Chapitre 9: Rébellion

29 6 1
                                    

Après avoir parler pendant une bonne demi-heure, j'ai raccroché. Pour le moment, il est minuit.

27 octobre 1940

Martin, Hugo, Victor, Hannah, Luis et moi avons sommes d'accord sur un point: nous ne laisserons personne nous oppresser. Il faut faire quelque chose! Luis a trouvé une solution simple, mais assez risquée: imprimer des tracts dénonçant les agissements de Vichy. Il a dit que les militants communistes en faisaient et qu'ainsi, ils avaient des partisans tout en restant anonyme.

Dans la cave chez Martin, il y a une imprimante. Son père imprimait un petit journal qui fonctionnait plutôt bien, mais il est emprisonné en Allemagne en ce moment. Quoiqu'il en soit, nous sommes allé voir l'imprimante. Puis, nous nous sommes demandé qu'écrire. Je ne suis pas peu fier de dire que je suis à l'origine d'au moins 75% du texte:

" Lyonnais, lyonnaise,     (26 octobre 1940)        

Comme vous l'avez sûrement remarqué ces derniers temps, nous sommes envahi, pas physiquement par les allemands, mais politiquement. Quand allons nous réagir ? Nos valeurs ne sont plus "Liberté, égalité, fraternité", mais "Famille, travail, patrie" et nous avons pour chef de gouvernement un vieil homme complètement usé qui est facilement manipulable par les allemands. La France n'est plus ce qu'elle était.

Comme au sein du Reich, ici, en France les discriminations envers les juifs commencent. Ne trouverez-vous pas cela étrange que l'on vire les juifs de la fonction publique, de la presse et de l'armée ? Quelle est la prochaine étape? Nous faire prendre tout nos biens de valeurs? Nous enfermer dans des ghettos ?

Pourquoi est-ce que notre cher Maréchal a-t-il serré la main d'Hitler? Pourquoi réduit-il notre liberté d'expression ? Rejoignez la lutte pour la liberté si vous l'osez."*

Après, il faut les distribuer, mais hors de question de les remettre en main propre dans la rue ou dans les boîtes aux lettres. Nous avons prévu de lancer une partie demain soir depuis le toit du lycée Henry VIII et le lendemain soir depuis le toit du lycée Molière. Victor est le fils du concierge de notre lycée.

Pour le lycée Henry VIII, ce sera encore plus simple : la cave de la boulangerie des parents d'Hugo est reliée à la cave de l'établissement scolaire car ce sont leurs fournisseurs de pain.

Nous sommes prêts.

Jeanne Yaëlle Schwartz

Elle n'a jamais signé avec son deuxième prénom. Est-ce parce que c'est un tournant important de sa vie?

28 octobre 1940

Nous avons lancé les tracts comme prévu. Laisse moi expliquer cette aventure :

Je me suis arrangée avec Adam qui vit près de notre cible si je pouvais dormir chez lui. Il m'a répondu par l'affirmative. Après le repas, je suis sortie par la fenêtre de la chambre d'ami où je dormais, descendu grâce aux canalisations pour ensuite sauter et courir le visage couvert vers la boulangerie où l'on m'attendait. Seuls Luis, Hugo, Victor et Hannah ont réussi à trouver une excuse valable pour venir. Dans la cave, la pile de tracts nous attendait. J'en ai saisit une assez maigrichonne. Puis, nous avons traversé la porte qui mène vers notre cible.

Nous avons escaladé les 3 étages que comptent cet énorme lycée. Quand nous sommes enfin arrivés à destination, Hugo a sorti un trousseau de clés de sa poche. Il a ouvert la fenêtre et nous avons envoyé les tracts voler. Il était deux heures du matin. Vers huit heures, quand tout le monde est arrivé, ils ont ramassé nos tracts, certains disaient nous donnaient raison, tandis que d'autres nous traitaient de complotistes. Hugo s'amusait de la scène. Nous allons faire cela pour notre lycée cette nuit.

On ne peut que sombrer Tome 1: Le journalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant