IX

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dé(lit)ce d'un soir

j'ai bien dormi,
avec ton corps sur le mien,
tes jambes bousillées, tes mains
abîmées et ta peau flétrie.

dans mes bras,
ton corps pleure des larmes acides,
des larmes qui rendent lucides.
celles qui font couler mon mascara.

sans toi,
mes draps me paraissent bien vides,
sans odeur, et sans goût ils sont insipides,
reprends-moi encore une fois.

dans ton lit,
ou dans le mien, les nuits passent
collées serrées, ou plutôt s'entassent,
tu es la raison de mes insomnies.

avec toi,
les choses semblent plus belles,
que ce soit un soleil ou une galaxie rebelle
ou tout autre objet sous nos toits.

je t'enlace,
et tu resserres ton emprise,
colle une lignée de bisous telle une brise,
qui se dispersera un jour, hélas.

nos corps
s'entrechoquent et s'aiment,
ils chantent un lancinant requiem
à nos soupirs soufflés en un accord.

la nuit
après de longues et impétueuses heures,
se termine en douceur.
pourtant, n'a pas encore sonné minuit.

quand l'horreur devient poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant