Chapitre 9 - La pire journée de ma vie

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Il leur avait bien fallu une dizaine de minutes et plusieurs balades dans les couloirs avant de finir par trouver la salle de classe de Silas. Et encore, c'était uniquement grâce à un surveillant qui, après s'être bien moqué de leur situation, avait fini par les prendre en pitié et leur expliquer que Silas – bien connu de l'administration du lycée – avait libre accès à la salle de chimie sous la condition qu'il ne fasse pas exploser l'établissement.

Les deux adolescents se précipitèrent – aussi rapidement qu'ils le pouvaient avec les mains attachées – vers la salle que leur avait indiqué le jeune homme, rentrèrent sans frapper et ne purent s'empêcher de sursauter de concert en sentant l'odeur atroce qui s'échappait de l'erlenmeyer que Silas tenait à la main.

– Eurk, grogna Astrid en sentant la nausée monter.

– Hm... ?

Silas releva la tête, surpris, puis leur offra un sourire de carnivore en les reconnaissant.

– Oh ! Qu'est-ce qu'il vous arrive ?

– Libère-nous ! Cria Astrid

– J'ai envie de faire pipi ! Hurla Percy au même moment.

Ça commençait à devenir vraiment pressé.

– Ah oui... Je n'avais pas pensé à ça... murmura Silas en fouillant dans ses poches. Hm... où est-ce que j'ai mis la clé... ?

Il fit mine de chercher encore pendant quelques secondes, mais Astrid et Percy arrivaient au bout de leur patience et d'un commun accord, se jetèrent sur lui.

– On sait que tu l'as sur toi !

– Donne-nous la clé, espèce de monstre !

Percy parvint finalement à la trouver et la lança à Astrid, qui s'occupa de déverouiller les menottes.

– Eh... ! Commença Silas en retenant Percy par le poignet.

Mais Astrid ne le laissa pas faire. Sans réflechir, elle enfonça deux doigts entre les côtes de son aîné et le chatouilla férocement, le forçant à relâcher sa prise.

– Fonce, je le retiens ! Grogna-t-elle sans lâcher le garçon, tandis que Percy tournait les talons et fonçaient comme si sa vie en dépendait – ou du moins son honneur – vers les urinoirs les plus proches.

Elle s'éloigna d'un petit saut très inélégant, toujours prête à en découdre si le jeune homme décidait de nouveau de venir l'embêter. Mais à sa grande surprise, il éclata d'un rire joyeux, se tenant la bedaine comme un acteur comique de série B.

– Comme quoi Isaac et Allen avaient raison ! S'exclama-t-il sans cesser de rire.

– ... Hein ... ? murmura Astrid.

Un petit soupir attira son attention derrière elle : Percy était adossé nonchalamment dans l'encadrement de la porte, l'air beaucoup plus serein que quelques minutes auparavant. Il semblait également avoir compris quelque chose qui n'avait pas encore fait son chemin jusqu'à son cerveau. Elle arqua un sourcil et lui lança un regard interrogateur, mais il ne répondit que par un haussement d'épaule.

– Ah ! Lâcha-t-elle une fois qu'elle eut compris.

– La prochaine fois que vos aînés vous donnerons un conseil, vous les écouterez, d'accord ? Ricana Silas.

Les deux hochèrent la tête.

Jamais ils n'auraient aussi bien fonctionné ensemble s'ils n'avaient pas passé la mâtinée attachés l'un à l'autre. Leur coordination – bien qu'utilisée ici pour martyriser Silas – avait grandement augmenté et leur avait permis de récupérer la clé des menottes en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "ouf ".

TennisGirl {roman illustré}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant