Chapitre 1

2.1K 154 91
                                    

Si on avait questionné Minkyung, elle aurait dit que sa grossesse s'était passée à merveille. Elle n'était pas tombée vraiment malade pendant les premiers mois, elle s'était excessivement sentie bien tout du long. Minkyung rayonnait pendant les neuf mois de la grossesse d'après le père de Jeongguk, Namsun.

Tout s'était tellement bien passé qu'elle ne s'attendait pas au choc de sa vie quand on lui avait mis son fils sur son ventre une fois né. Comme sa mère lui avait dit de faire, la jeune mère avait embrassé son nouveau-né pour ensuite regarder son poignet gauche.

Fronçant ensuite des sourcils en voyant un poignet vierge. C'était étrange et après une rapide question aux médecins, Minkyung avait maintenant la certitude que son fils était différent des autres nouveau-nés qu'elle avait entendus pleurer de sa chambre plus tôt dans la journée.

Son précieux Jeongguk était un Sans-Marque.

C'était le cœur brisé qu'elle le serrait contre elle, comme pour le protéger du monde entier. Au fond d'elle, elle savait que ka vie de son fils allait être un calvaire en grandissant, la société n'acceptant pas les personnes sans marque d'âme.

Minkyung avait fait l'amère expérience plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulue.

La visite de sa mère l'avait rendue furieuse. Elle avait vu sur son visage une expression de dégoût pur en se rendant compte que son seul petit-fils était un Sans-Marque. Elle lui avait hurlé de sortir de sa chambre quand sa propre mère lui avait dit qu'elle devrait abandonner son fils dans un orphelinat afin de ne pas apporter la honte sur toute la famille.

C'était en larmes que Namsun l'avait retrouvée une fois revenu avec le sac de maternité, oublié dans l'urgence de se rendre à l'hôpital. Il avait eu beaucoup de mal à la calmer, se sentant extrêmement touché par la détresse de son âme-sœur, la seule qu'il aimait.

Les sanglots de Minkyung avaient fini par réveiller Jeongguk. Mais avant même qu'il aurait pu commencer à pleurer aussi, Namsun l'avait pris dans ses bras pour l'apporter à sa femme, les serrant ensuite dans ses bras.

La prière d'être assez fort pour soutenir sa famille dans les épreuves à venir était restée un moment dans son esprit.

Les premiers mois de Jeongguk ainsi que ses plus jeunes années étaient passé sans grands soucis, ses parents veillant à son bonheur avec une attention toute particulière. Ils avaient même décidé de ne plus parler avec leurs familles et des amis, à quelques exceptions près, parce qu'ils n'acceptaient pas l'existence de Jeongguk.

Minkyung et Namsun avaient fait beaucoup de sacrifices, mais tous avaient été nécessaires pour préserver un maximum leur fils.

Ils voulaient donner une enfance aussi normale que possible à Jeongguk. Mais ils leur étaient difficiles de tout contrôler. La chose positive dans cette histoire était que le joyeux bambin n'avait pas encore remarqué les regards désagréables. Il était trop jeune pour voir la façon dont certains parents le regardaient à la plaine de jeu avant qu'ils viennent à refuser que leurs enfants puissent jouer avec lui.

Ce n'était que vers ses cinq ans que Jeongguk avait commencé à se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Pourquoi n'était-il jamais invité aux anniversaires de ses camarades de maternelle ? Pourquoi les professeurs le punissaient à la place des vrais coupables ? Pourquoi les enfants évitaient de jouer avec lui alors qu'il voulait même bien leur prêter son jouet ? Jeongguk ne comprenait pas et ça lui créait beaucoup de peine.

Ses parents étaient extrêmement tristes et en colère de ne pas pouvoir défendre Jeongguk au sein de l'école maternelle. Ils étaient déjà allés voir la direction de l'école pour leur demander de faire des efforts et faire cesser cette injustice, mais rien n'avait fonctionné. Ils étaient contraints de devoir calmer les pleurs de Jeongguk, sachant qu'il était encore trop jeune pour réellement prendre conscience de ce qui n'allait pas.

↬ Sans-Marque. │TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant