Chapitre 25 : le début de la fin

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- Je t'en supplie Caliel, ne fais pas ça  ! Je ne veux pas me battre contre toi ! Implorai-je. 

- Je n'ai pas le choix, Simone ! 

Il avança lentement vers moi. Malgré son air déterminé, son pas est hésitant. 

- On a toujours le choix ! Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, je ne serais jamais comme Kéresse ou Erine ni même comme Moïra ! 

-Tu pourrais le devenir. Tu en as le pouvoir et la capacité, maintenant. 

Caliel arriva à ma hauteur. Il leva péniblement son bras armé au-dessus de sa tête, prêt à frapper.

- On pourrait utiliser mes nouveaux pouvoirs pour faire le bien, tentai-je désespérément.

Je perçu un léger tremblement dans la main qui tient son épée.  Le sentant réceptif, je continue. 

- Réfléchis-y deux secondes. Nous pourrions former une super équipe ! Caliel, l'ange déchu et Simone, l'infernale ! Ça sonne plutôt bien, tu ne trouves pas ? On combattrait Kéresse. On pourrait l'empêcher de faire du mal, si nous joignons nos forces. 

Je pense que j'ai fait mouche car Caliel baisse, enfin, son arme. Me regardant en penchant légèrement la tête, on dirait qu'il réfléchit sérieusement. 

- Après tout, pourquoi pas ? Qu'est-ce qu'on risque après tout ? Dit-il en haussant les épaules. 

Dans un clignement d'œil, il remplaça son armure par son costume noir. Je suis soulagée.

- J'ai vraiment cru que ma seconde heure allait sonner ! Soufflais-je. 

- Ta seconde heure ? Demanda-t-il. 

-Bah oui, tu ne connais pas l'expression "ton heure a sonné" ? M'étonnais-je. 

- Si, bien-sûr. 

- Bah comme mon heure a déjà sonné une fois quand j'ai été tuée...

- D'accord, j'ai compris, me coupa-t-il, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? 

- Si tu es toujours partant pour résoudre mon meurtre, on peut reprendre là où on s'est arrêté. On doit absolument se rendre au commissariat et découvrir qui est Isabelle Bulbé et pourquoi une boîte pleine de ses manuscrits cause autant de problèmes. 

Caliel tourna subitement la tête dans un des coins de mon salon. 

- Kéresse, je sais que tu es là ! Montre-toi ! 

Je sens une sourde colère vibrer dans mon corps. On a déjà perdu trop de temps avec leur guéguerre. Elle a, encore, trouvé le bon timing pour ramener sa fraise !  

- Kéresse, lui criais-je quand elle apparut, dégage d'ici. Quel que soit ton plan, laisse tomber ! 

- Tu me sembles bien agressive, petite sœur. Je voulais, simplement, te souhaiter la bienvenue dans la famille, dit-elle en souriant. 

- Voilà, c'est fait ! Maintenant, va-t'en ! Laisse nous tranquille, je ne compte  plus aspirer d'âme de toute mon existence ! 

Le sourire toujours sur ses lèvres, elle pencha légèrement la tête sur le côté et croisa élégamment les bras. Elle me scrute. 

- Ça tombe bien que tu parles de ton existence, dit-elle sarcastiquement, elle risque de très vite s'achever. 

Brusquement, le visage de Kéresse se transforma en un masque de stupeur. Elle baissa les yeux sur son abdomen duquel sortait une longue lame souillée d'un liquide noir et visqueux.  

- Je t'avais prévenu, Kéresse ! La prochaine fois qu'on se verrait, je te tuerai ! Je tiens toujours mes promesses ! 

Caliel retira son épée du corps. Deux larmes coulèrent le long des joues de Kéresse qui me fixait toujours. Puis, son corps s'effondra sur lui-même. 

Je suis totalement choquée par ce que je viens de voir. Hébétée et paniquée, je regarde Caliel qui essuie cérémonieusement son épée avec un chiffon. 

- Caliel ... Tu l'as tuée ! Bredouillai-je. 

- Simone... S'il te plaît, je n'ai pas envie de me justifier. Allons-nous-en. Nous avons un meurtre à résoudre. 

Il a raison. Après tout, il y a encore quelques heures Kéresse voulait m'assassiner. Elle ne mettra plus ma famille en danger. 

- Rendons une petite visite à l'inspectrice O'Hara. 


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Maureen O'Hara s'éveilla doucement au son des babillages de sa petite Zoé. Elle en profita jusqu'à ce que la sonnerie de son téléphone mette un terme à ce moment magique. 

- Inspectrice O'Hara, j'écoute ? 

Tout en écoutant son interlocuteur, elle s'approcha du petit lit parapluie où sa fille jouait tranquillement. 

- Je serais là dans une heure, dit-elle en coupant la communication. 

Elle fit sa toilette ainsi que celle de Zoé avant de rejoindre madame O'Hara dans la cuisine familiale.

- Bonjour maman, dit Maureen.

- Bonjour mes chéries, vous avez bien dormi ? Prêtes pour un bon petit-déjeuner ? Demanda la maman de l'inspectrice.

- Je dois partir. On a retrouvé le cadavre d'un homme dans un entrepôt, je suis désolée.

Maureen déposa tendrement sa fille dans les bras de sa grand-mère avant de prendre une pomme et de filer à l'anglaise.

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Dans l'appartement de Manon Steel, à présent désert, un homme se glissa souplement par une des fenêtres laissée ouverte.

Il fouilla d'abord le salon puis la cuisine et, enfin, la chambre à coucher.

La police avait laissé un grand bazar en partant mais elle ne savait pas quoi chercher, lui bien!

C'est en dessous du lit qu'il trouva ce qu'il était venu chercher: la clé de voiture de son homme de main.

Il devait faire vite avant que quiconque ne découvre le véhicule et, surtout, la caisse.

Aussi rapidement qu'il était entré. Mr. X reparti aussitôt...

Tout est possible quand on est mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant