Badham, la photo

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J'ai pris le temps de bien respirer profondément, calmé.e par le bruit des pas de ma mère fonçant vers ma chambre.

Mon bras droit s'est alors mis à piquer et j'y ai vu quatres coupures venant probablement du moment où j'ai tenté de me débattre.

Ma mère est entrée alors que je retirais péniblement et douloureusement le tissus collant à la plaie.

Au moins je savais que c'était vrai, que ce qu'on disait n'était pas que des mensonges : l'homme qui tue dans les rêves existe.

----------plus tard----------

-"(Y/n)! Je vais faire des courses, tu veux quelque chose?"

-"Non merci m'man. Quoique, si tu vois mes chips..."

Elle rit.

-"Je reviens dans une heure et demi maximum. Fais pas de bêtises."

-"Bien-sûr que non voyons... Comme si c'était mon genre." fis-je avec un air innocent.

Elle ricana et ferma la porte.

Je me suis dirigé.e vers la fenêtre et j'ai attendu de voir sa voiture partir.

J'ai à présent au minimum une heure pour fouiller la maison et tenter d'en apprendre plus sur cet homme brûlé, ce qu'il me veut, et pourquoi je suis sur une photo avec Mirio à l'âge de 4ans.

Je me suis mis.e à fouiller sans perdre de temps. J'ai commencé par le grenier où je n'ai rien trouvé, le salon et le débarras où le résultat fut le même et enfin, je fouillais son bureau.

Je m'étais dit qu'elle ne pouvait pas avoir mis ce genre de choses là mais après tout... La meilleure cachette est à la vue de tous, non?

Le dernier tiroir. Quelque chose bloquait.

J'ai contourné le meuble en fronçant les sourcils et, à l'endroit où reposait normalement le tiroir, une enveloppe était déposée.

Je l'ai prise sans plus refléchir et je l'ai ouverte.

Une photo est tombé. Une photo de classe où nous avions tous 4ans et où toutes les victimes étaient présentes avec le reste des supposés vivants.

J'ai sorti mon téléphone et pris une photo de la feuille et des noms écrits au dos.

S'il y avait des survivants, il fallait que je les trouve et que je les prévienne.

J'ai tout rangé et j'ai filé dans ma chambre, allumant mon ordinateur.

----------plus tard----------

Il devait être miniuit, ou plus tard encore, je n'en sais rien.

Il restait encore trois survivants : Ozzie, Jenny et Troy.

Pas de temps à perdre.

J'avais leurs numéros de téléphone alors ça serait simple : merci Facebook.

J'ai de nouveau baillé et je me suis frotté les yeux, écoutant toujours ma musique.

Quand j'ai réouvert les yeux, il me semblait que la chanson avait changé.

Il y eut une sorte de crash et la musique s'éteignit.

-"Un, deux, Freddy te coupera en deux..."

Firent des voix de jeunes filles derrière moi.

'Freddy... C'est son nom.'

Je me suis tourné.e pour faire face à ces filles et je me suis retrouvé.e dans un grand parc devant un arbre où un jeune garçon était adossé, les mains sur les yeux.

-"Un..." fit-il.

-"Deux, trois, devine qui vient pour toi..." fit la voix grave.

Je me suis redressé.e en sursaut.

J'étais allongé sur mon bureau, la tête sur mon PC.

Soupirant, je retirais mon pull et c'est là que je sentis.

Je le portais déjà la première fois que j'avais vu Freddy.

Et à l'endroit exact où il avait posé sa main quelques heures plus tôt, une odeur de forge chatouillait doucement mes narines.

Ça sentait l'homme, la virilité, le feu, la chaleur... Si je n'avais pas su que cette odeur appartenait à Freddy, je l'aurais trouvée incroyablement attirante.

Je me suis dirigé.e vers le bac à linge sale, mon pull en main, puis, au moment de le lâcher, je me suis ravisé.e.

Peut-être que j'étais devenu timbré.e mais cette odeur ne me déplaisait pas.

Et puis, peut-être que garder son odeur sur moi allait l'éloigner? Lui prouver que je n'avais pas peur?

J'ai remis le sweat et je me suis allongé.e sous la couverture.

Je ne savais pas si je devais avoir peur ou pas.

Mon instinct de survie me disait de ne surtout pas m'endormir mais j'étais si fatigué.e... Et si je m'endormais et que je voyais Freddy, peut-être qu'il m'aiderait à me souvenir...

Après tout, c'est vrai. Il a dit que je ne me souvenais pas de lui. Autrement dit, je l'ai connu mais je l'ai oublié.

Mais un visage brûlé ne s'oublie pas.

Donc il n'était pas encore brûlé et devait être à la maternelle de Badham.

Justement, Badham était la clé. C'est la maternelle qui reliait chacune des victimes entre elles et à Freddy.

Piqué.e de curiosité, je me suis levé.e et je me suis précipité.e sur mon ordinateur avec un objectif simple : chercher des informations sur la fermeture de la maternelle et sur Freddy.

"You were my treasur"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant