Éloge funèbre

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Hannah avait emménagé chez Stefan depuis une semaine. La cohabitation était relativement agréable, étant donné qu'Hannah évitait le plus possible son colocataire. Les seuls moments où ils se voyaient, c'était quand elle le croisait, rentrer aux bras de ravissantes jeunes filles qui passaient la nuit dans sa chambre. Elle se fichait bien de ses fréquentations, tant qu'il était discret. La plupart de ses amis étaient au courant, dont Hanji qui avait fait un scandale à Erwin.
Elle ne travaillait plus avec le bataillon d'exploration de toute façon, donc elle s'en fichait. Elle bossait toujours pour Stefan, mais à l'appartement. Elle gérait ses dossiers, lui prenait ses rendez vous, organisait ses dîners. Elle n'était pas encore allée à un dîner avec lui, puisqu'il préférait attendre que leur union s'officialise. Il lui faisait néanmoins un contre rendu de ses réunions, et elle appréciait cet effort. Leur collaboration était essentielle, et elle permettait aussi à Hannah de voir Erwin plus régulièrement.

Ce soir là, elle était assise à son bureau, épluchant des dossiers, comme à son habitude. Stefan était dans sa chambre, assis sur son grand fauteuil, la chemise ouverte, le pantalon débraillé, une clope à la bouche. Il détaillait les courbes de la jolie blonde qu'il avait réussi à ramener chez lui, endormie dans la lumière de la lune, comme une nymphe qui se serait perdue. Il était pensif. La cohabitation se passait bien ; ils avaient des discussions agréables, ils passaient de temps en temps des moments à deux. Leurs conversations étaient intéressantes. Mais Stefan était un homme orgueilleux, et cette manière dont Hannah rejetait en bloc toute possibilité d'un rapprochement le frustrait et l'excitait à la fois. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier, et se leva, un sourire aux lèvres. Il se dirigea vers la chambre d'Hannah. Juste avant d'entrer, il se recoiffa rapidement, mais il laissa sa chemise ouverte, et son pantalon débraillé.

Il entra sans frapper, faisant sursauter Hannah, qui était plongée dans son travail.

« Ce n'est pas une heure pour travailler, dit il en s'asseyant sur le lit d'Hannah.
- Stefan, qu'est ce que tu fous ? Dit elle en levant les yeux au ciel.
- Tu pourrais au moins me regarder dans les yeux quand je te parles, tu sais. »

Hannah se tourna vers lui, et rougit instantanément. Elle n'avait pas remarqué qu'il était très peu vêtu, et la vue de son torse musclé allongé dans son lit lui donnait chaud.
Stefan sourit en voyant le visage d'Hannah devenir écarlate. Il savait que ça lui ferait de l'effet.

« Qu'est ce que tu veux ? Dit elle en détournant les yeux. »

Stefan se leva, s'approcha d'Hannah et se pencha vers elle. Il la força à le regarder dans les yeux en attrapant son menton.

« Regarde moi dans les yeux. »

Hannah devint encore plus rouge. L'attitude de Stefan avait quelque chose d'incroyablement sexy, un charme d'un naturel déroutant.

« Qu'est ce que tu veux ? Répéta t-elle, chuchotant.
- Je m'ennuie, dit il en soupirant. Alors je suis venue voir le bleu de tes yeux. »

Il déplaça une mèche de cheveux d'Hannah, découvrant son visage. Elle ne bougeait plus, comme hypnotisée par son hôte. Il lui attrapa la main, la fit se lever, et ils se retrouvèrent ainsi, debout l'un face à l'autre au milieu de sa chambre. Stefan semblait un peu dérouté lui aussi. L'atmosphère était particulière. Il ne voulait pas se l'avouer, mais elle l'obsédait. Son visage à la fois angélique, et si triste ne le laissait pas indifférent. Il voulait la charmer, lui faire la cour, mais rien ne sortait de sa bouche. Il restait planté là, aspiré par ses yeux, ne sachant quoi faire. Il finit par se laisser emporter par le désir de la toucher, et posa une main sur sa joue.

Hannah se laissa faire. Elle ne savait pas pourquoi. Peut être était-ce la solitude qui lui pesait, ou alors était-ce son orgueil qui prenait le dessus. Elle n'avait pas de sentiments particuliers à l'égard de Stefan, si ce n'était de la sympathie, un peu d'admiration, du respect. Mais c'est vrai que le voir rentrer tout les soirs aux bras d'une jolie fille l'agaçait un peu, elle qui était censé être sa femme. Ce n'était pas de la jalousie, simplement de l'égo mal placé.
Et puis, Stefan était terriblement attirant. Ça, elle ne pouvait le nier.

Il se pencha vers elle, doucement. Arrivé à quelques centimètres de ses lèvres, il s'arrêta, scrutant une réaction. Elle amorça un petit geste de recul, mais il colla immédiatement ses lèvres contre les siennes. Et elle lui rendit son baiser, passant ses mains dans le dos de son futur époux. Il n'en fallu pas plus à Stefan pour devenir entreprenant ; c'était la réaction qu'il attendait. Il retira sa chemise, et souleva Hannah d'une telle facilité qu'elle fut surprise. Il la posa sur le lit, délicatement, et continua à l'embrasser en retirant un à un les vêtements de la jeune fille, avec une lenteur méthodique, frustrant la jeune fille. Il la sentait désireuse, très excitée, mais lui prenait son temps, découvrant avec un plaisir palpable le corps de sa fiancée. Une fois à nue, il s'arrêta quelques instants, admirant sa poitrine, caressant ses courbes. Il se mit à embrasser ses seins, mordillant ses tétons, tout en caressant ses cuisses. Hannah n'était pas habituée à tant de contrôle, et de délicatesse, mais elle se surprit à aimer ça. Elle se laissait porter par les envies de Stefan, soupirant de plaisir sous les caresses de ce dernier. Une fois qu'il eu finit de dévorer sa poitrine rebondie, il se mit à descendre le long de son ventre, embrassant délicatement sa peau immaculée. Arrivé à son entre jambe, il écarta d'un geste délicat les cuisses d'Hannah, laissant découvrir son intimité. Il embrassa l'intérieur de ses cuisses lentement, se rapprochant peu à peu de son entre jambes
, avant de définitivement y plonger la tête, et la langue. Hannah gémissait. Stefan était clairement expérimenté, et même assez doué. Il prenait du plaisir à sentir le corps d'Hannah se contracter sous les caresses de ses lèvres. Elle se laissait submerger de plaisir, arrivant même jusqu'à l'orgasme, et relâcha dans un gémissement plaintif tout ses muscles. Stefan se redressa, souriant. Il vint se remettre au dessus d'Hannah, le sourire aux lèvres. Elle était déjà essoufflée, rouge de plaisir, un peu moite.

Hannah le regarda dans les yeux, et sans savoir pourquoi, une vague de tristesse l'envahît. Elle n'avait pas pour autant envie d'arrêter, et lorsque Stefan amorça un geste pour se relever, elle l'attira à lui. Lui aussi avait envie, mais bizarrement, pour une fois, il ne pensait pas du tout à son plaisir personnel, mais plutôt à ce qu'Hannah avait envie. Il sentait que ce qui était de l'excitation se muait en un désespoir profond, en une colère sourde. Les gestes d'Hannah étaient saccadés, et son visage était crispé. Stefan attrapa ses deux mains autour de son cou, et la força à lâcher son emprise. Elle se débattait, mais quand il se releva, et qu'elle vit dans son regard de la pitié, elle se retourna dans son lit.

Stefan soupira, comprenant bien ce qu'il se passait. Il se releva, attrapa sa chemise tombée au sol, et se rhabilla.

« Je serais dans ma chambre, si tu as besoin, dit il avant de sortir de la chambre. »

Hannah ne répondait pas, honteuse de ce qui venait de se passer. Stefan avait beau être un beau parleur, un homme trop ambitieux, arrogant, il n'en restait pas moins fondamentalement un homme bon. Il n'avait jamais fait de mal à Hannah, ne l'avait jamais forcée à quoi que ce soit.
Au fond, la raison pour laquelle Hannah versa une larme ce soir là, c'est qu'elle aurait aimé qu'une relation amoureuse finisse par les unir, Stefan et elle.
Mais chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait les siens, cette obscurité brute et effrayante des yeux noirs de Livaï.

LivaixOc HannahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant