Chapitre 10 : Aimes- moi !

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_ Tu ne peux lutter Miriana ! J'ai déjà essayé et... en vain, tout me rapproche de toi.

Paul était absolument désemparé et plus il parlait plus Miriana se mordait violemment la lèvre inférieure. Ainsi donc c'était ça ? Elle était liée à lui, elle ne pouvait y croire pourtant toutes les preuves étaient bien là. Toute cette situation lui donna le tournis et quelques instants elle perdit pied. Comment pouvait- elle aimer à en mourir alors qu'elle était théoriquement morte ? C'était à n'y rien comprendre.
Elle porta sa main droite à sa tête et quelques secondes plus tard replongea son regard perçant dans celui infiniment triste de son ennemi.

_ Ne me regardes pas comme ça ! Cria t- elle.

Que devait –elle faire ? Elle devait le tuer, ce serait plus simple ensuite ou alors la perte serait d'autant plus terrible ? Elle ne savait plus, elle voulait en finir !

_ Je n'aurais jamais dû venir ici murmura t- elle mais Paul l'entendit pourtant.
_ Je suis désolé Miriana...
_ Je pense que t'excuser ne servirait à rien, c'est le destin qui l'a choisi dit –elle las après un long soupir.

Bien que Paul fût du même avis, il était légèrement déçu qu'elle ne le voit autre qu'un chien galeux. Lui-même l'avait longtemps définit comme une sangsue à exterminer au plus vite mais voir qu'elle pensait la même chose que lui, était quelque peu blessant.
Paul essaya de se relever en la poussant doucement mais elle n'avait surement pas dit son dernier mot. Comme sortant de sa léthargie elle apposa brutalement une main sur le torse du jeune loup qui ouvrit les yeux de surprise.
Elle reprit son air froid et impassible.

_ Aurais –tu oublié ce que je t'ai dit tout à l'heure ?

Les yeux de Paul étaient remplis d'incompréhension et elle fit un mauvais rictus.

_ Je ne te laisserais pas faire, crois –tu que cette révélation ait changé quoique ce soit dans notre relation ? Déclara Paul froidement en repoussant la main de la jeune fille.

Elle explosa de rire sous le regard soupçonneux de Paul. Brusquement elle tenta de le refrapper mais il esquiva facilement l'attaque. Il grogna car elle ne le laissera sans doute pas tout le temps qu'elle n'aura pas eu ce qu'elle voulait.
Il lui bloqua le bras et se remit debout avant de s'épousseter quelque peu.
Elle avait cet air qui la rendait si irrésistible pensa Paul avant de chasser cette horrible vision de son esprit. Il refit craquer son cou pour se donner du courage et partit à l'assaut. Il courut aussi vite qu'il le put, sa force égalait largement celle de son adversaire malgré sa non-transformation volontaire.
Miriana était décidément trop têtue. Il allait devoir lui faire mordre la poussière pour qu'elle la ferme. Il allait lui faire ravaler sa foutue fierté de vampire. Il fronça les sourcils et frappa Miriana au visage, une, deux, trois fois. Celle-ci fut légèrement sonnée mais derechef repartit à l'attaque. Paul esquivait tous les coups de Miriana au plus grand déplaisir de celle-ci.
La pauvre clairière devenait débris d'arbre et poussière, chacun s'occupant à frapper l'autre le plus possible. Bientôt le poing de Miriana s'abattit lourdement dans la main de Paul dans un son étouffé. Ils se regardèrent subitement intensément, Miriana était gonflée de rage et essayait de se contrôler face à un Paul parfaitement maître de ses émotions pour une fois. De toute sa grandeur, Paul fixait Miriana, essayant de la bruler de son regard. Il se réjouissait de la mettre dans un tel état de colère.
Il lui attrapa le cou et la fit reculer de force jusqu'à un des derniers arbres restant autour d'eux. Paul était très proche d'elle à présent et elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa joue rebondie. Il pouvait autant l'étrangler et mettre fin à sa triste existence qu'il pouvait lui offrir quelque chose qu'elle désirait tant à cet instant... Presque autant que lui... Autant que lui en fait.
Il voulait lutter encore un peu, pour une fois, rester fort !
Seulement son cœur se mit vivement à battre la chamade. Ses doigts tremblèrent légèrement et tout son corps frissonna ... Ce qu'il redoutait le plus était en train de se passer sans qu'il ne puisse rien y faire. Elle le rendait faible. Il ferma les yeux une seconde.
Miriana, elle, était complètement envoûtée, possédée par l'envie de l'embrasser, de goûter aux lèvres encore étrangères de son ennemi. Pourtant elle ne voulait pas, elle voulait lutter mais son désir était pire que son addiction au sang, elle le voulait, elle voulait le posséder, il était à elle.
Ils ressentaient tous les deux un sentiment étrange de désir fulgurant, d'autant plus que ce désir était inconscient, incontrôlé et contre nature ! Miriana n'avait jamais sentit sensation pareille et Paul également, de toute sa vie, jamais il n'aurait cru possible de dire cela. Il l'aimait follement, à en perdre la raison.
Tout près de son visage, leurs lèvres se frôlant presque, Paul fit durer la pression.

_ Tu me rends faible Miya... dit- il en murmurant.

Elle sourit et Paul déposa presque brutalement ses lèvres charnues contre celles gonflées de désir de son adversaire.
Miriana y répondit avec frénésie et ardeur. Elle s'accrocha à la nuque du jeune homme comme si c'était sa dernière minute à vivre avec une telle force qu'il grimaça légèrement de douleur en se cambrant et se détachant un peu de la poigne de sa dulcinée.
Mais Miriana n'en avait pas finis, elle ne voulait interrompre ce baiser tant attendu. Elle reprit possession de sa bouche pour y entreprendre un baiser fougueux presque bestial à l'effigie de leur relation.
Elle passa alors au bout de quelques instants, ses jambes autour des hanches de Paul qui émit un petit gémissement. Non- conscients qu'à chacun de leur pas, de leur brusquerie, les arbres se fissuraient jusqu'à leur racine pour ensuite retomber durement sur le sol boueux, ils continuèrent d'assouvir leur besoin sans se préoccuper de rien d'autre.
Bientôt Paul, oubliant le fait qu'il était humain, eut besoin de reprendre son souffle devenu maintenant haletant. Ses yeux étaient brulants de désir tout comme ceux si sombres de Miriana toujours accrochée à lui. Leur front se touchant, ils se fixèrent pour essayer de voir ce à quoi l'autre pensait.

_ Nous n'aurions jamais dû faire ça Paul...
_ Dans le cas où nous étions tous les deux consentant, il n'y a pas eu d'erreur je pense.

Paul encore sujet à l'émotion qui l'animait quelques instants plus tôt, chuchotait comme ne pas briser l'ambiance.

_ Surprends- moi louveteau...
_ Oh tu serais surprise sur bien des domaines dit- il avec un sourire qui en disait long sur ses pensées.

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