Chapitre 1 : La rencontre

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Djecika était trempée jusqu'aux os lorsqu'elle arriva devant les remparts de Farnaël. Ses longs cheveux blonds étaient plaqués sur son crâne et lui tombaient devant les yeux. Cela faisait des jours qu'elle arpentait les terres d'Olavïanaa, s'arrêtant dans des villages ou dormant à la belle étoile. Farnaël était la seule des cinq cités encore libre, protégeant ses murs avec férocité contre le roi Herbert Gloramos et son armée.

Aujourd'hui, il avait plu toute la journée et l'eau traversant ses habits et sa peau lui avait glacée tout le corps. Elle avait alors aperçu la cité au loin et avait décidé de s'y rendre, afin de se réchauffer et de s'octroyer une petite pause.

—    Hé là ! Qui va la ? lui héla l'un des gardes posté devant l'entrée de la porte, pointant une lance dans sa direction.

—    Je m'appelle Djecika, je suis une voyageuse, lui répondit-elle en frissonnant, j'ai aperçu votre cité et j'avais espéré pouvoir m'y reposer un moment et me réchauffer.

—    Êtes-vous armée ? la questionna le garde toujours méfiant.

—    J'ai seulement un couteau et un arc pour chasser, attesta-t-elle en écartant alors son manteau pour prouver qu'elle ne cachait aucune autre arme.

—    Il va falloir me les donner si vous voulez passer cette porte, je ne laisse entrer aucuns étrangers armés dans cette cité.

—    Très bien, répondit la jeune femme à contre cœur.

Elle enleva son arc autour de son torse, décrocha son carquois et retira sa ceinture à laquelle était accroché son couteau. Elle tendit tout son attirail au garde qui, après avoir jeté un coup d'œil à son collègue, lui fit signe d'avancer.

La jeune femme serra les jambes et son cheval se mit au pas. Les deux pans de la porte, qui devait bien mesurer quatre mètres de haut, s'ouvrirent lentement. Djecika s'engouffra dans l'entrebâillement, avant que ceux-ci ne se referment derrière elle.

La ville était très animée, des cavaliers, des carrioles et des piétons marchaient dans les rues. On entendait le brouhaha des gens qui parlent, des chevaux qui marchent, et tout un tas d'autre choses qui rendent une cité vivante.

Le sol, pavé, était plat presque partout, mais quand on se dirigeait vers le château du roi, le dénivelé augmentait et les ruelles devenaient pentues. Si on montait trop haut, on se retrouvait stoppé par des barricades en pierres et par des gardes, postés un peu partout. C'était derrière toutes ces protections que se trouvait le château du roi Farnur, construit au sommet de la colline et surplombant la ville.

Farnaël était donc une cité qui, vu du ciel, était de forme circulaire et entourée de murailles. En son centre se trouvait une petite colline sur laquelle était posé le château, lui-même protégé derrière des murailles. Tous les habitants pouvaient ainsi le voir depuis leurs maisons.

Djecika avança ainsi au hasard des ruelles, croisant de nombreux habitants et soldats en patrouille. Elle se rapprocha des murs protégeant le château jusqu'à trouver une taverne qui semblait regorger d'animation. En effet, elle pouvait entendre depuis la rue des voix animées et de la musique. Ce quartier ne semblait pas mal fréquenté, aucun ne le semblait d'ailleurs, contrairement aux villages qu'elle avait eu l'occasion de visiter auparavant. Elle décida donc de s'y arrêter afin de se poser un peu et de commander une boisson chaude qui puisse la réchauffer. Elle descendit de sa monture et la conduisit dans l'écurie juxtaposant l'auberge, où déjà une vingtaine de chevaux étaient attachés. Elle plaça sa jument alezane dans une stalle libre, du foin avait été déposé dans la mangeoire, donna une pièce au gardien de l'écurie, qui la regardait faire assis sur son tabouret, puis sorti vers l'entrée de l'auberge. Une pancarte au-dessus de la porte d'entrée indiquait : « La piaule » et sur la porte, un panneau était cloué : « Si vous rentrez, vous n'êtes pas sorti de l'auberge ! ». Avec un sourire amusé Djecika poussa la porte et entra dans le bâtiment. Elle fut tout de suite submergée par une vague de chaleur qui lui fit un bien fou. À l'intérieur, il faisait bon, un feu brulait dans l'âtre d'une cheminée. Le niveau sonore de la pièce était très élevé, à cause du nombre important de personnes assises aux tables et au comptoir. Un mélange d'odeurs de nourriture et d'alcool embaumait l'atmosphère.

Le protecteur partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant