Volé

Lise Chapitre 10

Lorsqu'on nous ouvre je tombe sur ma sœur, Clarisse et les deux frères de Dan. On pénètre dans l'appartement. On est pris d'assaut par les quatre compères qui nous séparent car il faut, je cite, "se dépêcher car on n'est pas des pros et que vous ressemblez à rien". J'hésite à le prendre mal ou être touchée de leur dévouement.

Lorsque je pénètre dans la chambre je prends conscience que je vais vraiment me marier. À l'instant où Dan m'a rattrapée et s'est mis à genou, une énorme vague de chaleur m'a aspergée, j'ai ressenti tellement d'émotions. Je ne pensais pas que c'était possible de ressentir autant de choses. J'ai lâché des larmes avec le rire qui m'a manqué cet après-midi. Et quand il m'a fait une déclaration reprenant chaque détail de ce que je lui avais dit, je devais avoir des étoiles plein les yeux.

J'enlève ma robe de témoin pour enfiler la robe de mariée. J'en ai toujours voulu une comme ça. Mais maintenant j'ai l'impression de la voler. On se débat avec le tulle et je réussi enfin à rentrer dedans. Le bustier est un peu petit, je suis un peu compressée dedans mais raisonnablement. Le bas de la robe effleure le sol.

- J'ai l'impression de... Je ne sais pas comment dire mais ce n'est pas ma robe, c'est... Je me sens mal de la mettre, je confie.

- Ne t'inquiète pas, je te la donne, mais si tu veux j'ai pleins de trucs décoratifs que t'as vu tout à l'heure. Et aussi du matériel de couture.

J'affirme que ça serait bien de la retoucher un peu, la personnaliser. On cherche dans chaque coin de la pièce toutes les décorations. Des rubans, des fleurs, des paillettes. Il y a vraiment de tout. Laurène sort un ruban fin blanc et le brandit en l'air.

- J'ai ce qu'il faut. On va coudre ça au bas du bustier de la robe.

Je suis donc obligée de reposer la robe, et d'enfiler une robe de chambre. Les filles se mettent à la couture, je trouve des petites perles nacrées. J'adorerais les coudre sur le tulle de la robe. Je demande à Clarisse si c'est possible, en guise de réponse elle m'adresse un grand sourire et attrape la petite boîte.

Je m'installe sur le sol à côté de ma sœur.

- Tu veux quoi comme coiffure ?

- Une couronne tu peux le faire tu penses ? Et on pourrait planter des petites fleurs dedans. Y'en avait dans les affaires de coiffure. Vous pensez que ça va si je mets celles qui sont pâles ? Du bleu, rose jaune et vert ?

- Je peux faire ça, me confirme Laurène. Ça va être plutôt rapide je pense.

- Ça va être magnifique, m'assure Clarisse.

Je me déplace à côté de cette dernière et l'aide à coudre quelques perles sur le tulle. Une vingtaine de minutes plus tard on a tout fini. Mes deux compagnons m'ordonnent de fermer les yeux. Elles passent la robe par ma tête, je ressors les bras puis elles me font aller en direction d'un miroir. Lorsque j'ouvre les yeux je ne peux retenir la joie qui contracte mes zygomatiques. Une légère fossette se creuse dans ma joue.

- Waouh. C'est parfait. Merci.

- Ok maintenant on se dépêche il ne reste qu'une heure, me presse Clarisse.

Je m'installe sur une chaise tandis que Laurène sort tout ce dont elle a besoin pour la coiffure. Elle se met à démêler mes cheveux blonds avec délicatesse. Le geste est doux et agréable mais il le devient beaucoup moins quand elle se met à tirer les mèches pour serrer la coiffure.

J'ai un pincement au cœur en pensant que Yuzu est resté chez-moi. Je ne sais pas si c'est encore possible d'aller le chercher, je n'habite qu'à une vingtaine de minutes d'ici.

- Laurène ? Tu penses que je peux avoir Yuzu pour le mariage ?

- Si on appelle Eliot maintenant il peut aller le chercher pour être à l'heure. Je l'appelle ?