Vivre Sans Regret est Illusoire

Chapitre 2 - À la croisée des chemins

Le lendemain à l'école, les préparatifs de Noël étaient à l'ordre du jour, il y avait la chorale des plus petits qui chantaient des chants de Noël en fond, tandis que le révérend s'était assoupi sur une chaise à côté du sapin décoré.

Anne était assise aux côtés de Moody, ils étaient en train de découper des flocons de neige en papier.

« On dit que chaque flocon de neige est unique. J'espère que c'est vrai. C'est réconfortant non ? », Déclara la jeune rousse pendant que le jeune garçon écoutait les dires de cette dernière avec le sourire.

De l'autre côté de la classe, Josie échangeait des commérages avec les autres filles, « Le directeur de la banque qui se trouve être mon oncle, nous a dit que les Cuthbert étaient pauvres. », déclara-t-elle avec un petit sourire mesquin.

Anne qui n'entendait rien de tout ceci, continuait son monologue en s'adressant à Moody, « J'ai entendu dire que la neige était un signe du pardon du Seigneur...Parce qu'il rend la terre belle en la recouvrant d'un manteau blanc. »

« Anne est pauvre ? », s'exclama Diana à l'autre bout de la classe.

« Mais qu'entends-tu par pauvre ? », demanda Jane qui se trouvait à côté de la jeune brune.

« Pauvre comme un vieillard sans le sou qui ne comprend rien aux finances. », répondit Josie qui se réjouissait un peu trop de ce qu'elle racontait.

La jeune rouquine fut alertée par les dires de cette dernière, elle tourna la tête vers elle.

« Ce n'est pas très gentil. », rétorqua Ruby qui était à côté de la grande blonde.

Moody qui lui ne prêtait pas attention aux bavardages du groupe de filles, continuait de discuter avec Anne, « La neige annonce Noël et j'adore Noël, pas toi ? »

« Je ne sais pas trop, mais je verrai bien. », répondit la jeune rousse.

« Vous ne fêtiez pas Noël à l'orphelinat ? », demanda-t-il un peu embarrassé de poser cette question.

« Ce n'était pas très festif à vrai dire. J'ignore pourquoi le père Noël ne visitait pas l'orphelinat, par peur de la gérante sûrement. », Rétorqua Anne.

Soudain, Anne fut à nouveau alertée par la discussion des filles, elle entendit Diana s'exclamer en s'adressant à Josie, « Qu'est-ce que tu racontes ?! C'est impossible.»

« Les Cuthbert ont dû hypothéquer leur ferme, c'est d'une tristesse... », Répondit la grande blonde avec le sourire, qui n'avait pas du tout l'air d'être compatissante.

C'en était trop pour la rouquine, quand elle entendit ceci, elle se leva de son bureau, et se dirigea vers les filles, « Josie Pye, retire ce que tu viens de dire ! »

« Pourquoi tu t'énerves ? Je n'ai fait que dire la vérité, tu es pauvre. », Rétorqua la jeune blonde.

Anne ne voulait pas en croire un mot, cela ne pouvait pas être vrai. L'expression faussement innocente de Josie n'aidait pas du tout la jeune fille à se calmer.

« Tu n'étais pas au courant ? Tu sais s'ils vont te garder chez eux au moins ? », Ajouta la jeune fille qui feignait l'inquiétude.

« Me garder ? », répéta la jeune rousse, qui sentait comme une angoisse remontée, lui rappelant des souvenirs pas si éloignés. Marilla ne pouvait pas encore la renvoyer, elle le ferait ?

Au même moment la directrice de la chorale appela toute la classe pour qu'ils puissent venir chanter ensemble. Anne qui n'était définitivement plus dans l'ambiance de Noël, suivit les autres élèves avec peine pour chanter leur chant de Noël.