chapitre 11

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Le lendemain, je me réveillais difficilement. Je n'avais pas trop envie de me lever mais j'y étais obligée, il y avait entraînement.

J'allais pour me lever mais je me suis sentie retenue par quelque chose. Je me retournais et vis le caporal en train de dormir, me serrant dans ses bras.

Je rougis violemment et la conversation pendant le repas d'hier soir me revint en mémoire. Et la question d'Hanji... si j'aimais quelqu'un ? Je n'avais pas eu envie de lui dire que je ne m'attardais pas sur le sujet de l'amour, je n'en ai eu qu'une mauvaise vision pendant toute ma vie. Eux disaient m'aimer, et à côté ils me violaient et me frappaient.

Alors l'amour, bon...

Perdue dans mes pensées, je m'étais laissée aller à caresser les cheveux du caporal.

Mais comment le caporal-chef Livaï faisait pour avoir les cheveux aussi fins ? Ça restera sûrement un mystère pour moi. En plus, ils sont ultra doux, je suis jalouse là.

T/p ?

《Hein ?

J'arrêtais tout mouvement, le caporal m'avait surprise. Je rougis, gênée de notre proximité et du fait qu'il m'ait surprise en train de lui caresser les cheveux.

Tu pensais à quoi y a quelques minutes ?

《Je suis jalouse de vos cheveux, ils sont fins et tout doux. Alors que les miens ils sont hyper épais, chiants à coiffer et pas ouf niveau douceur. Dis-je en faisant la moue. J'avoue, je suis frustrée d'avoir des cheveux de merde.

Il sourit en coin et- Le caporal a sourit ? Apportez moi des lunettes ! Je devais le fixer bizarrement car il repris son expression blasée et me dit:

Quoi ? J'ai un truc sur le visage pour que tu me fixes comme ça ?

Je rigolais et lui répondis.

Non non, c'est juste que c'est la première fois que vous souriez, en tout cas devant moi. Vous devriez sourire plus souvent, ça vous va bien.

Qu'est ce qui m'a pris de dire ça ? Moi-même je n'en sais rien, mais je ne mentais pas, ça lui donnait un air enjoué plutôt mignon.

Tch, arrêtes de me vouvoyer quand on est tous les deux. Et tu as mal vu, je ne souris jamais. Me dit-il en tournant la tête.

Si vo- tu le dis. Répondis-je avec un sourire. Enfin, il serait peut-être temps de y aller non ?

En effet, nous étions toujours dans la même position, aucun de nous n'avait bougé, ses bras toujours autour de ma taille.

Il aquiesca et se détacha de moi. Je ressentis une impression de vide mais elle s'effaça rapidement. On s'habilla et la caporal sortit de la chambre en premier, me précisant de ne rien dire sur le fait qu'on avait dormis ensemble. Évidemment, je n'allais pas le crier sur tous les toits. Quelques minutes plus tard, je sortis à mon tour et me dirigeais au réfectoire.

T/p ! T'es en retard ce matin, ça te ressemble pas.

《Désolée, je me suis pas réveillée au bon moment.

《T'excuses pas, c'est juste étonnant, allez viens manger grosse patate.

《Ah bah merci Sasha, ça fait plaisir.

《Mais tu sais bien que c'est affectif. Je t'aime autant que j'aime les patates, donc être une grosse patate c'est un grand honneur !

Je levais les yeux au ciel, rigolais et m'assis à côté d'Eren et en face de Sasha.

On alla ensuite tous à l'entraînement.
Après une dizaine de minutes, le caporal vint me voir.

T/p, dans mon bureau après le repas ce soir.

《Euh, d'accord. Je le regardais d'un air interrogatif mais il ne me dis rien de plus.

Il repartit simplement en lâchant un de ses "Tch". Je voyais pas ce que j'avais fais de mal, donc j'espèrais que ça ne soit pas une punition.

Je passais ma journée stressant un peu de ce qu'il allait bien pouvoir me dire.

Après l'entraînement, on alla tous manger puis j'allais rejoindre le caporal dans son bureau.

Je toquais et entendis une voix à travers la porte.

Nom, prénom, raison du dérangement.

《C'est T/p, vous m'avez demandé de venir.

《Entres.

J'ouvrais la porte, entrais et la refermais derrière moi.

Pourquoi vous, euh, tu voulais me voir ?

《J'avais une question à te poser. À la base je voulais te la poser hier soir mais vu que tu... enfin bref, j'ai pas pu.

《Ah, bah vas-y dis moi.

Il marqua une pause, il me fixait de ses yeux bleus puis les baissa vers son bureau.

Comment tu fais pour être aussi heureuse ? Je veux dire, après ce qu'il t'est arrivé, j'arrive pas à comprendre. Il releva sa tête vers moi, attendant ma réponse.
Je...à vrai dire je ne suis pas aussi heureuse que je peux prétendre l'être. Mais en tout cas je fais tout pour, et je pense que j'ai trouvé des personnes qui ont su me faire retrouver la joie de vivre, Élyna la première et Thomas aussi, son fils. Je souris en pensant à eux. Je me demande d'ailleurs ce qu'il est devenu depuis le temps.

Je regardais le caporal, il avait à nouveau baissé la tête.

Tu as de la chance.

《Comment ça ?

《Personnellement, je ne sais toujours pas comment me relever.

Livaï semble être un homme froid aux premiers abords, mais il est juste perdu.

Tu sembles sûr de toi quand on te regarde, mais au fond tu es toujours brisé par ton passé hein ?

《...

《Je te comprends. C'était difficile pour moi aussi au début. Mais je suis sûre que toi aussi tu trouveras les personnes qui sauront te refaire rire plus tard.

《Merci.

Je lui souris, je m'approchais, hésitante, de lui, et sans que je ne sache vraiment pourquoi, je l'enlaçais. Il était surpris mais me rendis vite mon étreinte.

Tu veux savoir ?

《De ?

《Mon passé.

《Je ne te forcerais pas. Surtout que je ne suis qu'une soldate, tu n'as aucune obligation de m'en parler.

《Mais j'en ai envie, et je ne te considère pas comme une simple soldate.

《Bien... vas-y alors.

Il me raconta alors, sa mère prostituée, lui un accident, sa mère qui meurt et son oncle qui le récupère puis qui l'abandonne, Isabel et Farlan. Toute sa vie dans les bas-fonds jusqu'à ce que le bataillon les récupère lui et ses deux meilleurs amis. Puis aussi comment ils sont morts.

Il était ému, ça se voyait, des larmes perlaient aux coins de ses yeux. Je resserais ma prise sur lui, pour le réconforter. Il ne refusa pas et ressera à son tour son étreinte.

On resta comme ça quelques minutes. Aucun de nous ne parlait jusqu'à ce qu'on se sépare.

Sache que si tu as besoin de parler je serais là. Et maintenant j'ai un objectif, te faire rire.

《Tch, bonne chance. Dit-il avec un mini sourire sur les lèvres.

Je lui souris, on se dit bonne nuit et je retournais dans ma chambre.

Je compte bien lui faire retrouver la joie de vivre, même si ça ne sera pas facile.

Heijumy

Nouvelle recrue • Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant