrogea d'un regard.

_ Elle est très amaigrie votre Altesse et cela peut être dangereux pour l'enfant qu'elle porte. Je lui ai donc prescrit des vitamines qui doubleront son appétit dans les jours à venir. Elle doit s'alimenter correctement et être à l'abri du stress. Sa tension est normale, mais soyez tout de même prudent. Je veux qu'elle se repose afin qu'elle reprenne des forces, elle m'a l'air légèrement affaiblie pour une femme à treize semaines et demi de grossesse. Fit calmement le docteur.

Zackhir se massa la tempe en se disant que cela serait difficile de ne pas la stresser, surtout avec son père dans les parages. Il souffla un bon coup afin de se donner du courage.

_ Je ferai de mon mieux Alil. Merci beaucoup. Répondit-il en serrant la main du vieil homme.

C'est seulement cinq bonnes minutes après le départ d'Alil que Zackhir rejoignit Elena. Cette dernière était paisiblement endormie, la bouche en cœur.

Zackhir s'assit à ses côtés et caressa tendrement son visage endormi en songeant déjà à la prochaine confrontation qu'il aurait avec son père. Il quitta alors ses appartements, bien décidé à clore cette affaire...

Lorsqu'Elena ouvrit les yeux, la lune était déjà haute dans le ciel. Elle formait un magnifique croissant qui se reflétait sur les murs de la chambre. Elena se leva du lit et partit à la découverte des appartements de Zackhir.

La chambre était si immense, qu'on pourrait s'y perdre. Elle était décorée de magnifiques fresques orientales, de dessins de tous genres et d'écritures qui devaient avoir une valeur historique. Le salon était tout en splendeur à l'image de son propriétaire et la salle de thé était tout simplement parfaite. De nombreux coussins jonchaient le sol, brodés de fils d'or et d'argent et de nombreuses bougies rouges longeaient les murs, dégageant une senteur exquise. Les quelques plantes placées à chaque recoin des différentes pièces leur conféraient un aspect exotique. En gros, ces pièces étaient faites pour attiser le désir et la convoitise, elles respiraient la richesse.

Elena jeta furtivement un coup d'oeil vers la porte de la salle d'eau, sans trouver le courage d'y pénétrer. Elle rougit en s'imaginant hurler de plaisir contre le carrelage froid de la douche avant de chasser ces images obscènes de son esprit.

Elle retourna dans la chambre les joues en feu et trouva Zackhir en pleine conversation téléphonique. Elle marcha sur les pointes de ses pieds, espérant effrayer ce cheikh envoûtant. À son grand malheur, Zackhir se retourna avant qu'elle n'eut fait deux pas et lui sourit. Ce sourire rassurant qui voulait clairement dire qu'il y avait un problème. Elena perdit alors son sourire en comprenant que la paix ne viendrait pas à eux de sitôt...

L'héritier D'AzrhamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant