👑 CHAPITRE 6 📱

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Aux douze coups de minuit l'ambiance festive du palais qui résonnait encore jusqu'à maintenant, disparue pour laisser place à la deuxième partie de la nuit. Certains nobles quittèrent le palais en toute hâte tandis que d'autres se donnaient déjà rendez-vous. Maintenant que chacun avait discuté chiffon, il était temps de laisser les corps parler dans un langage dès plus déplaisant. Au retrait du Roi dans ses appartements, il fut naturellement autorisé la plus grande débauche ayant jamais existé : Sexe, drogue, alcool. On pouvait s'en donner à cœur joie car ce genre de chose faisait aussi partie de notre belle société de consommation et d'abus. Durant cette partie de la soirée, tout comportement, le plus dépravé qui soit, peu importe ses actions,est immédiatement pardonné. Cela n'a aucune logique, mais si l'on part du principe que ce sont les enfants des plus riches qui baignent dans ce genre d'affaires, alors naturellement...On voit les choses autrement.

Heureusement, pour moi, je fis suivre le Duc Owen sur mes pas, empruntant le moindre couloir ou porte secrète non connus de ces gens-là avant d'arriver dans mes appartements que je verrouillent immédiatement.

- Je n'aurai jamais cru un jour devoir traverser le couloir des domestiques. Est-ce normal que vos appartements se trouvent aussi éloignés ?

- A votre avis ? Qui voudrait que je côtoie la haute et noble société ?

- Je trouve ça révoltant. Vous êtes une Princesse.

Je ne suis Princesse que de nom seulement. La majorité du temps, je ne suis rien d'autre que la huitième fille d'un homme ayant oublié son existence. M'a-t-il seulement remarqué ce soir ? J'en doute. Ses yeux furent constamment braqués sur Byron et Ivory. Il ne me regardait pas. Il ne me regardera jamais même.

- N'en avez-vous pas marre ? D'être traitée de la sorte, je veux dire ?

- Non. A vrai dire, j'ai fais la paix avec pas mal de choses en grandissant. Mon père ne sait pas que j'existe. Ma fratrie me méprise. Quand je disparais, la garde s'affole non pas pour me retrouver, mais pour courir après un petit vandale de bas étage. La majorité de mes repas sont à peine chauds et je n'ai à mon service qu'une domestique qui doit passer deux ou trois fois dans ma chambre. Le reste du temps, je suis seule.

- Cette solitude n'est-elle pas étouffante ?

Non. Elle est crevante.

Si je n'en avais pas l'habitude et si je ne la voyais pas comme une amie de longue date, alors peut-être qu'à la simple évocation de tout ces faits, je me serais probablement effondrée en larmes devant le Duc. Néanmoins, malgré la vive douleur tambourinant ma poitrine, aucune larme ne me vient. J'en suis tout bonnement incapable. Pendant trop longtemps j'ai quémandé, supplié, appelé...mais à présent, je ne le ferais plus. J'ai bien compris que l'on n'est jamais mieux servit que par soi-même et que si j'avais besoin de quelque chose, je n'avais qu'à me déplacer. Mais même moi, je ne suis pas certaine de savoir ce que je veux.

- J'ai appris à me débrouiller toute seule. De ce fait, fis-je pour me reprendre et changer la tournure dangereuse que prends cette conversation, je vous informe que je ne vous préparais aucunement un lit douillet. Vous dormirez sur le sofa près de la fenêtre. Quand je pense que je vous ai laissé me pervertir l'esprit avec ce jeu stupide.

- Donc je suppose que vous acceptez ?

- C'est en cours dans mon esprit. Permettez que je réfléchisse vivement à choisir entre me faire trahir par un inconnu ou me faire assassiner par mes frères et soeurs ? Il y a une limite à ce que je veux bien endurer.

- Pourquoi partez-vous immédiatement du principe que je vais vous trahir ?

- Les amis de Byron sont tous des renards à l'esprit aiguisé. Pitié, ne me jouez pas le rôle de l'ignorant. Je suis au courant.

The Ruler Game - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant