Chapitre 20.

356 24 1
                                    

[Route ; Pennsylvanie ; après-midi]

Temps écoulé depuis le début de l'épidémie : 11 mois et 30 jours ;


La main crispée sur le manche de son couteau qui dépassait de son jean, Sasha suivait docilement Alec, Adam et Toby à quelques pas devant elle tandis qu'ils dépassaient un cimetière sur leur droite. Depuis que les morts avaient commencé à se relever sans explication, la jeune femme était devenue particulièrement suspicieuse dès qu'elle était proche d'un de ces lieux. Qui sait, peut-être qu'un des morts là-dessous se réveillerait aussi et creuserait jusqu'à la surface pour les atteindre sans qu'ils ne s'y attendent. Le cimetière était petit, ce qui n'était pas étonnant vu qu'il était dans une zone peu peuplée, et on en apercevait à peine les pierres tombales depuis la route où les survivants se trouvaient. Cela n'empêchait néanmoins pas Sasha de ressentir cette méfiance qu'elle avait habituellement à l'égard de ces endroits.

‒ Sasha ? l'appela le jeune Matthews quand il remarqua qu'elle était à la traine. Tu viens ?

‒ Euh oui oui.

Détournant son regard du cimetière, elle s'empressa de les rattraper à l'aide de grandes enjambées. Adam lui lança un regard soucieux quand elle fut à son niveau auquel elle répondit par un sourire rassurant. Sans un mot, il récupéra le bidon vide qu'elle portait et adapta son allure pour qu'ils marchent ensemble.

Aujourd'hui, le petit groupe avait pour mission d'atteindre la petite ville du nom de Julian à un peu moins de deux heures de marche de leur abri. Durant une de leurs sorties pour de la nourriture, Kole et Simon y avaient trouvé un concessionnaire de voitures d'occasion dont le parking abrité encore une poignée d'entre elles. Ils s'y rendaient dans l'espoir de trouver de l'essence à siphonner dans leur réservoir.

Une bonne heure plus tard, les quatre survivants entrèrent dans Julian et n'eurent pas à marcher longtemps avant de tomber sur le bâtiment mentionné par leurs amis. Le lieu était certes un peu délabré mais la devanture était encore en bonne état et affirmait avec aplomb qu'ici ils offraient une seconde chance aux voitures. Ayant eu le temps d'établir un plan avant d'arriver, ils se dirigèrent immédiatement vers la porte d'entrée que Toby s'évertua à crocheter. Ils avaient décidé d'entrer dans la magasin afin de récupérer les clés pour se faciliter à la tâche. À la fois dans leur récolte d'essence mais aussi dans le but de prendre l'une des voitures pour éviter de rentrer à pied.

‒ Vous savez, je vivais dans un endroit comme ça quand j'étais enfant, confia Toby dont les sourcils étaient froncés de concentration.

‒ Tu veux dire un endroit avec à peine trois maisons qui se font la guerre et juste assez d'habitants pour être appelé une ville ? se moqua gentiment Alec.

‒ Hé, c'est pas aussi nul que vous le pensez !

‒ Je suis sûre que ça a des avantages, le défendit Sasha en donnant un coup de coude à son frère et lui faisant les gros yeux.

‒ C'est vrai, et j'ai été très triste quand j'ai dû quitté ma petite ville pour aller à la fac. Bon j'aurais jamais rencontré Lucas et Juliet sans ça dont c'était un mal pour un bien.

‒ Yup, Simon me dit toujours de voir le positif d'une situation, ajouta Adam. Je pense qu'il tient ça de notre mère.

‒ Mon père était comme ça aussi, rétorqua Toby avec un sourire par-dessus son épaule avant de s'exclamer de joie quand la porte se déverrouilla.

Le jeune homme se releva, actionna lentement la poignet et ouvrit la porte avec une révérence. Immédiatement aux aguets, les deux plus jeunes du groupe visèrent vers l'ouverture mais, après une bonne minute à écouter, le bâtiment semblait vide. Il ne fallait cependant pas se laisser berner par le silence. La première chose qu'ils entreprirent fut de vérifier que chaque pièce était vide avant de se laisser à se détendre et de refermer la porte d'entrée.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le lendemain, le monde existait encore.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant