28 décembre 1942
Bien évadés du train. En route pour Bar-le-Duc.
Jeanne
30 décembre 1942
Chère Betty
Je t'écris depuis la cave de la maison d'Éric et Lisiane. Oui, les amis de mes parents. Tout ceux qui se sont évadés du train sont arrivés à bon port.
Je vais t'expliquer comment nous avons fait:
Déjà, je n'ai même pas été dans le même autobus pour nous conduire à la gare que André et sa grand-mère, Thomas, Siméon, papa et Omi. Car nous étions dans le même wagon que ceux qui étaient avec nous dans l'autobus.
Avant de partir, André m'a confié son dessin de la maison parfaite. A l'arrière, il avait écrit un journal de bord, comme je le fais.
J'ai tenté de prendre mes frères par le bras avant de devoir m'en aller, mais leur autobus était déjà plein. J'ai dû me contenter de leur faire un signe d'au revoir.
Quand nous sommes arrivés à la gare de Bobigny, se ne sont non pas des wagons pour passagers qui nous attendaient, mais des wagons à bestiaux. Nous étions près de 80 par wagons. Nos doutes se précisaient.
Après plusieurs minutes enfermés, le train commença son voyage, vers Pitchipoï. Le jour ne s'était même pas levé. Plusieurs hommes foncèrent vers la porte et s'entêtèrent à l'ouvrir. Un des petits qui devait s'enfuir avec nous, Marcel surveillait via la petite fente les endroits où nous étions. Il devait dire si nous étions toujours en France. Parce que si nous étions en Allemagne, nous aurions eu beaucoup plus de mal à nous évader, à trouver un refuge, ou même à nous fondre dans la masse.
Au bout de 2 heures, vers 6 heures du matin, les hommes ont su ouvrir la porte. Nous n'avions que eu littéralement trente secondes pour faire nos adieux. Esther, elle pleurait en embrassant le front de sa fille une dernière fois avant de la confier, ainsi que son châle. Adam, lui m'a juste dit:
"Cherchez un maquis et dites leur ce qu'il arrive aux juifs de Drancy. Dites leur d'agir. On se reverra."
Après cela, il me poussa, avec Ana dans les bras. Je n'eus même pas le temps de lui dire de venir avec nous, juste d'hurler son prénom.
Ma chute sur le sol fût assez douloureuse, mais je dû vite me relever. On ne sait jamais s'il n'y avait pas une patrouille allemande dans le coin. Je cherchais des yeux qui que ce soit qui était dans mon wagon.
Je vis Magalie, accompagnée des 7 autres. Ils étaient vivant! Nous nous sommes vite mis d'accord sur ce que nous devions faire: nous enfoncer dans le bois avoisinant et trouver un maquis comme me l'a ordonné mon frère.
- Vite! On est à découvert, une patrouille risque de bientôt passer, dit Magalie paniquée.
Nous avons couru dans le bois en désordre. Les petits, paniqués se sont mis courir dans tout les sens
- On reste ensemble, dit Emile. Schmuel! Tu te souviens de ce que maman nous a dit?
Nous nous sommes arrêtés net dans les bois pour nous rassembler autour d'Emile. Il n'avait pas l'air de savoir que faire. Je pris la parole:
- Les petits, vous restez en groupe. On essaye de marcher sans faire de bruit. On se répartira pour tenir Ana. Par contre, si d'ici la nuit on n'a rien trouvé, il va falloir se mettre dans les arbres. Pour ce qui est de manger... J'ai quelques conserves et un peu d'eau.
![](https://img.wattpad.com/cover/240716275-288-k632829.jpg)
VOUS LISEZ
On ne peut que sombrer Tome 1: Le journal
Fiction HistoriqueJe voudrais te conter à toi, jeune lecteur l'histoire d'une femme exceptionnelle, le type de personne qui est prête à donner sa vie pour protéger quelqu'un de plus vulnérable, capable de regarder quelqu'un droit dans les yeux et la réconforter alors...