Chapitre 1 sans titre

Le désespoir

Il l'a vraiment fait,mon copain vient de me quitter.
Le jour de la rentrée qui plus est.
Me lever, il faut que je le fasse, juste ça.
Je ne peux me permettre de rater ce jour, surtout pour lui.
J'aurais dû m'en douter, je suis complètement débile.
Me préparer, je dois rester concentrer.
Les yeux rouges et bouffis je m'observe dans le miroir, longtemps, trop longtemps.
Habituellement j'aurais entendu ma mère monter les escaliers, et venir me dire que j'étais en retard.
Mais plus maintenant, y penser me fend le coeur.
Je plisse les pans de ma manche, met mon masque, jette un dernier coup d'œil dans la glace.
Je reste beau malgré tout, c'est déjà ça.

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Je viens d'arriver devant le lycée, et je suis époustouflé, il est énorme.
Je relis pour la centième fois les papiers d'administration qu'on m'a donné.
Un Nathaniel est censé m'accueillir.
Un homme se dirige vers moi, j'imagine que c'est lui :

- Whore Viktor c'est ça ?
- Oui c'est moi.
J'ai répondu plus sèchement que prévu, juste le chagrin.
- Tout va bien ? Tu as l'air paumé.
- Oui ça va merci.
Il doit penser que je suis sous emprise de stupéfiants, ça ne m'étonne même  pas.
- Bon, donne moi tes papiers. Tu as une heure devant toi pour visiter le lycée ensuite tu devras te rendre dans ta salle de cours ou tout te seras expliqué. Passe une bonne journée.

- Merci monsieur.

Il tilt légèrement à cette appellation, on dirait bien  que je suis loin de lui plaire.
Il s'en va enfin.
Je me retrouve seul, comme toujours.
Se faire des amis, mon nouvel objectif.

Je rentre dans l'établissement, je cherche la cours.
C'est automatiquement devenu mon endroit préféré.
Elle est vide, comme j'aime.
A l'exception de l'autre gothique aux cheveux rouges.
Cheveux qui se rapproche dangereusement de moi d'ailleurs.
J'hésite entre fuir et rester.
Je reste.
Il a l'air beau, mais avant de tirer des conclusions hâtives , il faut que je le vois sans son masque.
Oui, ça sent le vécu.

- Bah alors le nouveau, on est perdu ?
- Qui te dis que je suis nouveau ?

Question bête , mais je suis fatigué et paniqué.

- Peut être parce que je suis là depuis deux ans ?
- Ravi de le savoir.
- Tu montes sur tes grands chevaux un peu trop rapidement, tu devrais faire attention.
- Attention à qui ? A toi ?
- Pourquoi ? T'as peur ?

Il m'énerve avec son ton et son air condescendant, j'ai juste envie de lui faire bouffer le sol.

- Je n'ai pas peur je veux juste que tu me laisses tranquille s'il te plaît.

C'est ridicule, je suis au bord des larmes, je suis à bout, fatigué.
Je viens de me faire quitter, laissez moi.
C'est la pire journée de ma vie.

- T'es defoncé ou quoi ?
- Non.
- Tu trembles.
- Et alors ?
- Et alors je veux pas qu'on me tienne responsable si il t'arrive quelque chose j'ai pas que ça à faire.
- Alors part.

Il me regarde, il a l'air triste. J'aimerais savoir pourquoi, j'ai besoin de savoir pour oublier que je suis triste aussi.

- Comment tu t'appelles ?
- Viktor.
- Castiel.
- On a une heure devant nous, on est seul et triste.
- C'est une invitation ?

Je ne sais pas si c'est seulement une impression, mais j'ai justement l'impression qu'il essaye de me faire comprendre autre chose.

- Tu veux parler ? Moi j'adore parler.
- J'ai rien à dire.

Il allume un joint, et me le passe.
Après quelques longues minutes et  bouffées, j'ai l'impression de pouvoir parler plus librement.

- Je me suis fait quitté ce matin.
- J'ai quitté quelqu'un ce matin
- Ça craint.
- Oui.
- Tu trouves pas ça bizarre ?
- De quoi ?
- Qu'on soit comme des proches alors qu'on se connaît depuis moins d'une heure.
- C'est juste aujourd'hui, on en a tout les deux besoins.
- C'est parce qu'on est désespéré.
- Ta gueule.

Et on reste comme ça en silence, jusqu'à ce que la cloche sonne et que les oiseaux s'envolent.

Castiel se lève, il ne se retourne pas une seule fois.

Je pense qu'au font on était tout les deux defoncés, de chagrin.

J'aimerais oublier cette journée.
C'est comme irréel.
C'est honteux.

Je n'irais pas en cours aujourd'hui, je vais prendre le bus et me reposer.

J'en ai besoin.
Lui aussi.