Le calme est enfin revenu sur l'Académie de Magie d'Aladris. Les Mages Noires qui terrorisaient étudiants et enseignants croupissent désormais dans les cachots du Ministère. La vie reprend son cours. Mais pour Kaelyra, il est temps de partir.
Accom...
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Cela faisait maintenant plusieurs minutes que nous avancions à la suite de Naé, dans un vaste tunnel creusé depuis les profondeurs du Mausolée. Je trottinais d'un pas vif derrière Rim, talonnée de près par nos amis. Il régnait autour de nous une obscurité opaque qui n'avait rien de rassurant, me faisant sursauter à chaque bruit suspect qui parvenait jusqu'à mes oreilles. Devant nous, Naé brandissait à bout de bras une immense torche dont l'éclat flamboyant suffisait à peine à éclairer correctement le sol de terre humide sous nos pas. Il me tardait de rejoindre enfin la surface, bien que le but du nouveau voyage que nous allions entreprendre ne fût pas spécialement plus attractif.
La veille, Kaely était venue nous trouver dès le réveil, la voix vibrante d'excitation, pour nous annoncer qu'elle connaissait notre prochaine destination. C'était ainsi que nous avions préparé nos affaires en quatrième vitesse, et que nous avions une nouvelle fois fait nos adieux à ces galeries et leurs habitants pour nous lancer à l'aventure, sans même attendre les premières lueurs de l'aube. Mes yeux étaient encore ensablés par la fatigue, mais je concentrais toute mon énergie à maintenir ma cadence de marche en rythme avec celle de Rim, terrifiée à l'idée de me laisser distancer et de me retrouver toute seule, perdue dans ces tunnels sombres.
Du peu que j'avais compris des explications décousues de Kaely, notre destination se trouvait être un petit village perdu au milieu des plaines arides qui recouvraient le Nord-Ouest du continent, réduit à l'état de ruines il y avait de cela plusieurs siècles déjà, et dont nul ne connaissait plus la localisation exacte. Aeston, c'était ainsi qu'il était désigné. Lorsqu'elle avait prononcé ce nom, mon corps entier s'était trouvé parcouru d'un frisson d'horreur. J'avais toujours en tête l'histoire sinistre qu'elle nous avait racontée, du temps où nous étions toujours à l'Académie. Elle s'était trouvée si malade cette fois-là que j'avais cru la perdre, et je ne savais encore par quel miracle elle était finalement revenue parmi nous en pleine forme. Mais visiblement, nous n'en avions pas terminé avec cette terrible mésaventure. Selon la légende, ce village avait été décimé, des siècles auparavant, par une dangereuse créature tout droit sortie d'un cauchemar. Il ne me restait plus qu'à espérer que nous n'aurions pas à croiser sa route.
Ne sachant où se trouvait ce village si mystérieux, l'espoir de le localiser rapidement s'avérait aussi ambitieux qu'illusoire. C'était pourquoi, après mûres réflexions, le Doyen en était arrivé à la conclusion que l'exploration par les airs constituait notre meilleure option. Ce n'était évidemment pas l'idéal pour rester discrets, mais nous n'avions pas d'autre choix si nous voulions mettre toutes les chances de notre côté. Et je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. Je n'avais nullement l'envie de passer des jours et des jours à vagabonder dans l'immensité de ces plaines inhospitalières, à la recherche d'un village à l'histoire aussi lourde. Pour autant, je n'avais pas osé demander à Naé ce qu'ils entendaient par « exploration par les airs », mais cette perspective était loin de m'enchanter.
