XV

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(dé)portés par le vent

où vont tous ces migrants au regard
apeuré ?
ces pauvres êtres qui ont l'air
déboussolé ?
ces familles de huit enfants qui ne
sourient guère,
ils tentent d'échapper au malheur de la
guerre.
ils partent, marchant éternellement
jusqu'à
épuisement. même désert, même
désarroi.
même endoloris par le manque de
sommeil,
sur ce visage craquelé par le
soleil,
goutte dans la flamme, souffle chaud dans
l'hiver,
ils marchent. tout est de sable, rien n'est
de vert.
et les jours s'enchaînent tandis que le
tracas
s'accroît. les enfants ont peur, les enfants
ont froid.
il fait à peine jour et sont déjà bien
las.
jamais les enfants ne jouent, ni ne
rêvassent.
ainsi quel bonheur quand le Yémen
s'efface.

quand l'horreur devient poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant