XVIII

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tic tac tic tac

un matin, on se lève
et déjà le temps nous échappe.
le soir pointe son nez
et puis on dort, même éveillés.

tic tac.

l'horloge grésille dans le coin du salon,
me lance des regards de biais,
et puis les aiguilles se rejoignent.
il est déjà le lendemain.

tic tac.

pourquoi vivre dans le passé
quand on n'a même pas le temps
de vivre dans le présent. le temps
s'effrite et notre âge aussi.

tic tac.

la perte de temps peut être mortelle
mais elle est aussi la seule
à nous prouver que parfois, il semble
bien vouloir nous laisser vivre.

tic tac.

après tout jamais rien ne l'arrêtera.
pas même une guerre, un virus, un génocide, une mise à mort ou un attentat.
et à jamais le cadran sera parcouru.

tic tac.

et puis un autre jour encore on se lève.
pour se rendre compte que le temps est passé. du style... définitivement passé.
alors après tout, à quoi bon l'en empêcher ? laissons-le défiler, nous guider. et trop souvent nous emprisonner.
ce n'est pas sur lui qu'il faut compter pour sortir de notre torpeur.

tic tac.

et puis finalement on retourne se coucher car c'est la seule chose que l'on a trouvée pour nous apaiser et faire taire nos innombrables pensées.
comme on se perd bien dans les bras de Morphée.

quand l'horreur devient poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant