Je marchais sur le parquet en bois foncé du manoir, peinant à focaliser mon esprit sur autre chose que le passé, pourtant je savais que malgré toute ma bonne volontée je ne pourrais changer ce qui s'était produit. Mais je ne pouvais empêcher mes pensées de vagabonder à des "oui mais si", qui ne menerais a rien sinon à des douloureux qui ne voudraient guérir. C'est fou comme l'esprit pouvait perdre toute logique quand nous avions eu sous les yeux l'évidence de nos erreurs. Anaven avait ete tourmenter, elle etait mal dans sa peau et nous n'avions pas pu le voir.
Était-ce là, la suite logique d'un mal-être qui se voulait discret, afin de brûler les gens de l'intérieur, petit à petit, si discrètement que personne ne pouvait s'en rendre compte ? Ou étais-je tout simplement, en train d'essayer de me rassurer inconsciemment parce que je me sentais coupable de ne pas avoir été là? De ne pas avoir vu ? Ce sentiment me laisse un goût amer dans la gorge, comme si je n'avais pas bu depuis des jours et qu'elle etait sèche et douloureuse. Ce voyage m'avait fait réaliser bien des choses, on avait beau être proche, on avait tous nos secrets les unes pour les autres. Parce qu'on ne pouvait pas tout ce dire, personne ne le peut en réalité, n'est-ce-pas ? Anaven souffrait en silence, et Hanna avait une relation secrète avec Aslaun depuis bien plus longtemps que je le croyais apparemment.
Je me souvenais les avoir surpris en train de s'embrasser, et à l'époque déjà, je n'avais pas osé dire à Hanna que je savais. On a beau s'aimait plus que tout, on a besoin d'avoir un jardin secret. De garder des choses pour nous, parce qu'on ne peut deviner que s'en suivra une suite dramatique d'événements qu'on ne pourra par la suite plus jamais effacer. Cette Rénilma, avait profité de la fragilité de ma sœur, comme un chasseur attendait le moment le plus opportun pour sauter sur sa proie, alors que mes yeux parcouraient les grande vitres qui baigner de lumière la pièce, nous offrant de ce fait une vue magnifique sur la ville qui bougeait au rythme de ses habitants.
Je me jura intérieurement, que je vengerais ma sœur quoi qu'il devait m'en coûter. Je passa la lourde porte en bois vernis pour atterrir sur le péron, j'inspira profondément cette air pur qui me brûla les narines et les poumons comme un fumeur qui respire l'air frais après avoir arrêté de fumer. Puis mon regard se posa sur les gens qui allaient et venaient à leurs rythme, la vie peut parfois prendre une tournure que l'on aurait pas cru. Par exemple, on peut avoir passé cinq années de sa vie dans un monde qui n'etait pas le sien, puis réapparaître dans notre monde d'origine et découvrir ou redecouvrir des personnes extraordinaires, comme Tibérius, Aslaun ou ...,ou Talion.
Quand mon esprit avait pensé à la fuite, afin d'évacuer le surplus d'émotion, j'ignorais pourquoi son visage fut la première image que mon cerveau m'envoya. Il avait ce "je ne sais quoi", cette sorte d'aura qui me rassurait, il avait un humour simple mais efficace. Et son sourire avait, pour d'obscure raison, cette capacité à apaiser mon âme et à attirer le miens. Il avait tout bonnement le don de faire partir les nuages noirs dans mon cœur, et dit faire renaître le soleil. Je sortis de mes pensées pour me tourner vers les deux soldats qui se trouvaient devant la porte.
Azenor: Excusez-moi messieurs, mais sauriez vous ou je pourrais trouver Talion s'il vous plaît ?
Soldat: On a pris sa relève ici il y a bien deux heures, on l'a vue partir en direction de la ville, peut être est-il sur les remparts ? Ou alors il a fini son service et il est parti de chez lui, je ne saurais vous dire votre altesses, mes excuses.
Azenor: Ne vous en faites pas. Je vous remercie ...
Je leur offris un sourire polie, puis attrapa les pans de ma robe pour descendre les marches du péron, et m'engouffra dans l'avenue grouillante de monde qui faisait face au manoir. Autour de moi, bon nombre de personnes se retournaient sur mon passage et me fixaient longuement, certains me souriaient, d'autres se décalaient pour me laisser passer comme si j'étais une poupée d'argile, qui se briserait si jamais j'étais frôlé.
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A l'opposé de nous
Ciencia FicciónHanna et Azenor, sont deux sœurs jumelles qui mènent une vie normal. Il y a 5 ans de cela. Elles se sont réveiller dans un parc sans aucun souvenirs. Elles connaissaient leurs prénoms, savait qu'elles étaient sœurs, mais rien de plus. Même la ville...