Ranger Blade : Le mec de la porte à côté [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

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L'attraction physique est souvent plus forte que la raison.
- R.

*

    — Tu es vraiment super gentille ! me complimente Cece en croisant ses longues jambes.

    Ranger s'est éclipsé avec son ami il y a bien dix minutes de cela, ou plutôt il a fui et m'a abandonnée entre les griffes parfaitement manucurées de son ex. J'avais raison, de face, elle est encore plus belle. Tout chez elle respire la délicatesse, son parfum y compris. Je peux comprendre qu'on tombe sous son charme. Cependant, si au premier abord, elle paraît adorable, je me suis rapidement rendue compte qu'elle transpirait l'hypocrisie. En bref, je ne peux pas la blairer.

    — J'avais peur qu'il ne se remette pas de notre rupture, ajoute-t-elle faussement attristée.

    Que recherche-t-elle exactement ? Elle voudrait que je confirme ses attentes ?  D'après ce que j'ai compris, deux bonnes grosses années sont passées depuis qu'ils se sont séparés. Je n'ai pas la moindre petite idée de ce qu'il s'est produit entre eux pour qu'un homme comme Ranger prenne la poudre d'escampette dès qu'elle apparaît, mais cette fille semble faire partie de ceux qui refusent que les personnes qu'ils ont fréquentées se remettent trop facilement à cause d'un problème d'ego surdimensionné et un besoin de domination déplacé. J'ai horreur de ça ! Et elle peut être certaine que je ne la laisserai pas repartir avec cet air satisfait qui creuse ses fossettes.

    — Oh, non, ne t'en fais pas ! Ranger et moi sommes très heureux ! mens-je en appuyant mon menton sur mon poing, de sorte à ce qu'elle aie une vue directe sur la bague qui orne mon doigt.

    Ses yeux sont attirés par l'éclat de la pierre et elle ne parvient pas à cacher sa surprise, puis sa... jalousie ? Bingo !

    — Il t'a offert la bague de sa mère ? articule-t-elle difficilement. Ça doit être vraiment sérieux entre vous...

    Alors cette merveille est un bijou de famille ?

    — Tu en doutais ? réponds-je d'un ton narquois en papillonnant des cils. Après tout, nous avons emménagé ensemble, bien sûr que c'est sérieux !

    — Q-quoi ?

    — Rosalie ! m'appelle quelqu'un.

    Ranger me fait signe de le rejoindre depuis la terrasse. Il arrive au parfait moment. Je me retourne vers Cece dont je croise le regard noir juste avant qu'elle ne recompose son masque.

    — J'ai été ravie de te rencontrer, j'espère qu'on se recroisera ! lui dis-je en me levant.

    Je lui décoche un sourire éblouissant et pars rejoindre Ranger qui se dirige vers les escaliers en pierre pour me réceptionner. Dès que j'arrive à sa hauteur, je passe mes bras autour de son cou. Il se penche vers moi en glissant ses mains sous ma veste pour les poser sur ma taille.

    — Qu'est-ce que tu fais ? s'interroge-t-il, son regard plongé dans le mien.

    Ses iris sont pailletés d'or. J'ai réalisé que plus je l'observe, plus je remarque des détails à son sujet qui ne le rendent que plus séduisant. Comme ce grain de beauté qui se trouve au coin de son oeil droit.

    — Je joue le jeu, murmuré-je en comblant la distance qui nous sépare.

    Ne franchis pas ce pas, Rain. Ce n'est pas moi, mais lui qui m'embrasse. Pulpeuse, douce et légèrement sucrée, sa bouche est un appel au pêché. Passée la première seconde de découverte, ce baiser gagne rapidement en intensité. Nos langues se joignent l'une à l'autre, sans timidité. C'est comme si des fourmis dansaient dans mon corps, partant de mon bas-ventre en feu. Mes doigts se baladent dans ses cheveux aussi doux que de la soie. J'oublie tout autour de moi : Cece, les invités, la musique, l'alcool, la clope, le vent qui s'est levé.