Nuances

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C'était nous. Passionnel. Fusionnel.
C'était simple, naturel, sans artifices.

  Encore une fois tu passais ton bras derrière mon dos, tes doigts fins vinrent effleurer mon corps couvert. D'une pression légère tu faisais des cercles plus ou moins grands. Nos chaises étaient collés, nos cuisses se touchaient, nos épaules entraient en contacts à chaque mouvements de ton bras.

  Je sentais le regard de Sacha derriere moi. Sur moi, sur ta main, sur nous. Je ne m'en préoccupais pas, je savourais secrètement avec délice tes caresses. Je fermais doucement les yeux en sentant tes doigts glisser presque amoureusement sur ma nuque. Ma chaire de poule se réveilla et je sentais mes poils se dressaient sur ma nuque.

J'écoutais d'une oreille distraite les paroles du professeur. Il aurait pu me faire une remarque je m'en contre-fichais. C'était le cours de la dernière heure, une session d'aide à l'orientation. Je ne m'en occupais pas, je n'écoutais pas, je n'entendais rien. Je sentais ta deuxième main attraper délicatement ma cuisse en me chuchotant une bêtise à laquelle je ne pouvais pas m'empêcher de ricaner en faisant le moins de bruit possible.
C'était nous. Simple. Fusionnel.

On passait l'heure et s'échanger des regards complices presque ambigus. Mais je préférais réfréner mon envie de te montrer mon amour inconditionnel. Tes attentions me faisaient me sentir bien et pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'être égoïste et te vouloir pour moi et seulement moi. Je me sentais privilégié d'être la seule personne qui pouvait recevoir ta tendresse. Jamais tes lèvres n'avaient toucher ou effleurer ma peau mais tant de fois tes mains avaient toucher mon corps.

La sonnerie retentit. On ne se détachait pas, on ne se décalait pas pour se laisser la place. On restait assis, l'un contre l'autre. On observait les autres ranger avec hâte leurs affaires et courir vers la sortie. On se regarda dans les yeux, encore. Nous rigolions de voir ces gens se dépêcher pour finalement attendre le bus dehors dans le froid. Une fois que la bande sauvage sortit on commençait alors à empiler nos quelques cahiers sortis et les rangions lentement dans nos sacs tout en parlant et rigolant.

  Comme toujours tu parlais avec le professeur, je ne participais pas, je te laisser discuter tranquillement. Je n'arrivais pas à m'arrêter de te regarder. J'observais ton visage et la courbe de ton sourire lorsque tu souriais, le plissement de tes yeux quand tu rigolais timidement aux mots de notre professeur.
Une phrase dite et tu me lançais un regard et tout de suite je comprenais et rigolais avec toi. Oui c'était nous, naturel. Fusionnel.

On prenait encore notre temps dans les couloirs. Nos corps restes collés comme accrochés. Je me délectais du balancement de tes hanches contre les miennes savourant le fait de pouvoir être toujours plus près de toi. Comme toujours on hésitait à prendre l'ascenseur par pur plaisir mais ne voulant pas que notre moment se casse si vite. J'arrivais à lentement te convaincre de prendre les escaliers. Tu me suivis en souriant sachant que tu ne pouvais me résister.

On descendait petit à petit les six étages de notre lycée. Nos pas résonnaient dans les couloirs vides. On saluait les quelques femmes de ménages encore dans l'établissement qu'on croisait. Je te priais de m'accompagner au casier une fois qu'on serai au troisième étage. Tu acceptais tout de suite en me regardant toujours aussi tendrement. Nous discutions de tout et n'importe quoi, nous avions tellement de choses à me dire alors qu'on passait presque nos journées ensemble.

Je connaissais ta famille comme tu connaissais la mienne. Nous étions arrivé à un point de notre amitié où j'avais juste à envoyer un message à mes parents pour dire que je ne rentrais pas à la maison pour qu'ils sachent que je restais chez toi. Je n'avais pas besoin d'affaires, j'avais tout chez toi. Une brosse à dent que je laissais chez toi et tu me prêtais toujours des affaires de rechanges.
Oui, c'était nous, c'était indescriptible. Fusionnel.

Tu ouvrais notre casier en souriant. Je souriais aussi en me rappelant du code. Nous avions chercher plus d'une semaine pour le code idéal. Je te répétais qu'un cadenas à clé était tout aussi bien et tu me contredisais en me donnait mille et une mauvaise situation si nous prenions un cadenas à clé. Finalement j'avais cédé et nous étions allé acheter un cadenas à code. Tu étais tout content alors que je continuais à souffler te bassinant en te disant que c'était beaucoup moins pratique. Tu ne m'écoutais pas, c'était toi ça, dès que tu étais sûre de toi tu étais buté et rien ne pouvais te faire changer d'avis mais j'adorais ce côté là de toi.

Tu me laisser la place et j'échangeais les livres des cours de la journée. J'échangeais les cahiers du jour avec ceux du lendemain pour pouvoir réviser le soir. Je te regardais du coin de l'œil tout en faisant mes affaires, tu attendais patiemment en regardant ton téléphone. Je tournais finalement la tête et refermais le casier, je remettais le cadenas en place et changé les chiffres trop évidents. D'un mouvement de main je te faisais comprendre que j'avais terminé et que nous pouvions y aller. Tu relevais les yeux de ton téléphone et me souriais tendrement. Je te rendais ton sourire en te regardant dans les yeux et nous nous regardions quelques secondes.
Oui, c'était nous. Passionnel. Fusionnel.

Nous marchions toujours lentement dans les couloirs et les escaliers. Ça m'allait bien, je ne voulais absolument pas accélérer l'allure ne voulant pas te quitter trop tôt. J'aurais voulu que te demander de venir chez moi ce soir mais je savais que tu ne pouvais pas. J'en étais attristé mais je savais que tu étais occupé ce soir là. Finalement nous sortions enfin du bâtiment en poussant les lourdes portes blanches. On se plaignait encore de la lourdeur de la porte en rigolant. Arrivé devant les grilles du lycée on attendait ensemble dans le froid en pestant d'avoir déjà utilisé les bouillottes de main. En effet il faisait plutôt froid alors que nous n'étions même pas en décembre.

J'allais aborder un nouveau sujet de conversation quand on entendit tout les deux la sonnerie de ton téléphone. J'avais vu le cœur rouge du contact. Je me renfrognais et tournais la tête vers le parking en regardant les quelques élèves encore la monter dans la voiture réchauffe de leurs parents. Je ne voulais pas écouter ta conversation mais comme tu parlais assez fort j'avais alors compris que ton interlocuteur arrivait sous peu et que tu devais te préparer à partir. Ça ne me plaisait pas de devoir te laisser partir, de devoir te laisser dans ses bras. Tu me redemandais ce que je m'apprêtais à dire mais je feignais que je n'avais rien à te dire. C'était faux. Je voulais te parler de tellement de choses qu'il nous aurait fallu l'éternité. Cela dit, notre éternité s'arrêta quand un grand blond à l'allure sportive entra dans mon champs de vision.

Encore une fois je te regardais mais cette fois sans sourire. Je te voyais te précipiter vers cette homme et souriant de plus belle. Je pouvais voir vos corps entrer en collision et vos lèvres s'attraper. Je détournais le regard. Je savais que à ce moment notre relation si fusionnel était arrêté. Tu le regardais amoureusement comme j'aurai aimé que tu me regardes. Tu l'embrassais comme je l'avais tant voulu. Lorsque tu le retrouvais il accaparait la totalité de tes pensées et je n'existais plus pour toi juste pour ce moment. Oui, c'était nous. Déchirant.

Je ne pouvais pas m'en plaindre. C'était moi qui t'avait pousse dans ses bras, c'est moi qui t'avais obligé à aller à ce stupide rendez vous. Parce que je pensais que je pouvais t'oublier si tu étais avec un autre. Parce que je n'assumais pas t'aimer plus que la raison. Parce que... parce que j'étais stupide.

Je vous regardais encore de dos partir sans un coup d'œil pour moi. Mon cœur se serrait, j'attendais encore que tu tourne la tête vers moi juste quelques secondes même pas. Mon cœur se serrait à m'en faire mal et mes yeux s'humidifiaient. J'aurais voulu crier, courir et te réveiller mais je ne fis rien. Tu étais déjà loin. Je me retournais et partais de mon côté. Seul. Triste. Avec le cœur brisé.

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Hey hey hey
N'hésitez pas a commenter ça fait toujours plaiz
Nouvel OS après.... beaucoup de temps désolée mais coronas virus vibes et rentrée vibes etc etc....

Mais voilà un nouvel os !

Os _ EreriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant