Le calme est enfin revenu sur l'Académie de Magie d'Aladris. Les Mages Noires qui terrorisaient étudiants et enseignants croupissent désormais dans les cachots du Ministère. La vie reprend son cours. Mais pour Kaelyra, il est temps de partir.
Accom...
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Après trois semaines de répit entre les solides murs du Mausolée à planifier minutieusement le reste de notre périple, il était désormais temps de repartir. Nous nous étions donné rendez-vous à la surface, dans la grande clairière lumineuse où nous avions atterri le jour de notre arrivée en ce lieu. Et lorsque j'arrivai sur place, mon sac de voyage en équilibre sur le dos, Kaelyra s'y trouvait seule. En me voyant arriver, elle se releva et m'adressa un sourire éclatant, un de ces sourires qui illuminaient son regard et lui donnaient cet air si innocent et si déterminé à la fois. Son épaisse chevelure rousse en désordre semblait plus flamboyante que jamais à la lumière aveuglante de ce soleil, dont nous avions été si cruellement privés ces trois dernières semaines. Elle resplendissait d'enthousiasme et d'espoir.
Je n'avais que trop peu eu l'occasion de la voir, ces derniers jours, après le désastre de notre escapade dans ses sombres souvenirs d'enfance. J'avais pour ainsi dire passé la majorité de mon temps dans la salle d'armes du Mausolée, afin de développer davantage mon habileté au combat et ma maîtrise de cette nouvelle magie que je découvrais un peu plus chaque jour. La vision de ces troublantes images du passé, la conscience du danger omniprésent qui rôdait autour de nous, et surtout, la profonde détresse dont s'était paré son corps entier ce jour-là, avaient ravivé dans mon esprit l'assurance que je devais puiser en moi une nouvelle force pour redevenir le magicien fier et puissant que j'étais autrefois, et sur lequel elle pouvait compter. Je n'avais rien à faire à ses côtés si je n'étais pas en mesure de la protéger.
— Ça me fait tout drôle de partir, pas toi ? me lança-t-elle avec une moue mal à l'aise. Je ne sais pas si je suis vraiment impatiente d'y aller, ou complètement angoissée à l'idée de repartir vers l'inconnu...
— Probablement un mélange des deux, lui répondis-je avec un sourire amusé en m'avançant vers elle. Mais c'est un sentiment normal, si tu veux mon avis. Nous sommes tous un peu nerveux. Après tout, nous ne savons rien de ce qui nous attend, dans les prochains jours.
— Oui, c'est vrai... Mais j'avais fini par m'habituer à la vie ici. Ça va faire la troisième fois que je dois quitter un endroit où j'avais enfin réussi à me reconstruire un quotidien stable...
— Je comprends ce que tu veux dire, lui assurai-je en passant un bras autour de ses épaules, ressentant son désarroi. Mais nous n'avons pas le choix. Même si c'est difficile, nous savions déjà en arrivant ici que nous n'allions pas y rester éternellement. Je pense que nous n'aurons pas la possibilité de retrouver une vie véritablement stable tant que le monde sera dans cet état. À nous de faire en sorte que les choses reviennent vite à la normale, pour toi, pour moi, pour tout le monde.
— Tu as raison, je ne devrais pas me plaindre. Au moins, je ne suis plus toute seule. Heureusement que vous êtes là...
