Partie 3: Elyope, le joyau de l'espoir.

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M'étant endormi après m'être maudit de surinterpréter les dernières paroles de mon camarade, je me levais le lendemain matin plus tard qu'à mon habitude, mais tout de même peu de temps après le lever du soleil.

L'accumulation de fatigue y jouait beaucoup, mais je devais y ajouter les ronflements incessants de Jin durant la nuit. Celui-ci dormait d'ailleurs toujours à poing fermé, ce fut donc sur la pointe des pieds que j'enfilais mes bottes tout en gardant mon pyjama, non pas pour préserver le sommeil de mon aîné, mais pour m'assurer un moment de tranquillité.

L'ascenseur du couloir me mena au rez-de-chaussée, au niveau de l'accueil, où il suffisait de quelques pas pour se retrouver à l'arrière du chalet, sur une terrasse donnant une vue plongeante sur une étendue d'herbe verte laissée en friche.

L'endroit était sobrement aménagé, mais fonctionnel : une longue table dans le genre rustique et des bancs longeant celle-ci dans le même matériau.

Des verres étaient disposés à cette intention sur l'étendue de bois alors je me saisissais du goblet et vint le remplir à la fontaine d'eau potable se trouvant à ma gauche, surement relié à la rivière que je pouvais apercevoir au loin. Je soufflais, paisible, tellement satisfait de cette paix et du paysage que je me sentais presque en vacances.

Ces vacances auraient été les premières de ma jeune vie, mais la réalité me rattrapa rapidement lorsque j'entendis des cris de protestations derrière moi, provenant de l'intérieur de l'auberge.

En dépit des bruits inquiétants, j'étais parti pour m'assoir et siroter mon verre en profitant du chant des oiseaux. Seulement, lorsque je reconnu les plaintes d'une femme semblant grandement effrayée, mon corps se retourna d'un mouvement prompt et se dirigea automatiquement vers la source du bouquant.

Comme pris d'un pressentiment, le rythme de mes pas s'accélérèrent lorsque je foulais la moquette de l'accueille. Le desk du propriétaire était vide et j'avais beau scruter les lieux dans toutes les directions possibles, je ne voyais âmes qui vivent, doutant tout d'un coup de ce que j'avais pu entendre il n'y a pas cinq minutes de cela.

Prêt à rebrousser chemin en me questionnant sur une possible hallucination auditive, je me figeais à nouveau lorsque des cris féminins reprirent de plus bel, mais cette fois-ci en provenance de l'étage.

Suivant mon instinct, je me mis à courir sans réfléchir au ridicule de la situation, occultant le fait que j'étais vêtu seulement d'un pyjama et de mes bottes, les cheveux ébouriffés par l'oreiller. Je m'engouffrais dans la première cage d'escalier trouvé et une fois dans le sombre couloir du premier étage, j'aperçu aux loin deux silhouettes encore vagues pour ma vue sur le point de pénétrer une des chambres.

Le cœur battant sans trop en connaitre les raisons, je me rapprochais à grande enjambés, mais tomba des nus face à une scène à laquelle je n'aurais jamais cru assister au cours de mon existence.

« Hey vous ! » scandai-je à l'intention des deux autres personnes pour les empêcher de refermer la porte.

La situation se passait d'interprétation puisque je voyais, déçu et le cœur serré, un chevalier tirant derrière lui une femme qui se débattait, le visage déjà ravagé par les larmes. Aigre, je n'aimais pas du tout la scène, mais je tentais en dernier lieu de réprimer ma colère, d'autant plus lorsque je m'aperçus de son âge et de son grade.

Les pans de son uniforme étaient bordés d'une ligne bleue contrairement au miens rouge, ce qui signifiait qu'il était mon supérieur hiérarchique.

Les deux protagonistes s'étaient immobilisés à mon appel un brin autoritaire et arrivé à leur hauteur, mon corps se glaça d'effroi en croisant le regard à la fois paniqué et résigné de la femme.

L'évadé. ◐Taekook◑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant