𝐀𝐦𝐢𝐜𝐢𝐭𝐢𝐚𝐦 » 𝐏𝐋𝐊

T2 ⎪6

Sarah

10 septembre 2018, retour de soirée
Appartement Hakim et Sarah, XVI ème, Paris, France

Les néons de la ville éclairent son visage sérieux. Ses yeux fixent la route attentivement, il semble dans ses pensées mais lorsque ses yeux croisent les miens, il semble se détendre et un sourire s'étend au coin de ses lèvres. Mon visage est tourné vers lui et mes yeux observent chaque passerelle de sa figure.  Il s'arrête à un feu rouge, mes pensées dérivent vers cette soirée que nous venons de passer, ça nous a fait du bien à tous les deux. Autant à Mathieu qu'à moi. Tout est plus apaisé maintenant entre nous, moins tendu, nous sommes repartis sur de bonnes bases et c'est tout ce qui importe.

Le feu rouge passé, Hakim tourne le volant vers la gauche qui mène à la rue de mon appartement et pose, naturellement, sa main sur ma cuisse gauche. Ce geste semble banal mais aussi bizarre que cela puisse paraitre, ce geste me semble protecteur, comme pour me dire qu'il était là et fière de moi. Je savais depuis quelques temps qu'Hakim voulait que je parle à Mathieu, pour lui dire les choses et apaiser les tensions, je suppose que de savoir que c'était chose faite l'apaisait également.

Notre immeuble se dresse devant nous, la voiture ralentit et lorsqu'il entame sa manœuvre, sa main se retire de ma cuisse et la réalité me percute en plein fouet. Nous étions de retour dans notre petit cocon, demain était une nouvelle journée et j'allais pouvoir passer du temps avec Hakim rien que tous les deux avant que notre travail nous sépare de nouveau pour la semaine à venir

- Tu m'avais dit que tu passerais peut-être chez Idriss après la soirée, tu montes ou tu vas le voir ? je demande priant pour qu'il accepte de monter

Il semble réfléchir mais accepte de suite. Le moteur de sa voiture se coupe, je sors de la voiture suivie de près par Hakim. Je sens le vent du mois de septembre faire virevolter mes cheveux dans la nuit noire de la ville. Il fait calme, le vent bourdonne dans mes oreilles et seul le bruit de mes talons sur le bitume vient perturber cette ambiance apaisante. Nous entrons nous mettre au chaud rapidement dans le hall de mon immeuble, il appuie sur le bouton pour attendre l'ascenseur et nous l'attendons tous les deux son épaule contre la mienne.

- J'ai les pieds en compote je dis afin de penser à autre chose que son corps proche du mien.

- Tu vas les retirer ça va te faire du bien

Je le regarde et souris, il est indéniablement beau, chaque morceau de tout son être m'avait séduit. J'attrape la clé de mon appartement dans mon sac mais toujours un peu perturbée, ma porte met du temps à s'ouvrir ce qui fait rire le kabyle à ma droite.

- T'es incroyable il pouffe en m'attrapant la clé des mains et nos doigts se frôlent.

Ma porte s'ouvre, nous retirons notre veste et la mettons dans la penderie près de l'entrée, j'ôte mes talons et me dirige vers la cuisine pour boire un verre d'eau qui m'aidera sans doute à retrouver un peu de lucidité.