Rupture

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« Qu'est ce que tu fous ?
- C'est ça ton nouveau job ?
- Arrête Livaï.
- Je suis ravi d'apprendre qu'Erwin t'envoie jouer les tapins pour lui. Félicitations. »

Hannah gifla Livaï. Le bruit résonna dans le bar, et un blanc le suivit. Livaï ne dit rien, mais son regard s'assombrit. Il avait un regard de fou.
Il attrapa le bras d'Hannah, et la força à le suivre. Elle résistait mais il ne l'entendait pas. Arrivés dans une ruelle un peu sombre, il s'arrêta net. Il fit volte face, et regardait Hannah droit dans les yeux, son regard de folie s'intensifiant.

« Tu veux en finir avec moi ? On va faire ça maintenant, dit il en sortant un canif et en le tendant à Hannah. »

Cette dernière était tétanisée. Rien n'avait de sens. Le comportement de Livaï l'effrayait au plus haut point.

« Prend ce couteau, et plante le moi dans la gorge, juste ici, dit il en désignant sa carotide. Je mourrais vite, mais pas assez vite pour ne pas sentir la mort me prendre, pour sentir la douleur me submerger. Je souffrirais, pas énormément mais quand même assez pour que tu sois satisfaite, non ?
- Livaï arrête je ne veux pas te tuer...
- Ah oui ? Parce que moi j'ai une méchante envie de meurtre, là, tout de suite. Alors prend ce couteau, avant que j'aille réaliser mon envie.
- Tu ne vas rien faire du tout.
- Tu me connais mal, on dirait.
- Tu ne vas rien faire du tout parce que je te le demandes.
- Ah, parce que juste après m'avoir giflée, il faut que j'accorde à madame la future tapin du commandant ses désirs.
- Arrête Livaï tout ça est ridicule.
- Tu me déteste je vois pas ce qui m'empêche d'aller lui arracher la tête, à ton commandant, dit il en amorçant son départ.
- Ce qui t'empêchera d'y aller c'est que tu m'aimes, lança Hannah alors qu'il s'en allait. »

Il s'arrêta net. Il tremblait, et sa vue se brouillait. La colère qui l'immergeait était d'une telle force qu'il avait envie de détruire la ville entière. Il avait envie de massacrer des gens, de massacrer ce type, qu'il n'en reste rien d'autre que de la chair pourrie. Ce baiser lui avait déchiré le cœur, et il ne sentait plus qu'une rage sourde qui lui prenait à la gorge.

« Pourquoi ? » lâcha t-il à demi mot.
« C'est une longue histoire. Mais je ne suis pas avec lui. Et quand bien même je l'étais, je ne t'appartiens plus depuis longtemps, Livaï. »

Livaï senti son âme le quitter. Un immense vide s'installa en son cœur, un vide infiniment effrayant. La panique l'envahissait, ce vide terrorisait le jeune homme. Il se retourna, et sauta sur Hannah pour l'embrasser, laissant tout tomber, la plaquant contre le mur. Ses entrailles se réveillèrent à l'appel des lèvres de la jeune fille et une vague de soulagement le prit quand il se rendit compte que finalement, il pouvait encore sentir quelque chose. Mais à peine décolla t-il ses lèvres de la jeune fille, que le vide revint, arrivant tel un tsunami l'envahir d'un son sourd et immense.

Il se raccrocha à ses lèvres, refusant ce sentiment, refusant l'obscurité qui l'envahissait. Hannah sentait dans son baiser tout le désespoir qui submergeait Livaï. Désespoir qui semblait la gagner aussi. Ses baisers fougueux étaient d'une nécessité, d'un besoin vital, l'un comme l'autre s'accrochaient à cette union qui les liait, qui s'effaçait doucement sous leurs yeux désemparés. Livaï peinait à reprendre son souffle, tout comme Hannah, il passait sa main dans ses cheveux, sous sa veste, il lui faisait presque mal, s'agrippant à son corps frêle comme si le vide allait l'engloutir elle aussi. Elle s'accrochait à son cou, le poussant à l'embrasser de plus belle chaque fois qu'il voulait reprendre son souffle, collant son corps entier contre le sien, avec presque une volonté de ne faire qu'un, de fusionner pour que rien ne les sépare.
Entre deux baisers Livaï lui chuchota « J'ai envie de toi, laisse moi t'avoir je t'en supplie. » et Hannah répondit « Mon appartement. »
Il n'en fallu pas plus à Livaï pour se décoller d'Hannah, attraper ses affaires tombées au sol et attraper la main de la jeune fille. Ils coururent vers l'appartement de la jeune fille, pressés par une envie plus forte qu'eux. Une fois entrés, Livaï recommença à embrasser Hannah, en la portant jusqu'à la chambre. Il la jeta presque sur le lit, et lui bondit dessus sauvagement. Ses gestes étaient brusques, rapides, il faisait parfois mal à Hannah, mais elle s'en fichait. La douleur l'électrisait. Elle se laissait malmener et y prenait du plaisir. Il la déshabilla en déchirant presque ses vêtements, embrassant et mordant dans le corps frêle de sa bien aimée. Elle se laissait faire, soupirant et gémissant, au rythme de ses gestes. Elle se retrouva rapidement nue, allongée dans le lit, dans la lumière de la lune. Livaï s'arrêta un instant, contemplant le corps immaculé d'Hannah, sa moue plaintive, sa poitrine juste assez grosse pour y plonger la tête, ses jambes un peu rondes. Cette vue le galvanisa, et il retira sa veste et sa chemise en deux secondes, laissant découvrir à Hannah ce corps musclé et marqué, que de grandes cicatrices venaient orner. Il se mit nu, et se pencha à nouveau sur Hannah. Les deux étaient déjà essoufflés, et il prit quelques secondes pour admirer le visage d'Hannah dans la semi pénombre. Il écarta une mèche de cheveux qui cachait ses yeux, et l'embrassa calmement, doucement, langoureusement. Ce baiser raviva lentement ce besoin pressant qu'ils avaient tout les deux de s'unir, et Livaï attrapa les poignets d'Hannah pour les maintenir contre le lit. Il se glissa en elle brutalement, et Hannah poussa un gémissement de douleur qui déchira le silence de l'appartement. Ce son excita encore plus Livaï, qui se mit à violemment lui faire l'amour, dans un mélange de colère, de tristesse et d'amour.

***

Le lendemain, quand Hannah ouvrit les yeux, elle était seule dans le lit. Le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle se leva doucement, rabattant ses cheveux en arrière. Elle alla jusqu'à sa table à manger, où était posé un petit sachet, avec des viennoiseries, et un petit mot en dessous.

« Tu as raison, tu ne m'appartiens plus. Je suis désolé pour tout.

Adieu Hannah. »

Son cœur se serra. Elle ne voulait pas l'admettre hier soir, mais elle savait que cette nuit torride était en fait un adieu consenti. Un goût amer l'envahît, et une perle vint se loger dans le creux de ses yeux.

LivaixOc HannahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant