Le calme est enfin revenu sur l'Académie de Magie d'Aladris. Les Mages Noires qui terrorisaient étudiants et enseignants croupissent désormais dans les cachots du Ministère. La vie reprend son cours. Mais pour Kaelyra, il est temps de partir.
Accom...
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— J'ai mal aux pieds, gémit Elina en s'arrêtant, une fois de plus.
À mes côtés, Gaël poussa un profond soupir de lassitude et leva les yeux au ciel, sans même daigner se retourner. J'esquissai un sourire amusé. Cela faisait tout juste trois jours que nous avions quitté l'Académie pour nous lancer vers l'inconnu, à la recherche du Mausolée du Loup. Et chaque minute de ces trois jours était une raison de plus pour moi de remercier mes amis d'avoir insisté pour m'accompagner dans ce dangereux périple, sans se soucier une seule seconde des risques que cela leur faisait prendre. Si j'avais initialement eu l'intention de partir seule, pour ne plus les mettre en danger par ma faute, j'avais finalement été forcée d'admettre que je n'aurais pas été capable d'aller bien loin s'ils n'avaient pas été à mes côtés. À quatre, le voyage était infiniment moins difficile à supporter, et il m'apparaissait à présent indéniable que j'avais besoin d'eux.
Néanmoins, cela ne faisait que trois jours que nous étions partis, et déjà, notre dernière recrue n'arrêtait pas de se plaindre. Et si j'avais tendance à accueillir ses lamentations avec bienveillance et compassion, ce n'était pas le cas de Gaël, que les complaintes de mon amie agaçaient plus qu'elles ne l'amusaient. Jusqu'à présent, il s'était montré indulgent à son égard, se contentant de manifester son impatience par de simples soupirs excédés, et me laissant le soin d'encourager mon amie à continuer. Après tout, partant du principe que c'était lui qui l'avait autorisée à entreprendre ce voyage avec nous, j'estimais qu'il n'avait pas la moindre raison de se plaindre.
— On ne peut pas faire une pause ? bredouilla Elina d'une petite voix, bien consciente qu'elle ne faisait que nous ralentir.
— Hors de question ! s'exclama Elios sans me laisser le temps de réagir. On ne va quand même pas s'arrêter ici pour si peu ! Allez, un peu d'énergie !
Ce disant, il força notre amie à se redresser sur ses jambes, et la souleva comme si elle n'avait rien pesé pour la porter sur son dos.
— Hééé ! bégaya-t-elle en se cramponnant à ses épaules pour s'assurer un semblant d'équilibre.
— Allez, on y retourne, lança-t-il en ignorant les faibles coups de poings qu'elle lui assenait dans le dos pour le forcer à la reposer sur la terre ferme.
Je croisai le regard de Gaël pour y lire la même surprise teintée d'amusement. Elios était plus robuste qu'il n'en avait l'air, et il nous le prouvait chaque jour un peu plus. Finalement, nous pûmes reprendre notre route sans ralentir le pas.
Cela faisait trois jours que nous avions quitté l'Académie, avec pour tout bagage un sac chacun contenant le strict nécessaire : de quoi manger, de quoi boire, un ou deux habits de rechange, et un peu d'argent pour payer des chambres pour la nuit. En plus de tout cela, je portais, dissimulée sous ma veste, une petite sacoche contenant mon bien le plus précieux à ce jour : le fragment de l'Œil du Loup. Cet objet provenait du Mausolée du Loup, j'avais l'intuition qu'il me guiderait jusqu'à lui.